Au début du XIXe siècle, la lecture des journaux dans les jardins ouverts au public est une activité courante qui se pratique sous forme de commerce.
Le Sénat de la Chambre des Pairs accueille ainsi au Luxembourg d'assidus lecteurs qui, moyennant quelques centimes peuvent prendre connaissance des dernières informations. Un manuscrit de 1816, signé du Grand Référendaire, fait état d'un bail donnant le « droit de louer ou donner en lecture les journaux, feuilles publiques et tous papiers nouvelles ». Un petit pavillon élevé par le loueur, à ses frais, permet d'abriter les lecteurs.
Le développement de la presse et l'amélioration de sa diffusion font peu à peu disparaître ces cabinets de lecture.
A partir de 1879, date à laquelle le Sénat est mis en possession du Palais du Luxembourg et doit prendre à sa charge l'entretien et la police du jardin, une fin de non-recevoir est opposée aux différentes demandes de vente de publications. L'interdiction est notamment formelle et absolue pour les journaux politiques.
Une seule exception au principe sera accordée pour les programmes de concerts distribués gratuitement près du kiosque à musique. En revanche, la demande du journal Le Matin de laisser pénétrer un vendeur du Français dans l'enceinte du jardin les jours de concert instrumental fait l'objet d'une décision des questeurs le 23 mai 1901 précisant qu'il n'y a pas lieu de se départir de la règle suivie jusqu'ici de ne pas autoriser dans le palais et ses dépendances la vente des journaux politiques.
Durant la guerre, des autorisations spéciales, nominatives et limitées dans le temps, sont néanmoins accordées. En 1916, La quinzaine de guerre est ainsi autorisée à distribuer son bulletin de poésies, brochure vendue au profit des œuvres de secours des blessés militaires.