Organisé conjointement par le groupe d’amitié interparlementaire France-Népal et le Collectif France-Népal, un colloque intitulé « Le séisme du 25 avril 2015 au Népal : deux mois après » s’est tenu au Sénat, le 23 juin 2015.
Le colloque a été ouvert par M. Yvon Collin, Président du groupe d’amitié, qui a tenu à assurer les représentants du Népal de la solidarité de la France face aux épreuves que leur pays traverse. Il a également évoqué son déplacement en 2008 à l’occasion des premières élections constituantes et l’accueil chaleureux reçu, par la délégation qu’il conduisait, de la part de la population népalaise. Il a enfin mis l’accent sur la nécessité de réfléchir à notre capacité à fournir de l’aide au Népal sur le long terme.
L’ouverture des Népalais au monde et aux étrangers a également été soulignée par MM. Corneille Jest, pionnier des études anthropologiques sur le Népal, et Fernand Meyer, médecin spécialiste des pratiques thérapeutiques tibétaines. Face aux défis de la reconstruction non seulement matérielle, mais également économique et sociale, ils ont souligné l’obligation morale de venir en aide à un pays dont la culture et le patrimoine exceptionnels doivent être préservés.
S.E. Mme Ambika Luitel, Ambassadrice du Népal en France, a précisé que le pays connaît des besoins financiers mais aussi techniques. Elle a encouragé les initiatives de dons et de mise à disposition de moyens pouvant contribuer à la reconstruction du pays.
Mme Marie Lecomte-Tilouine, anthropologue spécialiste de la région, également à l’initiative de ce colloque, a posé le cadre des discussions en rappelant que le Népal n’avait pas seulement subi des dégâts matériels mais que le système politique et l’organisation sociale du pays avaient aussi été ébranlés par ce séisme.
Les intervenants sont longuement revenus dans les échanges animés par M. Binod Khakurel, co-fondateur du Collectif France-Népal, sur la situation intérieure du Népal suite au séisme de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter, qui a frappé le pays les 25 avril et fait plus de 8 000 victimes, suivi par plusieurs répliques. Ils ont également évoqué les enjeux auxquels le gouvernement et la société civile sont à présent confrontés.
Les travailleurs humanitaires ont, en particulier, exposé la gestion des situations d’urgence par les ONG au quotidien. Malgré des conditions de vie difficiles, la population népalaise fait preuve, selon eux, d’une résilience remarquable. La société civile se mobilise afin notamment de protéger du pillage les temples endommagés et de venir en aide aux populations les plus faibles. Certains acteurs du secteur privé, comme les restaurateurs et les hôteliers, ont pris des mesures exceptionnelles afin de fournir de la nourriture et des logements temporaires aux personnes dans le besoin.
La réactivité et l’efficacité du gouvernement népalais ont été également saluées en raison des moyens mis en œuvre pour faciliter l’accès au pays des travailleurs humanitaires en simplifiant les procédures de demande de visa et en assurant un véritable rôle de coordination des opérations de secours. Les actions de sensibilisation menées avant les séismes par le gouvernement semblent également avoir contribué à éviter les scènes de panique.
Deux mois après le séisme, ce bilan a en outre permis de mettre en exergue les conséquences de la catastrophe sur le secteur touristique, en raison de la destruction de nombreuses infrastructures d’accueil et de biens culturels, notamment dans la capitale, Katmandou. Mais il a aussi été l’occasion d’analyser précisément les enjeux de sécurité alimentaire, de salubrité, de migration forcée ainsi que les enjeux politiques auxquels le pays doit répondre.
Dans le contexte d’instabilité politique que connaît le Népal, cette situation d’urgence pourrait paradoxalement être l’occasion d’accélérer les travaux de l’Assemblée constituante en vue de consolider les fondations politiques et démocratiques du pays, permettant ainsi une reconstruction à la fois institutionnelle, économique et sociale durable.
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- M. Philippe BRAULT
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