"Don Prospero" En octobre 1830, Mérimée lie connaissance dans la diligence de Tolède à Grenade avec un personnage insolite et illustre : don Cipriano Gusman Palafox y Portocarrero, comte de Teba qui deviendra comte de Montijo au décès de son frère en 1834. Celui-ci l'invite chez lui à Madrid et lui présente sa femme, Dona Manuela, et ses deux petites filles Paca, cinq ans, et Eugénia, quatre ans, future impératrice des Français. Mérimée demeure près d'un mois chez le comte et passe de longs moments à écouter son hôtesse lui parler de l'Espagne, de son histoire, de sa littérature, de ses légendes. C'est le début d'une très longue amitié. Mérimée est également devenu l'ami des deux fillettes à qui il raconte des histoires et qui l'ont surnommé "Don Prospero". En 1835, les deux petites filles sont pensionnaires à Paris, au Sacré Coeur. Mérimée vient souvent leur rendre visite et leur apporte des friandises. En 1839, elles sont rappelées en Espagne par la maladie puis le décès de leur père ; dans la plus ancienne de ses lettres à la comtesse de Montijo du 16 mars 1839, au lendemain de la mort du comte, Mérimée exprime son chagrin d'être séparé de "ses deux petites amies". A plusieurs reprises, il séjourne en Espagne à Carabanchel, la superbe propriété de la comtesse à quelques lieues de Madrid. Il entretient avec elle, une correspondance qui va se poursuivre jusqu'à sa mort, lui contant grands événements et menus faits de la vie parisienne. |