Jeudi 2 mai 2024, MM. Jean HINGRAY (Union centriste – Vosges), président délégué pour le Pérou du groupe interparlementaire d’amitié France-Pays andins, et Olivier CADIC (Union centriste – Français établis hors de France), membre du groupe, se sont entretenus avec le ministre péruvien des Affaires étrangères, M. Javier GONZALEZ-OLAECHEA, accompagné d’une délégation de l’Ambassade du Pérou à Paris conduite par S.E. M. Rolando RUIZ ROSAS, ambassadeur, M. David TEJADA, ministre-conseiller, et Mme Vanessa AGUIRRE, troisième secrétaire.

            En préambule, M. Olivier CADIC s’est félicité de cette rencontre ayant lieu quelques semaines après un déplacement du groupe interparlementaire d’amitié en Colombie. Le ministre a remercié son hôte de lui avoir accordé cette audience, s’inscrivant dans le cadre de son voyage à Paris pour une réunion ministérielle de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

            Les sénateurs ont ensuite rappelé les relations étroites qu’entretiennent la France et le Pérou et les valeurs communes qui unissent les deux pays. Le ministre a évoqué le rôle de la France dans le processus d’indépendance du Pérou et la conclusion du premier partenariat militaire franco-péruvien en 1879, à l’aune de la guerre du Pacifique opposant le Pérou et la Bolivie à leur voisin chilien.

            M. CADIC a ensuite évoqué son rôle de vice-président de la commission d’enquête sur le narcotrafic et les opportunités de coopération entre la France et le Pérou dans la lutte contre la production et exportation de drogues. En effet, le sénateur a affirmé avoir pu constater les dégâts du narcotrafic sur la société péruvienne lors d’un de ses déplacements dans le cadre de son mandat de Sénateur représentant les Français établis hors de France.

            Le ministre a dit partager les observations du sénateur et reconnu l’utilité d’une coopération franco-péruvienne sur cet enjeu. Il a également mentionné le rôle de la corruption dans la prospérité du narcotrafic. En effet, des fonctionnaires et hommes politiques d’Amérique latine profiteraient des bénéfices de l’économie souterraine et en seraient complices par leur action au sein de l’administration publique et des parlements. De toute évidence, cette situation complique la lutte contre les trafics et l’identification des réseaux.

            Sur le sujet de la lutte contre le trafic de drogues, le ministre a évoqué la récente visite d’une délégation des ports de Rotterdam et Anvers à Lima. De fait, l’Europe accueille à présent 80% des exportations de drogue sud-américaines, ces deux ports constituant les principales portes d’entrée sur le marché européen. En conséquence, un accord de coopération entre le Pérou, la Belgique et les Pays-Bas sera signé à l’été 2024. Il prévoira un nouveau dispositif facilitant le travail des douanes péruviennes en amont. De plus, l’accord introduira de nouveaux instruments pour lutter contre les trafics : l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies, une communication renforcée entre les autorités des pays signataires et le réinvestissement de l’argent saisi dans le renforcement de l’équipement douanier. Dès lors, le ministre a suggéré que ce modèle de coopération s’élargisse aux ports de Marseille ou du Havre.

            Les sénateurs l’ayant interrogé sur le dispositif péruvien de lutte contre le blanchiment d’argent, M. GONZALEZ-OLAECHEA a mentionné le travail d’une unité d’intelligence financière chargée de détecter les flux de capitaux anormaux et de les signaler à la police anti-drogue et au ministère de l’Intérieur. En parallèle, il a rappelé le statut de paradis fiscal de certaines îles des Caraïbes. Néanmoins, l’État américain du Delaware et la Principauté d’Andorre abritent également de nombreux comptes offshores.

            Enfin, la délégation péruvienne et les sénateurs ont discuté de la candidature du Pérou à l’OCDE, dans laquelle le ministre a dit voir une opportunité de réformer et d’adapter la gouvernance péruvienne aux exigences de l’organisation. Espérant que son pays recevra d’ici la fin de l’année une appréciation positive de la part du secrétariat et d’autres pays membres de l’organisation, le ministre a insisté sur le signal positif que cette adhésion en tant que membre de plein droit constituerait pour le peuple péruvien.

De gauche à droite : S.E. M. Rolando RUIZ ROSAS et MM. Olivier CADIC, Javier GONZALEZ-OLAECHEA et Jean HINGRAY

Contact :

M. Jean-Christian LABIALLE
01.42.34.25.51 – Courriel : jc.labialle@senat.fr