Égalité et citoyenneté (Procédure accélérée - Suite)
Mme la présidente. - L'ordre du jour appelle la suite de l'examen du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, relatif à l'égalité et à la citoyenneté.
Dans la discussion des articles, nous en étions parvenus à l'article 33 ter.
Discussion des articles (Suite)
ARTICLE 33 TER
Mme la présidente. - Amendement n°523 rectifié, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
Après l'alinéa 5
Insérer deux alinéas ainsi rédigés :
...° Au début, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Les associations de lutte contre le racisme et les discriminations, les amicales de locataires, les locataires ou demandeurs de logement social peuvent saisir l'Agence nationale de contrôle du logement social et demander une enquête contre les discriminations qui peuvent survenir lors de l'attribution et de la gestion des logements sociaux. » ;
Mme Aline Archimbaud. - L'Ancols doit pouvoir être saisie par les acteurs de terrain et les victimes de discriminations dans l'attribution de logements sociaux, car ces discriminations peuvent passer inaperçues et n'être pas signalées.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur de la commission spéciale. - Nous élargissons déjà au ministre la saisine de l'Ancols, aller plus loin risquerait d'engorger ses services. Les victimes comme les associations peuvent déjà saisir les services déconcentrés et le ministère pourra saisir l'autorité. Retrait, sinon avis défavorable.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre du logement et de l'habitat durable. - L'Ancols doit rester une autorité de contrôle, ses pouvoirs de sanctions pécuniaires sont importants. L'Ancols n'est pas une instance de médiation, d'autres structures jouent ce rôle et les associations peuvent déjà faire connaître des faits litigieux.
Mme Aline Archimbaud. - À quelles instances de médiation peut s'adresser le citoyen ?
L'amendement n°523 rectifié n'est pas adopté.
L'article 33 ter est adopté.
ARTICLE 33 QUATER
Mme la présidente. - Amendement n°570, présenté par le Gouvernement.
I. - Après l'alinéa 2
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Ils enregistrent les résultats relevant du service d'intérêt général sur un compte ne pouvant être utilisé qu'au financement de cette activité ou, pour les sociétés, à la distribution d'un dividende limité. »
II. - Alinéa 3
Rédiger ainsi cet alinéa :
II. - Le quatorzième alinéa de l'article L. 411-2 est applicable à compter de l'exercice comptable 2018.
III. - Compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
... - La dernière phrase de l'article L. 433-2 est supprimée.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Cet amendement précise l'obligation faite aux organismes d'habitation à loyers modérés (HLM) d'isoler le résultat de leurs activités ne relevant pas du service d'intérêt économique général (Sieg).
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avons-nous besoin d'aller aussi loin ? Sagesse.
L'amendement n°570 n'est pas adopté.
L'article 33 quater est adopté.
ARTICLE 33 QUINQUIES
L'amendement n°655 rectifié n'est pas défendu.
Mme la présidente. - Amendement n°737, présenté par le Gouvernement.
Compléter cet article par trois paragraphes ainsi rédigés :
.... - Après le 3° de l'article L. 421-6 du code de la construction et de l'habitation, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« 4° À la commune de Paris. »
... - Le sixième alinéa de l'article L. 421-6 du code de la construction et de l'habitation est complété par les mots : « , sauf dans le cas de la commune de Paris. »
... - La fin de la première phrase du VIII de l'article L. 5219-5 du code général des collectivités territoriales, est complété par les mots : « , sauf dans le cas de la commune de Paris. »
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Cet amendement de cohérence s'applique à ce territoire du Grand Paris qui est la ville de Paris pour préciser qu'un office public de l'habitat peut lui être rattaché.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Sagesse, afin que les élus de cette métropole puissent donner leur avis.
L'amendement n°737 est adopté.
L'article 33 quinquies, modifié, est adopté.
L'article 33 sexies est adopté.
ARTICLES ADDITIONNELS
Mme la présidente. - Amendement n°173, présenté par M. Vera et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Après l'article 33 sexies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Les dixième à dernier alinéas de l'article L. 421-6 du code de la construction et de l'habitation sont supprimés.
M. Bernard Vera. - La loi Alur a supprimé la catégorie des offices publics interdépartementaux, obligeant l'Opievoy, seul office dans cette catégorie et qui gèrent plus de 50 000 logements en Île-de-France, à se dissoudre avant le 1er janvier 2017 - ceci sans consultation des territoires ni des locataires.
Les groupes socialiste et vert, à l'origine de cette suppression, préconisaient un rattachement des logements concernés à un office régional, au motif que l'Opievoy connaîtrait des problèmes de gouvernance ; depuis lors, la région n'a guère voulu prendre la main et, si dans six départements franciliens l'office départemental s'est porté acquéreur des logements de l'Opievoy, il n'en n'a pas été de même dans l'Essonne et dans les Yvelines, où la cession pourrait se faire à des sociétés anonymes, donc privées, avec des conséquences prévisibles sur les attributions et sur le niveau des loyers.
En seconde lecture de la loi Alur, le Sénat était revenu sur cette suppression, mais elle avait malheureusement été rétablie en CMP - sans que l'on sache pourquoi, puisque les débats n'y sont pas publics - dans une version aggravée puisque l'Opievoy devrait être dissout si la région ne reprenait pas son patrimoine.
Pour sécuriser le parc et ses locataires, nous proposons de revenir sur cette suppression qui ne repose sur aucune explication sérieuse. Il faut, à tout le moins, une concertation sur ce sujet important.
