Dans ses Mémoires, Gaston Monnerville divise cette époque en deux périodes de résistance :
- civile dans le Sud-Est (août 1940-décembre 1942),
- militaire dans les maquis de Haute-Auvergne (jusqu’en septembre 1944).
Démobilisé, Monnerville s’empresse de rejoindre son ancien patron, Campinchi, à Marseille, en août 1940.
Ministre de la Marine, du 23 juin 1937 jusqu’à la formation du gouvernement Pétain, le 16 juin 1940, Campinchi avait été un farouche opposant à l’armistice.
Préconisant la poursuite de la guerre en Afrique du Nord, il s’était embarqué, le 16 juin, sur le " Massilia ". A son arrivée, il avait été arrêté, sur les ordres de Vichy, placé en résidence surveillée à Casablanca, puis à Alger, enfin à Marseille.
Non plus que Monnerville, il n’a participé à la fameuse séance de Vichy. Tous deux partagent l’analyse qui est celle même du Général de Gaulle. La guerre ne fait que commencer ; et l’Allemagne sera vaincue. Mais Campinchi meurt le 22 juin 1941.
Entre temps, Monnerville est allé protester à Vichy contre les premières mesures discriminatoires qui frappent " les Juifs, les Arabes et les hommes de couleur ". Le maréchal répond de façon évasive ou dilatoire.
Déjà, les premiers réseaux de résistance se constituent. Monnerville entre en contact avec le capitaine Chevance et adhère au mouvement " Combat ".
En qualité d’avocat, Monnerville assure systématiquement la défense de ceux que " l’Etat français " emprisonne pour délit d’opinion ou d’origine raciale. Cette activité lui vaut d’être inquiété par la police et plusieurs fois arrêté.
La " zone libre " envahie le 11 novembre 1942, Monnerville rejoint alors les maquis d’Auvergne. Il entre dans le groupe du commandant Cheval. Capitaine, puis commandant F.F.I., il y prend le pseudonyme de Saint-Just.
Gaston Monnerville et son épouse sont établis à Cheylade, dans le Cantal, du 7 décembre 1942 au 5 août 1944. Saint-Just sera un actif agent de liaison entre les réseaux de Lozère, d’Ardèche et du Gard. Le poste de commandement du groupe Cheval est établi au château de Mazerolles. (C’est là que Monnerville apprendra le débarquement en Normandie du 6 juin 1944).
Les opérations s’intensifient à partir du début de 1944, lorsque le général Koenig, nommé commandant en chef des Forces Françaises de l’Intérieur, entreprend d’unifier les réseaux métropolitains.
L’hospice civil de Cheylade sera réquisitionné par les F.F.I., pour servir d’hôpital militaire. La gestion et l’administration en sont confiées à Monnerville, activement secondé par son épouse (juin-juillet-août 1944).
Enfin, Gaston Monnerville participe à l’opération du " bec d’Allier ", du 7 au 10 septembre 1944. Il est démobilisé des F.F.I. à la fin de septembre.
La Résistance | |
Insigne de résistant | Brassard FFI de Gaston Monnerville |
Carte d'identité établie au nom de SAINT-JUST, par les F.F.I. (13 septembre 1944) |