III. LE RETOUR DE LA PAIX CIVILE DANS LE NORD DU MALI
Après presque six ans de rébellion au Nord du Mali, la paix est revenue.
A. LA FIN D'UNE RÉBELLION DE SIX ANS
Depuis 1990, les relations dans le Nord entre les populations nomades (touaregs et maures) et sédentaires (surtout songhaï) se sont dégradées. Les autorités de la transition démocratique on recherché une solution politique à la crise qui sévissait depuis plusieurs années dans le Nord du Mali. Le Pacte national, signé sous l'égide de l'Algérie en 1992, prévoyait l'autonomie de gestion des régions septentrionales et leur mise en valeur. Sa mise en oeuvre a surtout achoppé sur les problèmes d'intégration des combattants touaregs et maures dans les forces armées et de sécurité et le retour à la vie civile pour ceux qui n'ont pu être intégrés.
Au cours de l'année 1994, le Nord a connu un regain de violence. Outre les attaques des rebelles contre les populations sédentaires et les représailles des forces militaires et des milices, les différents mouvements touaregs se sont opposés les uns aux autres.
Les autorités ont mis en oeuvre plusieurs initiatives afin de favoriser un retour à la paix : consultations régionales en août 1994 et rencontres de sensibilisation en mai-juin 1995, auprès des populations du Nord et des réfugiés dans les pays limitrophes. Mais les progrès principaux sont dus aux initiatives des populations civiles et des autorités traditionnelles, progressivement rejointes par les représentants des groupes touaregs. Au niveau local, la sécurité a ainsi pu être restaurée dans certaines zones.
Une rencontre entre le Gouvernement et les bailleurs de fonds s'est tenue à Tombouctou les 16 et 17 juillet 1995, afin de définir une stratégie de développement du Nord. Cette réunion a consacré le retour à la normale dans le Nord malien.
Afin de confirmer le retour de la paix dans cette région du Mali, le Gouvernement a organisé une manifestation importante « Flamme de la Paix » qui s'est déroulée les 27 et 28 mars 1996 à Tombouctou en présence de nombreuses personnalités maliennes et étrangères et au cours de laquelle les dirigeants des Ganda Koye (milices d'autodéfense des populations songhaï sédentaires) ont prononcé la dissolution de leurs organisations et reconnu le caractère indivisible du Mali. La délégation a visité le site où cette cérémonie s'est déroulée et qui devrait accueillir un monument la commémorant.
Désormais, la communauté tourègue se reconnaît comme partie intégrante la nation malienne, et le Mali reconnaît la communauté tourègue comme l'une de ses composantes à part entière.
La réalisation rapide des programmes de développement annoncés est devenue la condition de la réussite du processus de paix tant les espoirs créés dans les populations concernées sont grands.
La délégation a tenu à apprécier d'elle-même l'impact de ces programmes en se rendant dans le Nord, à Mopti puis à Tombouctou.