WALDECK-ROUSSEAU (1846-1904)
Parmi les portraits faits de lui, celui de l’un de ses contemporains mérite d’être cité.
" M. Waldeck-Rousseau possède le don de l’éloquence ; la voix est bien timbrée ; nette et suffisamment pleine, elle arrive claire et douce à l’oreille de l’auditoire le plus nombreux. Les mots viennent faciles et sans effort apparent, avec une abondance tempérée, qui ne cotoye jamais l’insipide volubilité ; l’expression, tout en étant simple, est toujours élégante, juste et admirablement appropriée à l’idée (…)
" Sa façon d’être et de dire n’est pas moins curieuse. D’extérieur distingué, avec un aspect en apparence assez froid, il y a chez lui ce quelque chose qui donne un cachet à la personnalité, la relève du fond gris général, et, il n’est pas jusqu’à sa démarche nonchalante et balancée, la tête légèrement inclinée vers le sol, une main posée sur le côté, qui n’apportent à ce physique une note particulière et qui n’est point sans grâce. Ainsi, il y en a qui pourraient le croire enclin à l’indifférence ; c’est, au contraire, un esprit décidé, précis, ayant toujours un but et sachant comment il veut l’atteindre. "
C. Lecouflet in Waldeck-Rousseau – Discours parlementaires, introduction (Paris, 1889, G. Charpentier et cie éditeurs)