Les 4 et 5 avril derniers, plus de 125 parlementaires et 30 membres du personnel des parlements étaient présents à la réunion plénière du réseau parlementaire mondial de l’OCDE, représentant 36 pays.

Plusieurs des parlementaires intervenant dans les débats de la matinée du 4 avril ont fait part du contexte particulier du conflit en Ukraine, en manifestant leur solidarité, et ont félicité la Finlande de leur entrée dans l’OTAN, confirmée le même jour.

Après l’allocution de Mathias Cormann, Secrétaire général de l'OCDE, la matinée du 4 avril avait pour thématique : « Optimiser la vigueur et la qualité de la reprise post-COVID-19 tout en faisant face à l'impact économique et social de la guerre en Ukraine ».

Elle était abordée sous deux angles complémentaires :

  • En premier lieu, les perspectives économiques mondiales.

Dans sa présentation introductive, Luiz de Mello, directeur en charge des études de politique économique, au sein du département des affaires économiques à l’OCDE, a fait le point sur les perspectives pour l’année 2023, en indiquant qu’elles paraissaient meilleures qu’attendues mais que l’économie mondiale était confrontée à une forte inflation dont la maîtrise constituait un défi pour les banques centrales. En outre, il a attiré l’attention sur deux risques majeurs pesant sur elle, à savoir les tensions sur le secteur bancaire, d’une part, et l’évolution des prix de l’immobilier, d’autre part.
Il a également souligné le niveau très élevé du taux de vacance des emplois, lequel devrait conduire à un pouvoir de négociation des travailleurs.
En conclusion, il a conseillé que les États conservent le cap dans leur politique monétaire, compte tenu notamment du fait que l’inflation sous-jacente reste élevée. Il a également estimé que les Etats devaient désormais agir avec prudence en termes de soutien budgétaire, en retenant des mesures de plus en plus ciblées face à la normalisation des prix, et en évitant de brouiller le signal-prix afin que les foyers poursuivent leurs efforts en faveur de la transition énergétique.
Dans le cadre des échanges avec les parlementaires, ont notamment été abordées les thématiques concernant : l’Inflation reduction act des États-Unis et ses enjeux sur le commerce international ; l’impact de la politique monétaire (hausse des taux d’intérêt) sur le secteur immobilier et le difficile accès au logement ; l’emploi avec le manque de personnel, la recherche d’une main d’œuvre qualifiée et la lutte contre le travail informel ; l’endettement public mais aussi des ménages et des entreprises ; la transition énergétique et technologique ; les enjeux démographiques avec la baisse de la natalité dans certains pays ; enfin le lien indispensable entre le développement économique et la défense de la démocratie et des droits fondamentaux.

  • En second lieu, les politiques sociales et du travail, avec une présentation de Mark Pearson, directeur adjoint en charge de l’emploi, du travail et des affaires sociales à l’OCDE.

Dans son propos introductif, Mark Pearson a mis en exergue la bonne santé du marché de l’emploi, tout en soulignant le paradoxe d’un taux d’emploi historiquement élevé et, parallèlement, des salaires qui n’augmentent pas autant que l’inflation.
Il a également abordé la question des inégalités de revenus, de l’évolution du salaire minimum et de l’augmentation plus rapide des bénéfices que du coût de la main d’œuvre dans un certain nombre de pays.
Les parlementaires ayant pris la parole ont évoqué les importants changements structurels du marché du travail, le difficile maintien de la productivité, le nécessaire développement de la formation et des compétences et la difficulté à utiliser la fiscalité pour soutenir l’emploi. Certains ont partagé leurs expériences en s’appuyant sur des exemples concrets de politiques nationales et régionales qu’ils jugeaient efficaces.

Programme complet de la réunion du réseau parlementaire de l’OCDE