LE CONGRES ET LA NAISSANCE DU PARTI REPUBLICAIN
2) Le déroulement et les travaux
A l'ouverture, dans la grande salle des sociétés savantes, se pressent :- 78 sénateurs
- 201 députés
- 476 comités
- 155 loges maçonniques
- 849 délégués des conseils généraux, municipaux et d'associations diverses
- 215 journalistes
Un grand absent : Clemenceau qui refuse d'y participer.
Trois présidents désignés par acclamation se succèdent pendant les trois jours de ce congrès : Goblet préconise l'alliance avec "toute la gauche" ; Brisson insiste sur la lutte contre les congrégations ; Bourgeois se prononce en faveur de l'impôt sur le revenu et exprime son attachement à la propriété individuelle.
Gustave Mesureur, député de Paris et auteur de la circulaire, propose la nomination d'une grande commission, chargée des questions relatives au programme et à la constitution du nouveau parti. Parmi les membres de cette commission figurent quatre sénateurs : Delpech (Ariège), Rousse (Charente inférieure), Pédebidou (Hautes Pyrénées) et le docteur Béraud (Vaucluse).
Un bureau permanent est également nommé, comprenant Brisson, président, Bourgeois et Pelletan, vice-présidents, Renou et Maurice Sarraut, secrétaires.
Plusieurs sous-commissions sont constituées : l'une d'entre elles est chargée de l'organisation du parti ; elle prévoit dans son rapport la tenue d'un autre congrès dès l'année suivante à Lyon afin de poursuivre la rédaction des statuts. Une autre sous-commission, chargée de l'examen des voeux divers, accepte nombre de suggestions mais en refuse une : l'égalité des droits des hommes et des femmes.
La déclaration finale lue par Pelletan reprend les grands thèmes du radicalisme : suppression de l'enseignement congréganiste, séparation de l'église et de l'Etat, réduction du service militaire, abolition des conseils de guerre, impôt progressif sur le revenu et retraites ouvrières. Il insiste sur " un attachement passionné au régime de la propriété individuelle ".
La République - 26 juin 1901