Mme la présidente. - Amendement n°174, présenté par M. Vera et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Après l'article 33 sexies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 421-6 du code de la construction et de l'habitation est ainsi modifié :
1° À la deuxième phrase du dixième alinéa, l'année : « 2017 » est remplacée par l'année : « 2018 » ;
2° Le dernier alinéa est ainsi rédigé :
« Si l'organe délibérant d'une partie des départements concernés ne demande pas le rattachement de l'office, alors la région, comme le permet le présent article, créé un office public de l'habitat afin de gérer le patrimoine concerné de logements locatifs sociaux. »
M. Bernard Vera. - Nous traitons ici le cas où le département ne demande pas le rattachement de l'office HLM : alors la région crée un office régional public - cela concerne les quelque 29 000 logements de l'Opievoy en Essonne et dans les Yvelines. Nous préserverons alors les avantages du secteur public, pour les attributions aux ménages plus modestes et pour des loyers modérés, sachant que dans le parc HLM privé, les logements sont en moyenne jusqu'à 18 % plus chers.
Les locataires ne savent rien de ce qui se prépare. Dans une note à l'attention des maires, l'Opievoy annonce qu'il distribuera prochainement aux locataires un mémo spécial expliquant la situation - c'est dire si, pour l'instant, l'opacité règne ! Moi-même je n'ai été saisi par la préfète de l'Essonne que le 9 septembre dernier. Un délai supplémentaire s'impose pour faciliter le dialogue et la concertation : nous proposons d'ajouter une année.
Mme la présidente. - Amendement n°175, présenté par M. Vera et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Après l'article 33 sexies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 421-6 du code de la construction et de l'habitation est ainsi modifié :
1° À la deuxième phrase du dixième alinéa, l'année : « 2017 » est remplacée par l'année : « 2018 » ;
2° Le dernier alinéa est ainsi rédigé :
« Si l'organe délibérant de la région concernée ne demande pas le rattachement de l'office, alors le département créé un office public de l'habitat, s'il n'en dispose pas déjà, afin de gérer le patrimoine de logements locatifs sociaux concernés. »
M. Bernard Vera. - Il est défendu.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable : le processus est déjà très avancé, ce n'est pas le moment de l'arrêter.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Je connais bien ce dossier. L'Opievoy, seul office interdépartemental de France, a vécu sans présidence pendant plus d'un an faute de désignation des représentants des départements. Nous voulons mettre fin à cette situation exceptionnelle qui a eu un impact sur la réhabilitation, y compris à la Grande Borne de Grigny...
J'ai pris l'engagement que la cession du patrimoine aille en priorité à la famille HLM, offices départementaux ou non, à la condition qu'il soit proposé à sa valeur réelle.
Les bénéfices sont injectés pour la réhabilitation de la Grande Borne. Nous avons donc cherché une SA HLM qui ait les reins suffisamment solides pour aller au bout de la rénovation urbaine. Les maires ont tous le droit de s'exprimer. Ce qui importe, c'est qu'au 1er janvier 2017, les locataires aient le même niveau de service, le même niveau de loyer. Je veux aussi envoyer des signes de stabilité au personnel. Nous l'avons réussi à Versailles.
Je n'utiliserai la faculté que la loi me donne de décider seule que si j'y suis forcée. Ce n'est pas le moment de remettre en cause ce projet ! Des promesses de vente ont déjà été signées. Avis défavorable aux trois amendements. Je préfère donner des garanties aux locataires, aux salariés, aux élus.
M. Bernard Vera. - Merci pour vos engagements, madame la ministre. Je doute cependant que tout se passe dans les meilleures conditions comme vous le dites. Le conseil départemental de l'Essonne va délibérer, mais sans parler de gouvernance...
L'Opievoy méprise les locataires au point de ne pas les informer. Au moins un délai pour la concertation pourrait-il être établi, mais vous ne nous répondez même pas.
L'amendement n°173 n'est pas adopté, non plus que les amendements nos174 et 175.
L'amendement n°656 rectifié ter n'est pas défendu.
L'amendement n°658 rectifié bis n'est pas défendu.
L'article 33 septies AA est adopté.
L'article 33 septies A est adopté.
L'article 33 septies est adopté.
ARTICLE 33 OCTIES AA
Mme la présidente. - Amendement n°170, présenté par M. Favier et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Supprimer cet article.
M. Christian Favier. - La surpopulation de logements foyers pour travailleurs migrants entraîne une surconsommation d'eau d'un montant, pour les associations gestionnaires, de 7 millions d'euros par an. Pour aider ces associations, cet article les autorise à facturer séparément l'eau si sa consommation dépasse 165 litres par habitant, afin d'en faire payer le surcoût aux locataires.
Ces locataires faisant partie des travailleurs les plus pauvres, est-ce à eux de payer ce surcoût, ou bien l'État ne doit-il pas prendre ses responsabilités ? Nous supprimons l'article.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Vous l'avez dit, notre objectif est d'accompagner les associations gestionnaires. Avis défavorable.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Avis favorable. J'ai dit aux deux opérateurs concernés qu'ils sont financés et soutenus par l'État. L'amendement de la commission spéciale rendra la vie encore plus compliquée aux personnes hébergées sans simplifier la gestion.
L'amendement n°170 n'est pas adopté.
