Jusqu'au 7 octobre, il sillonne l'île : "je me suis fort amusé dans ce pays-ci et j'ai taché de tout voir" écrit-il le 30 septembre 1839. S'il est déçu du peu d'importance des monuments romains de l'île qu'il qualifie "d'imitations ou d'importations", il est par contre séduit par les dolmens et les menhirs "choses infiniment curieuses" dont il souligne la ressemblance avec ceux de Bretagne : le dolmen de Fontanaccia "qui était et qui reste le plus beau de Corse", la statue-menhir d'Apricciani... Ses Notes d'un voyage en Corse paraissent le 5 avril 1840. Les observations judicieuses qu'on y trouve ont permis, plus d'un siècle plus tard, au directeur du centre de Préhistoire corse de saluer en Mérimée l'un des "premiers grands esprits qui contribuèrent à fonder cette science jeune : la Préhistoire". Une autre facette de la Corse subjugue Mérimée : "c'est la pure nature qui m'a plu surtout. Je ne parle pas des vallées, ni des montagnes, ni des sites tous les mêmes et conséquemment horriblement monotones, ni des forêts assez piètres, quoi qu'on dise, mais je parle de la pure nature de l'HOMME. Ce mammifère est vraiment curieux ici et je ne me lasse pas de me faire conter des histoires de vendettas." |