Née le 12 avril 1910 à Cadolive, Irma Rapuzzi, fille de mineur, devient institutrice. Elle s'engage très tôt dans l'action syndicale (CGT) puis politique, en entrant à la SFI0. Pour elle, l'engagement politique est "un témoignage en faveur de ce en quoi on croit" (Le Provençal, 3 mars 1977).
Forte de son ancrage local, auquel elle est très attachée, elle devient, en 1947, conseillère municipale de Marseille, ce qui lui permet d'être élue sénateur des Bouches du Rhône en 1955. Elle est réélue en 1959, 1962, 1971, 1980. Au sein du Conseil de la République, elle est membre de commissions variées (Marine et Reconstruction de 1955 à 1956, Presse de 1956 à 1957). Au Sénat, elle siège très
longtemps au sein de la Commission des Finances (1957- 1971, 1974, 1976-1977, 1980-1989), souvent en tant que rapporteur spécial pour les transports. Elle fut également membre de la Commission des Lois (1977- 1980).
Son action politique continue cependant à se développer au niveau local. En 1967, elle devient conseiller général, puis premier adjoint au maire de Marseille en 1971. En 1985, elle choisit de ne pas se représenter aux élections cantonales. De même, elle ne se représente pas aux élections sénatoriales de 1989. En étant présente de 1955 au Conseil de la République à 1989 au Sénat, elle est la femme qui a siégé le plus longtemps à la Haute Assemblée. Elle est faite chevalier de la légion d'honneur le 14 juillet 1991.
Comme Gaston Deferre, dont elle est l'adjointe et l'amie fidèle, elle s'engage en faveur des collectivités territoriales, plaidant, avant les lois de décentralisation, pour une meilleure répartition des charges entre ces collectivités et l'État. Dans le domaine social, elle s'intéresse plus particulièrement aux jeunes et aux personnes âgées, au sein de sa ville, mais aussi sur le plan national, par ses questions orales et autres interventions dans l'enceinte sénatoriale.