II - UN NOUVEAU TIGRE ÉCONOMIQUE ?
Contrairement aux caricatures qui ont trop souvent cours, les Emirats Arabes Unis ne sont pas, loin de là, que " le pays de l'or noir ". Si les Emirats forment une Fédération riche et développée, ils le doivent certes au pétrole, mais aussi à une ambitieuse politique de diversification et de rayonnement régional.
1 - UN PAYS RICHE ET DÉVELOPPÉ
a/ Une Fédération riche
Avec un
Produit National Brut par habitant de 12.000 dollars,
les Emirats Arabes
Unis figurent parmi les Etats les plus riches du monde
. Ils atteignent le
14
ème
rang mondial, à égalité avec la
France, mais devant la Suède, la Belgique ou les Pays-Bas.
Eu égard à leur faible population, soit environ 3 millions
d'habitants, le Produit National Brut global des Emirats n'atteint que 38
milliards de dollars. Ce niveau les place malgré tout parmi les pays
économiquement puissants, au 50
ème
rang mondial devant
la Hongrie, le Nigeria, la Biélorussie ou la République
tchèque.
Pays riche, les Emirats sont aussi un pays développé. A cet
égard, l'arrivée à Abou Dabi est doublement saisissante.
Elle commence en effet par une traversée du désert qui
sépare la capitale de l'aéroport, mais un désert ...
planté de milliers d'arbres, irrigués sur des kilomètres.
Puis, on pénètre dans une cité de type occidental,
remarquablement dessinée, à l'architecture audacieusement moderne
mais soignée, parfaitement entretenue. De fait, à Abou Dabi comme
à Dubaï, mais aussi dans les autres grandes villes du pays,
prévaut une qualité de vie de haut niveau fort proche de celle de
l'Europe.
b/ Un Etat développé
Les
infrastructures émiriennes sont ultra modernes, qu'il s'agisse des ports
et des aéroports, ou des autoroutes et larges routes qui sillonnent le
pays, ou encore du réseau de télécommunications.
Les Emirats comptent aussi 14
ports
, soit un total de 200 quais. Les
principaux sont ceux de :
-
Dubaï
: Port Rashid, premier port du Golfe ;
Djebel-Ali, couplé à une vaste zone franche ; Dubaï
Creek port et
Hawriya
Port davantage tournés vers l'Iran et
fréquentés par les petites et moyennes embarcations en bois, les
Dow ;
-
Abou Dabi
:il s'agit avant tout d'un terminal
pétrolier ;
-
du Golfe d'Oman
:
Khor Fahkan
et Fujaïrah.
Six
aéroports
assurent les liaisons aériennes à
Abou Dabi, Dubaï, Sharjah, Fujaïrah, Ras Al Khaïmah, Al Ain.
Pour donner une idée de leur trafic, on peut relever que le principal
d'entre eux, celui de Dubaï, accueille plus de cinq millions de passagers
par an, soit l'équivalent du trafic de l'aéroport de Nice et plus
de 186.000 tonnes de fret, soit l'équivalent du fret de
l'aéroport de Gatwick. Notons que les Emirats disposent d'une Compagnie
aérienne, Emirates airlines, dont la qualité de service est
reconnue par tous. Ils détiennent par ailleurs une participation dans la
Compagnie Gulf Air.
S'agissant des télécommunications, il convient de noter que les
Emirats disposent d'un opérateur national très dynamique
ETILASAT. La densité du réseau téléphonique fixe
dépasse les 40 lignes pour 100 habitants, la moyenne des pays
arabes se situant à 5 lignes pour 100 habitants. Le réseau mobile
est quant à lui en plein essor.
La population, urbanisée à 84 %, bénéficie de
conditions de vie remarquable dans la région : 97 % des Emiriens
ont accès à l'eau potable, la gratuité des frais
médicaux et hospitalière est assurée, le taux
d'analphabétisation est réduit (21 % des adultes contre 40 % pour
la région Moyen-Orient-Afrique du Nord), grâce à une
scolarisation importante : elle concerne 90 % des enfants de chaque classe
d'âge (contre 59 % pour la région).
Les Emirats connaissent depuis plusieurs années une croissance
économique soutenu : + 8,2 % en 1995, + 10,9 % en 1996, + 4,5 %
pour 1997. Le secteur non pétrolier tire assez largement cette
croissance.
Le fort développement des Emirats recouvre cependant des situations
contrastées. En effet, avec des PIB respectifs de 27,5 et 11,6 milliards
de dollars, les Emirats d'Abou Dabi et de Dubaï apparaissent comme les
deux pôles économiques majeurs de la fédération. Ces
différences valent aussi en matière de population ou de
superficie puisque les quatre plus petits émirats ne rassemblent que
moins de 350.000 habitants et 3.884 km2 sur un total de 2,3 millions
d'habitants et 77.000 km2.