Rappels au Règlement
M. Bernard Jomier . - Je voudrais appeler à la nécessaire sérénité de nos débats - dont les premiers responsables sont ceux qui les structurent et les organisent. Or les déclarations de la ministre hier à propos de la grève des urgences de Lariboisière - elle a estimé que ce qu'ils faisaient n'était pas bien, entraînant une surcharge de travail pour leurs collègues - a fait porter la responsabilité de la situation sur les professionnels.
Cela aurait pu passer pour de la maladresse.
Mais ce matin, Mme Sibeth Ndiaye, porte-parole du Gouvernement, a rejeté sur la médecine de ville la responsabilité de la situation aux urgences.
Déjà, lors de la canicule de 2003, des responsables politiques avaient cru intelligent de mettre en cause les médecins de ville dans la surmortalité survenue à l'époque, alors qu'ils avaient fait plus d'actes que les années précédentes.
Arrêtons de mettre en cause les professionnels de santé. N'opposons pas des urgentistes et des professionnels de ville qui tous font de leur mieux. (Applaudissements sur les bancs du groupe SOCR)
M. le président. - Acte vous est donné de votre rappel au Règlement. La sérénité est toujours bienvenue.
Mme Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé . - Je ne crois pas que mon ton ici soit de nature à troubler la sérénité des débats.
Monsieur Jomier, citez-moi entièrement lorsque vous me citez, surtout à la radio. Vos déclarations sont fausses. (Murmures sur les bancs du groupe SOCR)
Mme Laurence Rossignol . - Les extraits que j'ai écoutés, madame la ministre, ont été mal perçus par les grévistes. Aujourd'hui, 75 services d'urgences sont en lutte dans notre pays. La grève est un droit et les grévistes ne sont pas, comme vous le suggérez, de mauvais collègues.
Nous travaillons sur un projet de loi qui apportera au mieux des solutions dans une dizaine d'années. Pendant ce temps, il faut parer au plus pressé : les urgentistes réclament l'arrêt des fermetures des lits, des recrutements de soignants et le paiement des heures supplémentaires. Ce point n'est peut-être pas à l'ordre du jour de la séance, mais il est à l'ordre du jour du pays.
M. le président. - Acte vous est donné de votre rappel au Règlement.