Tout nous conduit donc à instituer une deuxième Chambre dont, pour l'essentiel, nos Conseils généraux et municipaux éliront les membres. Cette Chambre complétera la première en l'amenant, s'il y a lieu, soit à réviser ses propres projets, soit à en examiner d'autres, et en faisant valoir dans la confection des lois ce facteur d'ordre administratif qu'un collège purement politique a forcément tendance à négliger. Il sera normal d'y introduire, d'autre part, des représentants, des organisations économiques, familiales, intellectuelles, pour que se fasse entendre, au-dedans même de l'État , la voix des grandes activités du pays. Réunis aux élus des assemblée locales des territoires d'outre-mer, les membres de cette Assemblée formeront le grand Conseil de l'Union Française, qualifié pour délibérer des lois et des problèmes intéressant l'Union, budgets, relations extérieures, rapports intérieurs, défense nationale, économie, communications.
Lettre de M. Gaston Monnerville à M. Michel Debré du 11 juin 1958
sur le projet de Constitution
(extrait)
Il serait dangereux, pour l'avenir du Sénat, d'y introduire des membres non élus, mais désignés par des organisations syndicales, culturelles ou familiales. Une telle innovation risquerait de ruiner son autorité politique, car, dans une démocratie, celle-ci ne peut avoir d'autre source que le suffrage direct ou indirect des citoyens