L'article 33 octies AA est adopté ainsi que l'article 33 octies A
ARTICLE ADDITIONNEL
Mme la présidente. - Amendement n°501, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
Après l'article 33 octies A
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 153-1 du code des procédures civiles d'exécution est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Lorsque le concours de la force publique est requis pour l'exécution d'une décision de justice prononçant l'expulsion d'un lieu habité, l'État tient compte des conséquences que l'expulsion aurait sur les personnes concernées et de leurs conditions de relogement. »
Mme Aline Archimbaud. - Cet amendement fait suite à une recommandation de la Cour européenne des droits de l'homme, pour tenir compte, en cas d'expulsion, des conditions de relogement. C'est déjà une pratique, mais il vaut mieux l'écrire dans la loi, pour en être certain.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Ce serait difficile à appliquer et remettrait en cause le régime actuel des expulsions. Avis défavorable.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - C'est inutile : les conséquences de l'expulsion et les conditions de relogement sont déjà examinées par la préfecture. Avis défavorable.
Mme Aline Archimbaud. - La jurisprudence de la CEDH est très claire. Il serait préférable que cela figure dans la loi.
L'amendement n°501 n'est pas adopté.
ARTICLE 33 OCTIES (Supprimé)
Mme la présidente. - Amendement n°171, présenté par M. Favier et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Rétablir cet article dans la rédaction suivante :
Le chapitre II du titre Ier du livre IV du code des procédures civiles d'exécution est ainsi modifié :
1° À l'intitulé, les mots : « locaux d'habitation ou » sont remplacés par les mots : « lieux habités ou locaux » ;
2° À la première phrase de l'article L. 412-1, les mots : « local affecté à l'habitation principale de la personne expulsée ou de » sont remplacés par les mots : « lieu habité par la personne expulsée ou par » ;
3° Au premier alinéa de l'article L. 412-3, les mots : « locaux d'habitation ou »sont remplacés par les mots : « lieux habités ou de locaux » ;
4° Au second alinéa de l'article L. 412-6, le mot : « locaux » est remplacé par le mot : « lieux ».
M. Christian Favier. - Nous proposons de rétablir cet article, qui étend aux « lieux habités », y compris aux habitats précaires, les garanties prévues pour les « locaux d'habitation » dans le cadre des procédures d'expulsion locative. Cela conformerait le droit positif à la jurisprudence de la CEDH, selon laquelle le domicile prévu à l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme ne se réduit pas au domicile légal. Ce serait une avancée.
Mme la présidente. - Amendement n°515, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
Rétablir cet article dans la rédaction suivante :
Le chapitre II du titre Ier du livre IV du code des procédures civiles d'exécution est ainsi modifié :
1° À l'intitulé, les mots : « locaux d'habitation ou » sont remplacés par les mots : « lieux habités ou locaux » ;
2° À la première phrase de l'article L. 412-1, les mots : « local affecté à l'habitation principale de la personne expulsée ou de » sont remplacés par les mots : « lieu habité par la personne expulsée ou par » ;
3° Au premier alinéa de l'article L. 412-3, les mots : « locaux d'habitation ou » sont remplacés par les mots : « lieux habités ou de locaux ».
Mme Aline Archimbaud. - Nous allons dans le même sens, pour que les personnes vivant en habitat précaire disposent des mêmes droits que les occupants de locaux d'habitation.
La Cour européenne des droits de l'homme a précisé que la notion de « domicile », telle qu'entendue par l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme ne se limite pas au domicile légalement occupé ou établi. Le juge accorderait ou non un délai.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable à l'amendement n°171 comme à l'amendement n°515, qui complexifieraient des démarches demandant pourtant une grande célérité : expulsion des occupants sans titre et démantèlement des campements de fortune mettant en danger la santé de leurs occupants, par exemple.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Le débat est le suivant : étendre ces garanties, est-ce risquer de maintenir de l'insalubrité, ou est-ce déclencher un suivi plus rapide par l'administration, et une proposition de prise en charge, comme l'a prévu le plan national de prévention des expulsions ? Sagesse.
M. Jean-Louis Carrère. - Voilà qui est très sénatorial !
L'amendement n°171 n'est pas adopté non plus que l'amendement n°515.
L'article 33 octies reste supprimé.
ARTICLES ADDITIONNELS
Mme la présidente. - Amendement n°176, présenté par M. Favier et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Après l'article 33 octies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 611-1 du code de la construction et de l'habitation est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Les personnes éprouvant des difficultés particulières, au regard de leur patrimoine, de l'insuffisance de leurs ressources ou de leurs conditions d'existence ne peuvent faire l'objet d'une procédure d'expulsion. »
M. Christian Favier. - Le droit au logement, reconnu par la Constitution, n'est pas respecté, comme en témoigne le rapport de la fondation Abbé Pierre.
Entre 2001 et 2012, le nombre de SDF a augmenté de moitié, atteignant 140 000. On compte chaque année 60 000 commandements de quitter les lieux et au recours à la force publique, 12 000 expulsions, qui ont doublé sur la période. À cause du chômage, de la hausse des loyers, du coût de la vie, beaucoup de personnes sont menacées de devenir sans abri. Le respect du droit que l'État a lui-même dicté nous commande de le garantir.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Cet amendement déséquilibre et complexifie le régime des expulsions. Avis défavorable.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Même avis, d'autant que vous pourriez remettre en cause le droit constitutionnel de propriété. Le plan national de prévention des expulsions, issu d'un rapport de 2014 qui proposait 48 mesures pour prévenir les expulsions, doit inverser la tendance : dès le premier impayé, les dispositifs doivent être mobilisés.
M. Christian Favier. - Prenons la mesure des drames que nous vivons. À Villejuif, un couple s'est suicidé pour une dette locative de moins de 2 000 euros...
