Pierre-Simon Laplace est né à Beaumont-sur-Auge le 23 mars 1749. Destiné d'abord à l'état ecclésiastique, il suit ensuite comme externe les cours de l'école militaire de Beaumont.
Élève doué d'une mémoire prodigieuse et d'une intelligence exceptionnelle, il arrive à Paris à 18 ans avec une lettre de recommandation pour rencontrer d'Alembert qui refuse de le recevoir. Il lui adresse alors un article où il expose ses idées sur les principes de la mécanique, d'Alembert est impressionné et lui fournit son appui pour obtenir un poste de professeur de mathématiques à l'École militaire.
Il effectue avec Lavoisier entre 1782 et 1784 des recherches sur la chaleur, l'électricité et les gaz.
Admis à l'Académie des sciences en 1785, il dirige ses efforts vers l'analyse des perturbations et de la stabilité du système solaire. Il rédige de nombreuses publications scientifiques, participe à l'organisation de l'École polytechnique en 1794 et fait partie de l'Institut de France à sa création en 1795.
Tout cela ne l'empêche pas d'entrer dans la politique et, ardent républicain, il se rallie sans hésiter au gouvernement consulaire. Il sera pendant quelques semaines ministre de l'Intérieur avant d'être remplacé par Lucien Bonaparte.
Il est nommé membre du Sénat conservateur à sa création en l'an VIII.
De 1798 à 1825 paraissent les cinq volumes de sa «Mécanique céleste». Napoléon lui faisant remarquer qu'il n'y était fait nulle part mention de Dieu, Laplace lui répondit: « Je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse ».
Vice-président et chancelier du Sénat, Grand-officier de la Légion d'honneur, comte d'Empire, il n'en vota pas moins la déchéance de l'empereur en 1814.
Nommé Pair de France par Louis XVIII, il vote pour la mort dans le procès du maréchal Ney.
Il entre à l'Académie française en 1816. Son « Exposition du système du Monde » et sa « Théorie analytique des probabilités » font partie de ses œuvres capitales. « Une intelligence qui connaîtrait toutes les forces de la nature... Rien ne serait incertain pour elle et l'avenir comme le passé serait présent à ses yeux » (Essai philosophique sur les probabilités, 1814).
Il meurt à Paris le 5 mars 1827, à l'âge de 78 ans.