B. UNE COOPÉRATION SCIENTIFIQUE PROMETTEUSE
Nos
échanges avec l'Australie en recherche de base s'appuient sur des
accords passés au plus haut niveau et couvrent un vaste éventail
de domaines : astronomie, physique de l'environnement, sciences de la mer,
mines et géologie, transports, technologie de l'information, agronomie,
médecine, sciences humaines.
Avec l'aide du Ministère des Affaires étrangères, cette
coopération est mise en oeuvre par les grands organismes, CNRS, INRA,
INSERM, IFREMER, CEA, IRD, par l'Académie des Sciences, par les
universités en collaboration avec leurs homologues australiens, mais
aussi par des comités informels réunissant des
spécialistes des domaines concernés.
La coopération sportive, notamment dans le domaine de la médecine
sportive, se porte bien comme en témoigne la signature, en septembre
1999 à l'occasion de la visite en Australie de Mme Buffet, ministre
de la jeunesse et des sports, d'un accord sur le dopage qui illustre l'approche
commune des deux pays sur ce sujet.
En matière scientifique, notre politique se solde par un flux croissant
d'échanges de chercheurs et touche à tous les domaines, y compris
la physique nucléaire, ce qui constitue un atout pour nos industriels
qui présentent actuellement une offre pour la fourniture du nouveau
réacteur de recherche australien.
Il faut noter une coopération active dans le domaine de l'environnement,
de la climatologie et des recherches antarctiques. Le port d'Hobart en Tasmanie
est le centre relais pour notre base de Dumont d'Urville.
La coopération régionale se développe, avec les centres de
recherche de Nouvelle-Calédonie (Université du Pacifique, IRD,
Institut Pasteur de Nouméa, CIRAD) et également avec
l'université de la Réunion. Le nombre de chercheurs
français effectuant des missions de courte ou de longue durée en
Australie est en augmentation constante (plus de 120 par an pour le seul CNRS).
La coopération en recherche industrielle s'appuie sur le programme
franco-australien FAIR mis en place en 1991 et renouvelé en 1998 pour
une durée de 5 ans. Dans ce cadre des séminaires
réunissant des chercheurs et des responsables d'entreprise ont
été organisés alternativement en France et en Australie
sur les thèmes suivants : technologies spatiales, agro-alimentaire,
emballage et sécurité des aliments, ressources minérales
et hydrocarbonées.
1. La coopération franco-australienne dans les zones marines
Cette
coopération s'appuie sur l'accord signé en 1991 par les ministres
de la recherche des deux pays. Elle se développe activement dans le
domaine des ressources vivantes (pêche et aquaculture), de l'étude
des récifs coralliens, de la climatologie et des géosciences
marines.
Les géosciences marines sont en effet une des grandes priorités
de l'Australie qui a lancé depuis trois ans une très active
campagne d'exploration de son plateau continental. L'IFREMER et l'organisme de
recherche géologique australien AGSO ont passé, en 1998, un
accord pour une opération conjointe dans la zone marine entre
l'Australie et la Nouvelle-Calédonie impliquant en 1999 notre navire de
recherche « L'Atalante ».
A la suite du séminaire de Townsville en novembre 1998, la France a pris
la succession de l'Australie pour assurer le Secrétariat de l'Initiative
internationale sur les Récifs coralliens (ICRI). Dans ce contexte, une
coopération très active entre experts français et
australiens se développe dans le Pacifique et l'Océan Indien.
2. La coopération en sciences et techniques nucléaires
Dans un
domaine a priori un peu inattendu, celui de l'énergie nucléaire,
a été signé en août 1999, un accord entre les deux
pays en vue du retraitement par la COGEMA dans son usine de La Hague des
combustibles nucléaires usés du réacteur de recherche de
Lucas Heights. Un premier transport a été organisé fin
novembre dans une quasi indifférence, en tout cas celle du grand public
et des médias.
Cette coopération s'appuie sur les échanges entre le CEA et
l'organisme australien de recherche sur les technologies nucléaires,
ANSTO, dans le cadre de l'accord passé entre ces deux organismes en
septembre 1992 et renouvelé par échange de lettre en septembre
1997. Cet accord concerne les thèmes suivants : les sciences du
vivant, la médecine nucléaire, la sûreté des
installations nucléaires, la radioprotection, la technologie des
réacteurs, le cycle du combustible, la protection de l'environnement.
Les deux premiers thèmes ont fait l'objet d'une coopération
très active.
La société Technicatome, filiale de CEA-Industrie et de
Framatome, fait partie des quatre sociétés retenues par les
pouvoirs publics australiens pour présenter une offre pour le
remplacement du réacteur de recherche situé à
proximité de Sydney. Il s'agit d'un marché de l'ordre de 300
millions de dollars australiens (environ 1.200 MF). Le nom de l'entreprise
définitivement retenue devrait être connu en juin 2000 ; le
réacteur devrait être opérationnel en 2005 ou 2006. De son
côté, la COGEMA a signé, en janvier 1999, un accord qui
vient de recevoir l'approbation des gouvernements, pour le retraitement du
combustible usagé du réacteur actuel et du futur réacteur.
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* *
Entre la
France et l'Australie, le temps des malentendus est heureusement révolu.
La situation en Nouvelle-Calédonie s'est assainie. Les essais
nucléaires ont cessé. La France, seule nation européenne
présente dans le Pacifique, y est considérée
désormais comme un facteur de stabilité. Sa coopération
exemplaire avec les forces australiennes dans le rétablissement de la
paix au Timor, la rapidité, l'efficacité de son intervention ont
été très appréciées. Au même titre que
la part que ses sociétés prennent dans le développement de
l'économie australienne. Tout ceci a contribué à modifier
l'image de notre pays, patrie non plus seulement d'un certain art de vivre mais
aussi des technologies civiles et militaires les plus pointues.
A ces éléments positifs vient s'ajouter une évolution
culturelle intéressante. Si la domination de l'anglais dans les affaires
est absolue, on discerne en Australie, comme dans certains autres pays en voie
d'enrichissement, un souci nouveau de culture et plus précisément
un attrait manifeste pour le français. Entre la France moderne qui
maîtrise les technologies les plus exigeantes et une élite
australienne nostalgique d'une certaine culture, une convergence se fait jour.
A l'évidence, les conditions sont aujourd'hui réunies pour que la
France soit activement présente en Australie et que les relations
politiques, économiques et culturelles entre les deux pays gagnent
encore en substance et en intensité.