L'amendement n°176 n'est pas adopté.
Mme la présidente. - Amendement n°736, présenté par le Gouvernement.
Après l'article 33 octies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
À l'article L. 103-1 du code de l'urbanisme les références : « L. 120-1 à L. 120-2 » sont remplacées par les références : « L. 123-19-1 à L. 123-19-6 ».
L'amendement rédactionnel n°736, accepté par la commission, est adopté et devient article additionnel.
L'article 33 nonies est adopté, de même que l'article 33 decies.
ARTICLE 33 UNDECIES
Mme la présidente. - Amendement n°744, présenté par Mme Estrosi Sassone, au nom de la commission.
Alinéa 15
Supprimer la référence :
à l'article L. 441-1-4,
L'amendement de coordination n°744, accepté par le Gouvernement, est adopté.
L'article 33 undecies, modifié, est adopté.
ARTICLE 33 DUODECIES (Supprimé)
Mme la présidente. - Amendement n°443, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
Rétablir cet article dans la rédaction suivante :
Au 1° de l'article L. 102-1 du code de l'urbanisme, après le mot : « modestes », sont insérés les mots : « , à la réalisation d'aires d'accueil des gens du voyage ».
M. Jean-Pierre Sueur. - Devant une assemblée départementale des maires, rien de plus facile, pour se faire applaudir, que d'évoquer les architectes des bâtiments de France, puis les archéologues et - pour finir - des gens du voyage : succès assuré !
Dominique Raimbaud, président de la commission des lois de l'Assemblée nationale a déposé une proposition de loi équilibrée sur le dernier sujet : elle donne les moyens au préfet d'appliquer la loi Besson.
M. Bruno Sido. - Vieille loi !
M. Jean-Pierre Sueur. - Certes, mais elle n'est pas appliquée dans la moitié des communes : c'est inacceptable ! La réalisation des aires d'accueil des gens du voyage est un projet d'intérêt général : nous proposons de l'écrire dans la loi. M. Raimbaud veut donner des moyens accrus aux maires pour expulser des occupants sans titre, dès lors que la commune a rempli ses obligations légales, c'est équilibré.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Cet article est un instrument de coercition contre les collectivités territoriales, alors qu'une possibilité de substitution existe déjà ! Il est d'ailleurs inopérant : il force les communes à revoir le PLUI, mais pas à délivrer des permis de construire...
M. Jean-Claude Carle. - Très bien !
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - La jurisprudence permet déjà de qualifier de projet d'intérêt général l'aménagement d'aires. L'inscrire dans la loi n'est donc pas forcément indispensable. Sagesse.
M. Jean-Pierre Sueur. - Vous avez raison de faire confiance dans la sagesse du Sénat. Il y a une différence idéologique entre nous, madame la rapporteur. Je ne crois pas que l'action du préfet puisse être considérée comme coercitive.
M. Bruno Sido. - Pourtant...
M. Jean-Pierre Sueur. - Si l'action spontanée des collectivités territoriales avait conduit à ce qu'il eût toutes les aires et les terrains de grand passage qu'il fallait, cela se saurait ! Or il en manque la moitié ! Chacun est pour l'installation d'aires d'accueil ailleurs. Mais ailleurs, c'est toujours quelque part ! Il y aura toujours des riverains, des élus concernés.
Nous assumons qu'il faut que le préfet agisse. Près de Giens, nous accueillons chaque année des milliers de gens du voyage pour un pèlerinage, nous assumons nos responsabilités.
M. Christian Favier. - Nous voterons cet amendement. Il est inacceptable que la loi Besson soit inappliquée. Il y a trois aires d'accueil sur 47 communes dans mon département, le Val-de-Marne. Dès qu'il s'agit d'accueillir ou de loger les familles modestes, les difficultés commencent - alors même que les schémas départementaux n'ont souvent que des objectifs très limités...
M. Joël Labbé. - Le groupe écologiste croit en la nécessité de mesures coercitives - c'est dans l'intérêt des maires eux-mêmes. Le droit de vivre dans la dignité devrait être mis en avant par la loi, et les maires devraient alors s'y conformer, sans en avoir le choix. Dans mon intercommunalité pas particulièrement révolutionnaire, nous avons décidé que chaque commune prendrait en charge à tour de rôle l'accueil des gens du voyage, les choses ont avancé dans la pratique, l'accueil est entré dans les moeurs. Il faut une règle claire, explicite, et recourir à la force publique quand les gens du voyage s'installent en dehors des aires installées, qui doivent leur convenir.
M. Bruno Sido. - Monsieur Sueur, vous allez un peu loin en laissant croire en un populisme des sénateurs et des maires. Vous donnez des leçons depuis le Loiret.
En Haute-Marne...
M. Jean-Pierre Sueur. - Que je salue !
M. Bruno Sido. - ...nous recevons très bien 30 000 gens du voyage tous les trois ans. Tout le monde s'y met. Monsieur Favier, c'est le département qui décide du schéma départemental.
M. Marc Laménie. - Passons de la Haute-Marne aux Ardennes. L'amendement a été soutenu avec passion par M. Sueur, mais les schémas départementaux comme les plans des intercommunalités sont efficaces. Je suivrai le point de vue de Mme la rapporteur. Il est préférable d'aider plutôt que de forcer.
L'amendement n°443 n'est pas adopté.
L'article 33 duodecies demeure supprimé.
