1914-1918 : LA GRANDE GUERRE VUE DES COMMISSIONS DU SENAT | |
Extrait de la réunion de la commission des affaires étrangères du 17 janvier 1916, présidée par Georges Clemenceau. Audition d'Aristide Briand (Président du Conseil) et du Général Graziani (chef d'Etat major), sur la situation générale en Orient. M. LE PRESIDENT DE LA COMMISSION. - Il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas les seuls à faire une offensive ; il faut songer à celle que les Allemands peuvent faire. M. LE PRESIDENT DU CONSEIL. - Deux questions se posaient : celle de savoir si Salonique devait être dépourvu de moyens de défense... M. LE PRESIDENT DE LA COMMISSION. - C'est une autre question, mais notre front doit passer d'abord. M. LE PRESIDENT DU CONSEIL. - C'est tout de même une grosse question, énorme même dans la situation actuelle. Même en considérant Salonique comme un front secondaire, c'est un front d'actualité qui produit ses effets s'il est suffisamment garni. Si nous abandonnions Salonique, nous serions dans la situation la plus grave dans les Balkans. D'abord, nous n'aurions plus à compter en aucune manière sur le concours de la Roumanie ; elle serait très probablement à l'heure actuelle avec nos ennemis. Je suis même convaincu qu'en Russie l'effet d'un pareil abandon aurait produit les plus graves ravages. Si nous abandonnions les Balkans, je pense que, du point de vue français, du point de vue des résultats, nous commettrions une faute énorme. Le front de Salonique est constitué, il faut lui donner la sécurité. Les canons de 105 qui y sont n'ont pas été enlevés au front français ; ce sont des canons qui étaient destinés à l'armée serbe... (Procès-verbal 69 S 263) |
Aristide Briand et le Général Graziani devant la commission des affaires étrangères le 17 janvier 1916
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