Composé de 100 membres de vingt-cinq ans au moins, renouvelables par cinquième tous les ans, le Tribunat détient une part du pouvoir législatif. Il délibère en séance publique sur les projets de loi qui lui sont présentés. La position du Tribunat sur le texte - rejet ou adoption, sans droit d'amendement - est ensuite défendue devant le Corps législatif par trois de ses membres. Il peut également émettre des vœux sur des lois à élaborer, des abus à corriger ou des améliorations à apporter à l'administration, sans que ses propositions puissent obliger une quelconque autorité à en délibérer. Enfin, il peut déférer au Sénat les listes d'éligibles ainsi que les actes du Corps législatif et du gouvernement qu'il juge inconstitutionnels.
Si la plupart des projets présentés sont approuvés par le Tribunat, il se permet néanmoins d'en repousser quelques-uns, notamment les deux premiers titres du projet de Code civil. Cette indocilité lui vaut d'être réduit par la Constitution de 1802 à 50 membres (choisis pour six ans) et ce bien que les opposants les plus marqués, notamment Benjamin Constant, aient déjà été éliminés lors d'un précédent renouvellement. Enfin, pour prévenir toute velléité d'opposition, la commission qui rapporte le texte est contrainte de trouver un compromis avec le Conseil d'Etat en cas de désaccord initial, avant la discussion en séance. De cette façon, le rapporteur est systématiquement favorable au texte étudié et le vote devient une formalité.