Le mercredi 7 février 2024, sous la présidence de Mme Catherine Dumas (Les Républicains – Paris), présidente, le groupe d’amitié France-Corée du Sud s’est entretenu avec S.E. M. Jai-chul CHOI, Ambassadeur de la République de Corée en France.
Étaient également présents : MM. Daniel Fargeot (Union Centriste – Val-d’Oise), Philippe Folliot (UC – Tarn), Hervé Loïc (UC – Haute-Savoie), Mmes Vivette Lopez (LR – Gard) et Marie Mercier (LR – Saône-et-Loire) et MM. Bernard Pillefer (LR – Loir-et-Cher), Hervé Reynaud (LR – Loire) et David Ros (Socialiste, Écologiste et Républicain – Essonne).
En préambule, Mme Catherine Dumas, présidente, a rappelé la place stratégique de la Corée du Sud sur l’échiquier mondial et l’importance des coopérations franco-coréennes. Évoquant une possible visite du Président de la République, Emmanuel Macron, en Corée du Sud en 2024, elle a par ailleurs indiqué que le Bureau du Sénat avait autorisé le groupe d’amitié à accueillir une délégation de parlementaires coréens, dont elle a dit espérer la venue en 2024.
Exprimant sa gratitude envers la présidente et le groupe d’amitié pour le dynamisme des relations qu’il contribue à entretenir entre les deux pays, S.E. M. Jai-chul CHOI a tout d’abord fait part de son inquiétude quant à l’évolution récente des relations intercoréennes, marquées par un durcissement très net de la politique nord-coréenne, et a redit l’importance d’une bonne coordination des partenaires internationaux de la Corée du Sud, dans le cadre onusien, afin de prévenir tout risque d’escalade.
Se félicitant de la richesse des relations bilatérales franco-coréennes, qui ont vu par deux fois le Président coréen Yoon Suk-yeol rendre visite au Président Emmanuel Macron à Paris afin d’échanger notamment sur les domaines élargis de la sécurité, du nucléaire et de la transition énergétique, S.E. M. Jai-chul CHOI a annoncé la visite en Corée, en mai prochain, d’une délégation du Medef en vue de développer les échanges commerciaux.
Soulignant la popularité de la « vague coréenne » (Hallyu) en France, dans les domaines les plus variés, l’ambassadeur s’est par ailleurs réjoui du prochain 140e anniversaire des relations diplomatiques entre la Corée et la France, qui constituera une nouvelle occasion de faire encore progresser la coopération entre les deux pays.
Interrogé par Mme Catherine Dumas, présidente, sur le bilan de la candidature de la ville de Busan à l’exposition universelle de 2030, que le groupe d’amitié avait soutenue, S.E. M. Jai-chul CHOI a indiqué que si elle n’avait finalement pas été retenue, ce processus avait permis d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la deuxième ville coréenne ainsi que sur les thématiques qu’elle avait mises en avant dans son dossier (changement climatique, intégration des technologies dans les sociétés humaines, coopération internationale).
Interrogé par M. Daniel Fargeot sur le maintien de « passerelles » entre les deux Corées, telle que l’association d’amitié franco-coréenne, l’ambassadeur a déploré que la Corée du Nord ait dissout les structures oeuvrant à la réunification avec la République de Corée, le dialogue étant totalement interrompu depuis janvier.
Se disant inquiet du rapprochement entre la Corée du Nord et la Russie dans le cadre du conflit en Ukraine, qui se traduit notamment par la fourniture probable d’armes par Pyongyang, il a également mentionné le risque lié à un éventuel septième essai nucléaire par le régime nord-coréen, malgré la pression exercée par la Chine en vue de l’éviter.
S.E. M. Jai-chul CHOI s’est en revanche félicité de l’amélioration des relations entre son pays et le Japon, source d’une plus grande stabilité dans cette région du monde.
M. Bernard Pillefer a rapporté avoir visité la veille le projet de réacteur nucléaire de recherche civil ITER, soulignant que la Corée du Sud en était partenaire.
En réponse à une question de M. Hervé Reynaud sur les risques potentiels liés à l’organisation des prochaines élections législatives dans son pays, après notamment les attaques dont ont été la cible certains hommes politiques coréens, S.E. M. Jai-chul CHOI a reconnu que la vie politique était marquée par une forme de radicalisation, un manque accru de tolérance et une utilisation de la presse et des médias par certains courants extrémistes pour inciter à la violence. Ce scrutin, qui se déroulera le 10 avril, permettra de renouveler les 300 députés coréens, dont 180 relèvent des partis d’opposition ; il constitue donc une échéance politique cruciale pour le Gouvernement.
Rappelant qu’il avait été président du groupe d’études et de contact France-Corée du Nord, dont l’activité était réduite en l’absence de relations diplomatiques entre les deux pays, M. Philippe Folliot, a estimé que le régime nord-coréen cherchait à faire pression, non seulement sur les pays occidentaux, mais aussi sur la Chine en conditionnant la modération de sa politique extérieure à un soutien de sa part.
S.E. M. Jai-chul CHOI a précisé que les échanges entre la Chine et la Corée du Nord ne cessaient de se renforcer, tant sur le plan économique que politique. Le vice-ministre des Affaires étrangères chinois a ainsi rendu visite à son homologue nord-coréen en ce début d’année qui sera marquée par le 75e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays.
Invité par M. Loïc Hervé à solliciter les sénateurs lors de ses déplacements sur le territoire français, l’ambassadeur l’a remercié, indiquant qu’il comptait cette année se rendre dans différentes régions, afin notamment de promouvoir des accords de partenariat économique. En outre, des consuls honoraires seront nommés dans plusieurs villes françaises. Enfin, la création cette année d’une agence industrielle aérospatiale en Corée du Sud devrait donner lieu à une coopération avec des régions françaises spécialisées dans ce domaine.
À cet égard, Mme Catherine Dumas, présidente, a souligné l’importance des thématiques du vin, de la gastronomie, de l’art de vivre et de la culture dans les échanges franco-coréens.
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