ARTICLE 33 TERDECIES
Mme la présidente. - Amendement n°288 rectifié, présenté par MM. Collomb et Richard, Mme Guillemot, M. Vincent, Mme Schillinger, M. Boulard, Mme Khiari et MM. Masseret, Cazeau, Patriat et Sutour.
Supprimer cet article.
Mme Annie Guillemot. - Le transfert de la compétence « terrains familiaux » aux EPCI/collectivités pourrait conduire à une confusion entre accueil temporaire et ancrage territorial risquant de laisser penser que les aires d'accueil, très proches dans leurs aménagements des terrains familiaux, puissent être destinées à la sédentarisation.
La communauté urbaine de Lyon, devenue métropole, a pris en charge avec succès la gestion des aires d'accueil des gens du voyage depuis dix ans ; même s'il demeure des difficultés liées à la sédentarisation. En revanche, nous ne souhaitons pas prendre en charge les terrains familiaux.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable.
Cet article vise à créer un bloc de compétences unique au profit des EPCI, pas à leur imposer de mettre en place des « terrains familiaux ».
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - En effet, cet article, dans un souci de simplification, donne la compétence aux intercommunalités de créer des terrains familiaux, sans les y obliger. Avis défavorable.
L'amendement n°288 rectifié n'est pas adopté.
Mme la présidente. - Amendement n°290 rectifié, présenté par MM. Collomb et Boulard, Mme Guillemot, M. Masseret, Mme Khiari, M. Sutour, Mme Schillinger et MM. Patriat et Cazeau.
Supprimer les références :
Le d du 3° du I de l'article L. 3641-1,
Mme Annie Guillemot. - Il est défendu.
L'amendement n°290 rectifié, rejeté par la commission et le Gouvernement, n'est pas adopté.
Mme la présidente. - Amendement n°741 rectifié, présenté par le Gouvernement.
Compléter cet article par les mots :
tels que définis au II de l'article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Il s'agit de préciser le champ de la compétence « aménagement, entretien et gestion des aires d'accueil des gens du voyage » que détiennent les communautés de communes, communautés urbaines et communautés d'agglomération, ainsi que les métropoles, la métropole de Lyon et celle du Grand Paris.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis favorable.
L'amendement n°741 rectifié est adopté.
L'article 33 terdecies, modifié, est adopté.
ARTICLE 33 QUATERDECIES
Mme la présidente. - Amendement n°512, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
Alinéa 3
Remplacer le mot :
traditionnel
par le mot :
permanent
Mme Aline Archimbaud. - Le terme « traditionnel » constitue une discrimination indirecte. Il exclut les personnes ayant opté pour ce mode de vie sans pour autant qu'il soit issu d'une tradition familiale. Il entraîne donc un risque de communautarisme.
C'est la permanence du mode d'habitat qui justifie de légiférer et sa mobilité qui peut justifier une législation particulière.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable. La définition donnée par la loi Besson n'est pas contestée, ni par les gens du voyage ni par les associations. Restons-en là.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Même avis.
L'amendement n°512 n'est pas adopté.
Mme la présidente. - Amendement n°268 rectifié, présenté par Mme Létard, MM. D. Dubois, Cigolotti, Médevielle, Capo-Canellas et Gabouty, Mme Jouanno et MM. Tandonnet et L. Hervé.
Après l'alinéa 7
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
« ...° Des opérations d'habitat adapté locatives destinées aux familles en voie d'ancrage territorial ;
M. Daniel Dubois. - Cet amendement complète les prescriptions du schéma départemental pour l'accueil des gens du voyage en y intégrant le recensement des opérations d'habitat adapté locatives destinées aux familles en voie d'ancrage territorial.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Retrait ? Il est difficile de déterminer les critères d'une opération d'habitat adapté locative.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Ces opérations n'ont pas de définition juridique précise. Elles sont réalisées avec souplesse. Cet amendement, trop rigide, créerait, à la charge des EPCI, une obligation difficile à remplir. Avis défavorable.
M. Daniel Dubois. - Je demandais seulement que, lors de l'élaboration du schéma départemental, cette problématique soit prise en considération.
L'amendement n°268 rectifié est retiré.
Mme la présidente. - Amendement n°602 rectifié, présenté par le Gouvernement.
I. - Alinéas 9 et 10
Rédiger ainsi ces alinéas :
« Le schéma départemental définit les conditions dans lesquelles l'État intervient pour assurer le bon déroulement des rassemblements traditionnels ou occasionnels et des grands passages.
« Les communes de plus de 5 000 habitants figurent obligatoirement au schéma départemental. Celui-ci définit la nature des actions à caractère social destinées aux gens du voyage.
