Mardi 12 décembre 2023, M. Loïc HERVÉ (Union Centriste – Haute-Savoie), Président du groupe interparlementaire d’amitié France-Bulgarie, accompagné de Mme Marta de CIDRAC (Les Républicains – Yvelines) et de M. Olivier CADIC (UC – Français résidant hors de France), Vice-présidents, ainsi que de M. Patrice JOLY, membre du groupe, se sont entretenus avec S.E. Mme Iliana IOTOVA, Vice-présidente de la République de Bulgarie, accompagnée de M. Emil Kazakov, chargé d’affaires de l’Ambassade de Bulgarie, Mme Nadya MLADENOVA, directrice de cabinet de la Vice-présidente, M. Kiril VALCHEV, directeur de l’Agence télégraphique bulgare (ATB), Mme Kristiela SIMEONOVA, conseillère au cabinet de la Vice-présidente, et M. Assen KRESTEV, Ministre plénipotentiaire à l’Ambassade de Bulgarie.
En préambule, M. Loïc HERVÉ, Président, a interrogé Mme Iliana IOTOVA sur les retombées économiques de l’entrée de la Bulgarie dans l’espace Schengen, avant d’aborder les conséquences potentielles des élections européennes sur la vie politique bulgare puis d’évoquer le positionnement de l’opinion bulgare sur la situation en Ukraine.
Mme Iliana IOTOVA a d’abord mentionné le concert « Une vie en Rose » organisé à la Maison de l’UNESCO lundi 11 décembre 2023, en commémoration du 30e anniversaire de l’entrée de la Bulgarie à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et du 40e anniversaire de l’inscription de quatre sites Bulgares sur la Liste du patrimoine mondial.
S’agissant de l’entrée de la Bulgarie dans l’espace Schengen, Mme la Vice-présidente a remercié la France de son soutien pour l’adhésion de la Bulgarie à l’espace Schengen. Elle a évoqué les dangers découlant d’une approche séquentielle visant à restreindre la demande d’intégration uniquement aux frontières aériennes, risquant ainsi de voir encore repousser l’ouverture des frontières terrestres. Concernant l’impact économique, la Vice-présidente a fait état des problèmes logistiques relatifs à l’acheminement de marchandises par la route, en raison de contrôles douaniers aux frontières intérieures de l’Union européenne (les frontières de la Bulgarie avec la Grèce et avec la Roumanie).
S’agissant des prochaines élections européennes, Mme IOTOVA a souligné que si la guerre en Ukraine continuait, ce sujet s’inviterait dans la campagne électorale et profiterait aux partis extrémistes. Un vote protestataire et populiste est à anticiper, d’autant plus que des problématiques économiques telles que le coût de l’énergie ou l’inflation vont animer la campagne électorale. Si 70% du peuple bulgare est pro-européen, la participation aux élections européennes demeure faible.
Rappelant qu’il en allait de même en France, où le taux de participation au scrutin européen plafonne aux alentours de 40%, et faisant état d’une possible victoire de l’extrême-droite dans notre pays, M. Loïc HERVÉ, Président, a évoqué l’examen du projet de loi « immigration et intégration », évènement majeur de l’actualité nationale.
Répondant à Mme Marta de CIDRAC, qui souhaitait connaître la position de l’opinion publique Bulgare sur la crise migratoire, Mme Iliana IOTOVA a indiqué que dans quelques localités du pays la population éprouve des réticences à l’accueil de nouveaux réfugiés. Faisant valoir que la Bulgarie ne constitue pas la principale voie migratoire, elle a dit regretter le blocage de l’élargissement de l’espace Schengen. Elle a en outre insisté sur la question sociétale de l’augmentation de la pauvreté dans les pays d’origine des migrants.
M. Patrice JOLY a souligné les différences de positionnement politique, en France, entre citoyens ruraux et urbains, Mme IOTOVA a fait le constat d’une situation similaire en Bulgarie.
Faisant observer la présence de nombreuses entreprises françaises en Bulgarie, notamment de start up et de microentreprises, M. Olivier CADIC a estimé que le développement de l’économie bulgare représentait un argument en faveur de son entrée dans l’espace Schengen. Il a également jugé que l’Europe représentait une véritable puissance économique, à condition qu’elle conclue les traités internationaux de libre-échange, à l’instar du MERCOSUR avec l’Amérique du Sud. Il a enfin souligné que la politique de Brexit du Royaume-Uni ne résolvait pas les problèmes migratoires, l’immigration illégale s’y étant accentuée faisant le jeu des réseaux criminels.
Mme Marta de CIDRAC, en tant que Présidente du groupe d’amitié France-Balkans occidentaux, a souhaité connaître la nature des relations entre la Bulgarie et les autres pays des Balkans. Mme la Vice-présidente de la République de Bulgarie a indiqué que son pays entretenait de bons rapports avec tous ses voisins. Appréciant le compromis trouvé sous la Présidence française du Conseil de l’Union européenne concernant l’ouverture de négociations d’adhésion de la République de Macédoine du Nord à l’Union européenne, Mme Iliana IOTOVA a souligné la nécessité que la République de Macédoine du Nord mette en œuvre les engagements pris dans le cadre de ce compromis.
M. Loïc HERVÉ, Président, a précisé que la France soutenait l’élargissement, défendant le statut de l’Ukraine de pays-candidat à l’adhésion, et s’est dit très favorable à une extension de l’Union le plus à l’Est possible.
Tout en rappelant sa position très européenne, Mme Marta de CIDRAC a nuancé ce propos en indiquant que l’opinion publique française éprouvait encore des réticences à cet égard. En effet, la perspective de l’intégration de l’Ukraine, grand pays producteur, a un impact potentiellement important sur la politique agricole commune (PAC).
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