Il n’était pas encore ministre, lorsque Marius Moutet réunit, en novembre 1936, une conférence des Gouverneurs généraux des colonies françaises. Cette conférence avait lancé l’idée d’un fonds favorisant l’équipement de l’Empire. Une commission avait été créée le 11 janvier 1937 pour examiner ce projet. A la suite de ses travaux, Marius Moutet déposait, le 7 mai 1937, un projet de loi. A l’Assemblée nationale, Gaston Monnerville fut désigné pour le rapporter devant les députés.
Il rapporta le projet devant la commission de l’Algérie, des colonies et des pays protectorats le 15 juin 1937. Une dotation annuelle inscrite dans la loi de finances devait alimenter un fonds national pour le développement économique, social et sanitaire de l’Empire. La commission adopta le rapport. La commission des Finances, saisie à son tour, émit également un avis favorable.
Puis, Gaston Monnerville étant nommé au Gouvernement, c’est Adolphe Vincent qui rapporta le projet devant l’Assemblée nationale. Celui-ci fut adopté à l’unanimité le 2 juillet 1937. Mais Joseph Caillaux, président de la Commission des Finances au Sénat, bloqua le projet. Il refusait que le crédit destiné à la guerre soit détourné au profit des colonies. Marius Moutet et Gaston Monnerville eurent beau plaider, le Président Caillaux ne se laissa pas convaincre.
Plus tard, Gaston Monnerville écrivit dans ses Mémoires : " les événements ultérieurs devaient montrer avec quelle clarté aveuglante combien Marius Moutet et moi avions raison en voulant équiper l’outre-mer ! ".
Il reprendra d’ailleurs le projet, le défendra auprès de l’Assemblée constituante en 1946 et le fera aboutir : ainsi sera créé (loi du 30 avril 1946) le fonds d’investissement pour le développement économique et social des territoires d’outre-mer, plus ordinairement dénommé F.I.D.E.S.