II. - Alinéa 12, seconde phrase
Remplacer les mots :
et terrains mentionnés au présent II
par les mots :
permanentes d'accueil
III. - Alinéa 13, deuxième phrase
Remplacer les mots :
de l'organe délibérant des communes et des établissements publics de coopération intercommunale concernés
par les mots :
du conseil municipal des communes concernées
IV. - Alinéas 16 à 30
Remplacer ces alinéas par treize alinéas ainsi rédigés :
a) Le I est ainsi modifié :
- après le mot : « voyage », la fin de la deuxième phrase est ainsi rédigée : « les aires permanentes d'accueil aménagées et entretenues, les terrains familiaux locatifs et les aires de grand passage dont le schéma départemental a prévu la réalisation sur leur territoire. » ;
- à la dernière phrase, les mots : « d'accueil » sont remplacés par les mots : « permanentes d'accueil, terrains familiaux locatifs ou aires de grand passage, » ;
- est ajoutée une phrase ainsi rédigée :
« Un établissement public de coopération intercommunale compétent pour mettre en oeuvre les dispositions du schéma départemental peut retenir un terrain d'implantation pour une aire permanente d'accueil, une aire de grand passage ou un terrain familial locatif situé sur le territoire d'une commune membre autre que celle figurant audit schéma, à la condition qu'elle soit incluse dans le même secteur géographique d'implantation, ou contribuer financièrement à l'aménagement et à l'entretien d'une aire ou d'un terrain dans le cadre de conventions entre établissements publics de coopération intercommunale. » ;
b) Au II, après le mot : « aires », sont insérés les mots : « et terrains » ;
c) Après le II, il est inséré un paragraphe ainsi rédigé :
« II bis. - Un décret en Conseil d'État détermine :
« 1° Les règles applicables à l'aménagement, à l'équipement, à la gestion et à l'usage des aires permanentes d'accueil, des terrains familiaux locatifs et des aires de grand passage et les conditions de leur contrôle périodique ;
« 2° Les modalités de coordination locale des périodes de fermeture temporaire des aires permanentes d'accueil ;
« 3° Les modalités de calcul du droit d'usage des aires permanentes d'accueil et des aires de grand passage et de la tarification des prestations fournies ;
« 4° Des règlements intérieurs types pour les différentes catégories d'aires. » ;
d) Après le mot : « réhabilitation », la fin du deuxième alinéa du III est ainsi rédigée : « de l'aire permanente d'accueil, des terrains familiaux locatifs ou de l'aire de grand passage ; »
V. - Alinéas 31 et 32
Remplacer ces alinéas par cinq alinéas ainsi rédigés :
« Art. 3. - I. - Si, à l'expiration des délais prévus à l'article 2, une commune ou un établissement public de coopération intercommunale auquel a été transféré l'exercice de la compétence afférente n'a pas rempli les obligations mises à sa charge par le schéma départemental en matière d'aménagement, d'entretien et de gestion des aires permanentes d'accueil, des aires de grand passage et des terrains familiaux locatifs aménagés dans les conditions prévues à l'article L. 444-1 du code de l'urbanisme, le représentant de l'État dans le département met en demeure la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale de prendre les mesures nécessaires selon un calendrier déterminé, en évaluant le montant des dépenses afférentes.
« Si la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale n'a pas pris les mesures nécessaires dans les délais prévus par le calendrier, le représentant de l'État dans le département peut lui ordonner de consigner entre les mains d'un comptable public les sommes correspondant au montant de ces dépenses. Ces sommes sont restituées au fur et à mesure de l'exécution de ces mesures.
« Il est procédé au recouvrement de ces sommes comme en matière de créances de l'État étrangères à l'impôt et au domaine. L'opposition devant le juge administratif à l'état exécutoire pris en application d'une mesure de consignation ordonnée par le représentant de l'État dans le département n'a pas de caractère suspensif.
« II. - Si, à l'expiration d'un délai de six mois à compter de la consignation des sommes prévue au I, la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale n'a pas pris toutes les mesures nécessaires, le représentant de l'État dans le département peut mettre à nouveau en demeure la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale de prendre ces mesures, selon un calendrier déterminé.
« Si la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale n'a pas obtempéré dans les délais prévus par le calendrier, l'État peut acquérir les terrains nécessaires, réaliser les travaux d'aménagement et gérer les aires ou les terrains aménagés au nom et pour le compte de la commune ou de l'établissement public.
VI. - Alinéa 33
Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Les sommes consignées en application du I peuvent être utilisées pour régler les dépenses ainsi engagées.
VII. - Alinéa 36
Compléter cet alinéa par les mots :
auxquels a été transféré l'exercice de cette compétence
VIII. - Alinéas 40 à 44
Supprimer ces alinéas.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Cet amendement introduit dans le projet de loi les dispositions de la proposition de loi Raimbourg corrigeant les dispositions discriminatoires de la loi du 3 janvier 1969.
Nous réglerons ainsi le problème de la domiciliation des gens du voyage ; nous définirons pour la première fois l'habitat des gens du voyage ; nous aiderons les collectivités territoriales à créer des aires d'accueil ; nous faciliterons la sédentarisation tout en respectant la singularité de leur habitat. D'où la position constante que je défends sur les terrains familiaux.
Mme la présidente. - Amendement n°444, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéa 25
Rétablir le c dans la rédaction suivante :
c) Après le II, il est inséré un II bis ainsi rédigé :
« II bis. - Un décret en Conseil d'État détermine :
« 1° Les règles applicables à l'aménagement, à l'équipement, à la gestion et à l'usage des aires permanentes d'accueil, des terrains familiaux locatifs et des aires de grand passage et les conditions de leur contrôle périodique ;
« 2° Les modalités de coordination locale des périodes de fermeture temporaire des aires permanentes d'accueil ;
« 3° Les modalités de calcul du droit d'usage des aires permanentes d'accueil et des aires de grand passage et de la tarification des prestations fournies ;
« 4° Des règlements intérieurs types pour les différentes catégories d'aires. » ;
M. Jean-Pierre Sueur. - Les élus s'efforcent de trouver des solutions pour accueillir les gens du voyage, même si des carences apparaissent ici et là. Nous soutenons une approche équilibrée : renforcer à la fois les pouvoirs du maire et ceux du préfet : les effets de la mise en demeure sont étendus à sept jours, de manière à ce qu'un terrain occupé illicitement ne soit pas réinvesti 48 heures après son évacuation, le délai du référé est réduit de 72 heures à 48 heures.
