À l’invitation du Parlement maltais, M. Philippe Darniche (Vendée – NI), Président du groupe interparlementaire d’amitié France-Malte et M. Charles Revet (Seine-Maritime – UMP) se sont rendus à Malte du 23 au 26 septembre 2013.
La délégation a souhaité axer ce déplacement sur les défis énergétiques et environnementaux auxquels est confrontée Malte. L’archipel, pauvre en ressources propres doit importer toute son énergie et produire une part importante de l’eau destinée à la consommation de ses habitants comme à l’agriculture. Jeune État membre de l’Union européenne, Malte est, en outre, assujettie au respect des règles communautaires relatives à la sauvegarde de l’environnement. L’archipel doit ainsi continuer à répondre aux demandes croissantes en énergie et en eau tout en innovant, afin de préserver son environnement fragile.
La délégation a rencontré M. Konrad Mizzi, ministre de l’Énergie et de la conservation de l’eau et M. Leo Brincat, ministre du Développement durable, de l’environnement et du changement climatique, pour échanger sur ces thématiques. M. Konrad Mizzi a fait part des nombreux projets lancés afin de diversifier les sources d’énergie comme la mise en place d’un câble entre Malte et la Sicile, et des réflexions menées autour des énergies renouvelables. M. Léo Brincat a quant à lui, cité les deux causes principales de la dégradation de l’environnement maltais que sont le transport et l’énergie. Sur ces deux points, il a souligné que Malte avait entrepris des réformes. Une vingtaine de véhicules électriques Renault ont été acquis afin de présenter leur utilité aux maltais, qui habitent un État de petite superficie. Les émissions de dioxyde de carbone devraient être diminuées avec le remplacement du fioul par le gaz des centrales thermiques. Par ailleurs, M. Leo Brincat a reconnu que la question d’un traitement « plus vert » des déchets n’était pas résolue et que la sensibilisation de la population à ces problématiques devait être améliorée. Les deux ministres se sont montrés très intéressés pour des échanges croisés et une coopération tant technique que commerciale avec la France, de nombreuses entreprises françaises comme Nexans (construction du câble entre Malte et la Sicile) ou CMA-CGM (gestionnaire du port franc de Malte), participant déjà au développement économique de Malte.
Les visites d’une usine de dessalement à Pembroke et de l’important port de porte-conteneurs dans la baie de Marsaxlokk ont permis d’illustrer l’esprit d’innovation et d’investissement de Malte qui souhaite se positionner en tant qu’acteur essentiel de la Méditerranée. Les Sénateurs se sont également rendus sur l’île de Gozo pour découvrir une expérimentation en matière d’agritourisme, c’est-à-dire une approche nouvelle de l’agriculture respectueuse de l’environnement et source potentielle d’un nouveau type de tourisme.
Des entretiens avec M. Angelo Farrugia, Président du Parlement maltais, M. Anton Tabone, ancien Président du Parlement maltais et le groupe d’amitié Malte - France, présidé par Mme Justyne Caruana, ont permis d’évoquer d’autres sujets. La question de la Méditerranée a été beaucoup discutée, Malte étant très présente dans les différentes institutions relatives à cette zone et souhaitant une coopération franco-maltaise accrue sur les questions méditerranéennes. Ont été également mentionnés les flux d’immigration illégale, auxquels Malte fait difficilement face. Les députés maltais ont sollicité l’aide de la France sur ces questions, tant pour la poursuite de la prise en charge d’immigrants - la France a accueilli en 2009 et 2010 sur son sol des immigrants arrivés à Malte - que pour mieux faire prendre conscience de cette question délicate et urgente au sein des instances européennes.
Les Sénateurs français ont invité leurs homologues à se rendre à leur tour en France dans les prochains mois afin de poursuivre les échanges sur ces sujets.
Cliquez ici pour lire le compte rendu n° 2013-10 (PDF - 1.23 Mo) "Malte : un archipel au coeur de la Méditerranée, face à ses défis énergétiques et environnementaux"
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