En juin 1936, les femmes n'ont pas encore le droit de vote. Pour autant, trois d'entre-elles entrent dans le gouvernement du Front populaire, en qualité de sous-secrétaire d'Etat. Cette innovation revient à Léon Blum. Son choix s'est porté sur trois personnalités qui se sont illustrées par leurs compétences professionnelles ou leur combat afin d'étendre les droits des femmes dans la société. Irène Joliot-Curie (1897-1956) est la fille de Pierre et Marie Curie. Infirmière radiographe pendant la première guerre mondiale, elle devient docteur ès science en 1925 et travaille à l'Institut du radium. En 1935, elle obtient avec son mari, Frédéric Joliot-Curie, le prix Nobel de chimie. L'année suivante, elle accepte sa nomination en qualité de sous-secrétaire d'Etat à la Recherche scientifique, afin de prouver que les femmes peuvent accéder à tous les postes. Quelques mois plus tard, en novembre 1936, elle donne sa démission pour reprendre ses recherches scientifiques. Dans une lettre adressée à Léon Blum, elle précise que ce départ ne doit pas être interprété comme une marque de désaccord avec l'action du gouvernement, qui conserve toujours son entière sympathie. | |
Suzanne Lacore (1875-1977), institutrice et militante socialiste, est nommée à la Santé publique, où elle s'occupe plus particulièrement de la protection de l'enfance. La radicale Cécile Brunschvicg (1877-1946), présidente de l'Union française pour le suffrage des femmes, devient sous-secrétaire d'Etat à l'Education nationale. A la suite de ces nominations, les féministes attendent beaucoup de Léon Blum qui, en 1925-1926, avait déposé des propositions de loi tendant à accorder aux femmes électorat et éligibilité. Mais la guerre survient sans que leur situation dans la société n'ait été améliorée. |
Les femmes entrent au Gouvernement
Les femmes et le pouvoir
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