Sous la Révolution, les députés doivent présenter une carte d’entrée pour pouvoir accéder à la salle des séances. Dès l’an IV (1795-1796), le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens remplacent cette carte par une médaille d’identité, en argent, sur laquelle est gravé le nom du titulaire. Cette médaille facilite également l’accès aux établissements public, et permet de franchir librement les cordons de police.
Son usage se maintient sous les régimes politiques suivants, qu’il s’agisse de l’Empire, des Monarchies constitutionnelles ou des Républiques. De nos jours, chaque parlementaire reçoit traditionnellement une médaille gravée à son nom lorsqu’il est élu, même s’il dispose, dans les faits, d’une carte magnétique lui permettant, d’une part, d’établir son identité et, d’autre part, d’accéder à l’Assemblée dans laquelle il siège.
Par ailleurs, dès 1792, les députés de l’Assemblée législative décident la création d’un insigne – un ruban tricolore – pour se distinguer des autres citoyens. Son usage n’est repris que sous l’Assemblée constituante (1848-1849) et l’Assemblée législative (1849-1851), sous la forme d’un ruban porté à la boutonnière. Quant aux insignes actuels – des broches métalliques représentant les faisceaux de la République, surmontés d’une cocarde tricolore – ils sont apparus sous la IIIe République.[1]
Le médaillier du Sénat contient une collection de ces médailles et insignes, constituée au fil du temps, et provenant tant de la Chambre des députés que de la Seconde assemblée.
1. Les principes de classement et de description
Le plan retenu distingue entre les médailles d’identité et les insignes. Au sein de chaque partie, le classement s’opère par institution : Chambre des députés, puis Haute assemblée. A l’intérieur de ces sous-ensembles, le classement est chronologique. Seuls les insignes et médailles de la Chambre haute et du Sénat de la Communauté sont ici illustrés. Chaque médaille est décrite à l’avers et au revers. Sauf mention contraire, la forme des médailles est ronde et leur diamètre mesure 50 millimètres.
2. Bibliographie
Il n’existe que deux ouvrages de référence, incomplets, pour ce domaine de la numismatique, l’un consacré aux médailles et insignes de la Chambre des députés, l’autre aux médailles et insignes de la Seconde assemblée :
- LAUNAY (Edmond), Costumes, insignes, cartes, médailles des députés, 1789-1898, Paris, Motteroz, 1899, 257 pages. L’ouvrage de Edmond LAUNAY a fait l’objet d’une mise à jour en 1981, par André SOUYRIS-ROLLAND, sous le titre Insignes et médailles des députés, aux éditions Public-Réalisations.
- DI STEFANO (Alain), Insignes et médailles des sénateurs, Paris, Public-Réalisations, 1981, 114 pages.
Pour la période postérieure à 1981, il n’existe pas d’ouvrage de référence.
3. Glossaire
- Avers (ou droit) : côté de la médaille portant l'autorité émettrice.
- Champ : partie d'une médaille d’où se détachent l’effigie ou les légendes.
- Droit : synonyme d’avers (voir ce mot).
- Effigie : portrait figurant à l'avers de la monnaie.
- Grènetis : points constituant un cercle périphérique près du listel.
- Listel : bordure de la pièce formant un relief circulaire.
- Légende : texte entourant l'effigie.
- Millésime : date d'émission.
- Module : diamètre d'une pièce.
- Revers : côté d'une médaille opposé à l’avers.
4. Sources complémentaires
Les médailles et insignes parlementaires étant fabriqués par la Monnaie de Paris, les archives de cette institution pourront être consultées par les chercheurs.
Par ailleurs, en ce qui concerne les achats et la distribution de ces médailles et insignes, les archives du Sénat détiennent des informations complémentaires dans leurs fonds consacrés à la Trésorerie (sous-séries 71S et 81S) et au Secrétariat général de la Questure (185S 2).
[1] Ces insignes, du fait de leur forme suggérant un cadran et deux aiguilles, sont vulgairement appelés « baromètres ».