Mme la présidente. - Amendement n°445, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
I. - Après l'alinéa 31
Insérer trois alinéas ainsi rédigés :
« Si la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale n'a pas pris les mesures nécessaires dans les délais prévus par le calendrier, le représentant de l'État dans le département peut lui ordonner de consigner entre les mains d'un comptable public les sommes correspondant au montant de ces dépenses. Ces sommes sont restituées au fur et à mesure de l'exécution de ces mesures.
« Il est procédé au recouvrement de ces sommes comme en matière de créances de l'État étrangères à l'impôt et au domaine. L'opposition devant le juge administratif à l'état exécutoire pris en application d'une mesure de consignation ordonnée par le représentant de l'État dans le département n'a pas de caractère suspensif.
« Si, à l'expiration d'un délai de six mois à compter de la consignation des sommes prévue au présent I, la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale n'a pas pris toutes les mesures nécessaires, le représentant de l'État dans le département peut mettre à nouveau en demeure la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale de prendre ces mesures, selon un calendrier déterminé.
II. - Alinéa 33
Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Les sommes consignées en application du I peuvent être utilisées pour régler les dépenses ainsi engagées.
M. Jean-Pierre Sueur. - Il est défendu.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable à l'amendement n°602 rectifié qui raye d'un trait de plume l'important travail de clarification des compétences assoupli par la commission spéciale.
Nous avons donné aux seuls élus locaux le soin d'adapter les règles de gestion des aires d'accueil des gens du voyage. Avis défavorable à l'amendement n°444. L'amendement n°445 est coercitif. La procédure de confiscation serait d'ailleurs contraire au principe de libre administration des collectivités territoriales.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Avis favorable aux amendements nos444 et 445 qui rétablissent les dispositions adoptées à l'Assemblée nationale.
L'amendement n°602 rectifié n'est pas adopté, non plus que les amendements nos444 et 445.
L'amendement n°172 est retiré.
Mme la présidente. - Amendement n°553, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
Après l'alinéa 39
Insérer deux alinéas ainsi rédigés :
...° L'article 8 est ainsi rédigé :
« Art. 8. - L'habitat des gens du voyage est constitué d'au moins une résidence mobile installée sur un terrain bâti ou non. Une résidence mobile correspond à l'habitation principale de ses utilisateurs et doit être regardée comme un élément de logement. Ce mode d'habitat est pris en compte par les politiques et dispositifs d'urbanisme, d'habitat et de logement de l'État et des collectivités. »
Mme Aline Archimbaud. - Cet amendement précise la notion de résidence mobile. Il s'agit moins de reconnaître la seule caravane comme un logement, que de la prendre en compte dans une unité d'habitat pouvant comprendre d'autres équipements à même de garantir la santé et le confort des occupants.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Cet amendement est satisfait.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Même avis défavorable.
L'amendement n°553 est retiré.
Mme la présidente. - Amendement n°513, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
Après l'alinéa 42
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
... - Le Gouvernement remet au Parlement, dans les six mois suivant la promulgation de la présente loi, un rapport sur l'opportunité et les modalités d'une reconnaissance de l'habitat mobile comme élément de logement et de révision du décret n° 2002-120 du 30 janvier 2002 relatif aux caractéristiques du logement décent pris pour l'application de l'article 187 de la loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbain afin de les adapter à ce mode d'habitat.
Mme Aline Archimbaud. - Il est défendu.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Avis défavorable.
L'amendement n°513 est retiré.
L'article 33 quaterdecies est adopté.
ARTICLE ADDITIONNEL
Mme la présidente. - Amendement n°271 rectifié, présenté par Mme Létard, MM. D. Dubois, Cigolotti, Bonnecarrère, Médevielle, Capo-Canellas et Gabouty, Mme Jouanno et MM. Marseille, Tandonnet, L. Hervé et Luche.
Après l'article 33 quaterdecies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. - Le I de l'article 278 sexies du code général des impôts est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« ... Les travaux réalisés pour la création des aires d'accueil ou de terrain de passage des gens du voyage prévus à l'article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage. »
II. - La perte de recettes résultant pour l'État du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.
M. Daniel Dubois. - La création d'une aire d'accueil pour les gens du voyage représente un coût non négligeable pour les collectivités concernées. Dans la mesure où le projet de loi tend à les assimiler à du logement social pour le décompte des obligations de l'article 55 de la loi SRU, réécrit par l'article 29 du texte de la commission spéciale, il semble logique de les ajouter dans la liste des opérations réalisées dans le cadre de la politique sociale qui ouvrent droit au taux réduit de TVA de 5,5 %.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - L'application du taux de TVA réduit serait une incitation pour les collectivités territoriales. Malheureusement, la liste des opérations éligibles est définie dans l'annexe 3 de la directive de 2006. Celle-ci comprend la location de caravanes dans un but touristique, mais n'inclut pas les opérations ici visées. Avis défavorable.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Avis défavorable à cet amendement contraire au droit européen.
L'amendement n°271 rectifié est retiré.
ARTICLE 33 QUINDECIES
Mme la présidente. - Amendement n°502, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
Supprimer cet article.
Mme Aline Archimbaud. - Cet article d'affichage est coercitif. Il ne résoudra rien.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Défavorable : l'amendement clorait le débat sur l'accueil des gens du voyage ! Nous parlons ici des communes qui respectent leurs obligations légales en matière d'accueil des gens du voyage et dans lesquelles des campements illicites sont installés.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Je suis défavorable à la suppression de cet article que je souhaite amender.
