En 1877, Victor Schoelcher dépose une proposition de loi ayant pour objet d'interdire la peine de la bastonnade en usage dans les bagnes. La commission d'initiative refuse de la prendre en considération, estimant qu'il s'agit d'une mesure purement disciplinaire qui relève non d'une loi mais d'un règlement.
Elle évite ainsi tout débat sur le fond. Cette peine, que Schoelcher considère comme une cruauté et une torture, disparaîtra néanmoins en 1880 à la faveur du décret qui abolit les peines corporelles.
Toujours soucieux de combattre les actes de cruauté envers les hommes, Victor Schoelcher s'oppose au projet de loi examiné au Sénat en 1884 et 1885 instituant la relégation des récidivistes en Guyane. Il réfute la thèse du gouvernement selon laquelle le seul moyen de lutter contre la récidive est d'expatrier dans les lointaines colonies les malfaiteurs incapables de se reclasser dans la société métropolitaine. Cette nouvelle peine lui semble d'une rigueur excessive.
« Les récidivistes sont des criminels particulièrement odieux ; il faut trouver un moyen d'en purger la société ... mais les jeter dans des conditions qui aboutissent presque certainement à mettre leur vie en péril, c'est ce que personne ne peut vouloir. »
En dépit de ses propositions alternatives (augmentation des peines d'emprisonnement, libération conditionnelle, patronage des libérés), 15.600 condamnés seront déportés en Guyane.