Le mercredi 13 mars 2024, le groupe interparlementaire d’amitié France-Allemagne, sous la présidence de M. Ronan Le Gleut (Les Républicains - Français établis hors de France), président, a reçu M. Martin Schäfer, Ministre plénipotentiaire de l’Ambassade d’Allemagne à Paris.
Étaient également présents : Mmes Nadine Bellurot (LR – Indre), Catherine Belrhiti (LR – Moselle) et Valérie Boyer (LR – Bouches-du-Rhône), MM. Olivier Cadic (UC – Français établis hors de France), Gilbert Favreau (LR – Deux-Sèvres) et Rémi Féraud (SER – Paris), Mme Michelle Gréaume (CRCE - K – Nord), M. Jean-Raymond Hugonet (LR – Essonne), Mmes Audrey Linkenheld (SER – Nord), Mathilde Ollivier (Écologiste - Solidarité et Territoires – Français établis hors de France) et Elsa Schalck (LR – Bas-Rhin), et MM. Jean-Marc Vayssouze-Faure (SER – Lot) et Michaël Weber (SER – Moselle).
Après avoir présenté le groupe d’amitié, composé de 47 membres représentant l’ensemble des groupes politiques du Sénat, M. Ronan Le Gleut, président, a souhaité entendre le ministre sur sa vision des relations franco-allemandes, la recomposition du paysage politique en Allemagne et l’actualité commune aux deux pays, en particulier la guerre en Ukraine, la crise agricole et la montée de l’extrême-droite à la veille des élections européennes.
M. Martin Schäfer a tout d’abord souligné l’importance des relations entre la France et l’Allemagne, qui reposent sur la seule volonté des deux pays de coopérer étroitement sur de nombreux sujets, en dépit de leurs différences. Il a à cet égard rappelé que les liens France-Allemagne sont profondément ancrés dans le fonctionnement des institutions gouvernementales des deux pays.
Si des divergences ont pu apparaître entre Paris et Berlin au cours de l’année 2023, le dialogue exigeant et continu entre la France et l’Allemagne a permis de trouver des positions communes sur la grande majorité des sujets.
Par ailleurs, 2024 est une année importante pour l’amitié franco-allemande, marquée par une visite d’État du Président de la République française et la commémoration du 80e anniversaire du débarquement de Normandie.
Le ministre a conclu son propos en soulignant que le maintien d’une bonne dynamique franco-allemande était un défi commun pour les deux pays.
Les membres du groupe d’amitié ont ensuite interrogé le ministre plénipotentiaire sur de nombreux sujets.
En réponse à Mme Michelle Gréaume sur la possible interdiction du parti AfD par la Cour constitutionnelle fédérale allemande, le ministre plénipotentiaire a rappelé la complexité du processus judiciaire pour interdire un parti en Allemagne, citant le précédent de la tentative d’interdiction du NPD en 2017. Le projet de « remigration » de l’AfD a profondément choqué la société allemande, qui s’est très fortement mobilisée contre ce parti. Il révèle aussi les désaccords entre les différents partis d’extrême-droite en Europe.
M. Michaël Weber a interrogé le ministre sur la fragmentation des partis politiques allemands de gauche. Ce dernier a indiqué que le parti nouvellement créé de Mme Sarah Wagenknecht alliait, de façon inédite en Allemagne, à la fois des positions socialistes et nationalistes. Elle est une personnalité politique importante, tout comme son mari, M. Oskar Lafontaine, fondateur de Die Linke.
En réponse à M. Jean-Marc Vayssouze-Faure sur le soutien à l’Ukraine, M. Martin Schäfer a indiqué que les propos tenus par le Président de la République, M. Emmanuel Macron, lors de la conférence du 26 février 2024 à Paris, concernant la possibilité de l’envoi de troupes en Ukraine, ont révélé les approches différentes entre Paris et Berlin quant aux modalités de l’aide à l’Ukraine. Il n’y a toutefois aucun doute sur l’objectif : celui du soutien déterminé à celle-ci. Par ailleurs, les positions du Chancelier Olaf Scholz comme celles du Président de la République sont aussi dictées par des cultures stratégiques différentes.
Mme Audrey Linkenheld a interrogé le ministre sur la crise agricole en Allemagne et l'influence du secteur de la grande distribution sur les revenus des agriculteurs. M. Martin Schäfer a d’abord indiqué que le soutien de la population allemande aux manifestations d’agriculteurs était moins important qu’en France. L’Allemagne est par ailleurs confiante dans la capacité du marché à s’autoréguler et dans les rapports de force économiques pour garantir un revenu décent aux agriculteurs. En outre, le secteur de la grande distribution étant plus concurrentiel en Allemagne, le prix final pour le consommateur est, en moyenne, moins élevé qu’en France.
En réponse à M. Olivier Cadic sur le bilan des 5 ans du Traité d’Aix-la-Chapelle, M. Martin Schäfer a indiqué que de nombreuses structures ont été créées par cet accord pour rapprocher citoyens français et allemands et améliorer notre compréhension mutuelle.
Enfin, à la suite de l’intervention de M. Jean-Raymond Hugonet, le ministre a indiqué que l’ouverture des clubs de football allemands aux investisseurs était ardemment souhaitée par la Ligue allemande, afin de préserver la compétitivité du football allemand. La Ligue a toutefois renoncé à ce projet sous la pression des supporters, qui souhaitent préserver leurs droits aux destinées de leur club.
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