L'amendement n°502 est retiré.
Mme la présidente. - Amendement n°603, présenté par le Gouvernement.
Rédiger ainsi cet article :
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage est ainsi modifiée :
1° L'article 9 est ainsi modifié :
a) Après le troisième alinéa du II, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Cette mise en demeure reste applicable lorsque la résidence mobile se retrouve à nouveau, dans un délai de sept jours à compter de sa notification aux occupants, en situation de stationnement illicite sur le territoire de la commune ou de tout ou partie du territoire de l'intercommunalité concernée en violation du même arrêté du maire ou, s'il est compétent, du président de l'établissement public de coopération intercommunale prévu au I et est de nature à porter la même atteinte à la salubrité, à la sécurité ou à la tranquillité publiques. » ;
b) À la dernière phrase du II bis, les mots : « soixante-douze » sont remplacés par les mots : « quarante-huit » ;
c) Le III est ainsi modifié :
- Le 2° est abrogé ;
- À la fin du 3° , la référence : « L. 443-3 du même code » est remplacée par la référence : « L. 444-1 du code de l'urbanisme » ;
2° La première phrase du second alinéa de l'article 9-1 est supprimée.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Cet amendement améliore le régime d'évacuation forcée des campements illicites dans les communes ou les EPCI compétents qui respectent les prescriptions du schéma départemental d'accueil des gens du voyage. Il procède également à diverses coordinations.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Cet amendement témoigne d'un irrespect envers le travail du Sénat. Nous avions confié la police administrative à l'État pour les aires de grands rassemblements. Avis défavorable.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Je ne peux laisser dire que je manquerais de respect au Sénat ! Nous pouvons avoir des désaccords, des positions différentes, ce n'est en aucun cas un manque de respect. La preuve en est que je m'efforce toujours d'argumenter et de tenter de vous convaincre. (Applaudissements à gauche)
L'amendement n°603 n'est pas adopté.
Mme la présidente. - Amendement n°446, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéa 6
Supprimer les mots :
, à leur échelle,
M. Jean-Pierre Sueur. - L'application de la loi n'est pas une « coercition », madame le rapporteur. Donner aux préfets les moyens de la faire appliquer est donc normal dans la République. Mes amendements équilibrés visent à donner plus de pouvoirs à la fois aux maires et aux préfets pour appliquer la loi Besson et faire évacuer les campements illicites.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Monsieur Sueur, le texte de la commission est, lui aussi, équilibré. Il s'inspire des travaux de M. Carle. Une commune qui respecte ses obligations ne peut, en l'état, évacuer un campement illicite si la commune voisine ne le fait. Avis défavorable.
Mme la présidente. - Amendement n°447, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéa 13
Supprimer cet alinéa.
M. Jean-Pierre Sueur. - Défendu.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable.
Mme la présidente. - Amendement n°448, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéa 14
Supprimer cet alinéa.
M. Jean-Pierre Sueur. - Il est défendu.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable. La commission spéciale a souhaité accélérer les procédures d'évacuation des campements illicites.
Mme la présidente. - Amendement n°449, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéa 16
Remplacer le mot :
quinze
par le mot :
sept
M. Jean-Pierre Sueur. - Défendu.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable ; Si le délai de sept jours est conforme à la Constitution, il n'y a pas de raison que le délai de quinze jours ne le soit pas aussi.
Mme la présidente. - Amendement n°450, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéa 26
Supprimer cet alinéa.
M. Jean-Pierre Sueur. - Défendu.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable.
Mme la présidente. - Amendement n°451, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéa 28
Supprimer cet alinéa.
M. Jean-Pierre Sueur. - Il est défendu.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Sagesse. Il importe, en effet, de laisser aux maires le pouvoir de police pour évacuer les campements.
Mme la présidente. - Amendement n°452, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéas 29 à 34
Supprimer ces alinéas.
M. Jean-Pierre Sueur. - Défendu.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable. Les sanctions réprimant l'installation illicite sur un terrain ne sont applicables que si les communes ont respecté leurs obligations. C'est d'ailleurs une majorité de gauche qui a doublé les sanctions pénales en 2014 !
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Avis favorable à tous ces amendements.
L'amendement n°446 n'est pas adopté, non plus que les amendements nos447, 448, 449 et 450
L'amendement n°451 est adopté.
L'amendement n°452 n'est pas adopté.
M. Jean-Claude Carle. - La loi Besson a instauré un schéma départemental. L'objectif était la création de 40 000 places d'accueil et 350 aires. Les EPCI ont investi pour respecter la loi, une loi que les gens du voyage doivent également observer. Les occupations illicites entrainent des conflits violents : un maire a perdu un oeil dans une bagarre. Les sanctions prévues par la loi Besson n'étaient plus adaptées, il fallait les revoir. C'est ce qu'a fait la commission spéciale. Le préfet pourra procéder à une évacuation forcée s'il peut accueillir les gens du voyage dans une aire située à moins de cinquante kilomètres ; les délais ont été réduits ; les véhicules pourront être saisis. Ces mesures dissuasives ne sont pas coercitives !
À la demande du groupe Les Républicains, l'article 33 quindecies, modifié, est mis aux voix par scrutin public.
Mme la présidente. - Voici le résultat du scrutin n°22 :
Nombre de votants | 342 |
Nombre de suffrages exprimés | 329 |
Pour l'adoption | 187 |
Contre | 142 |
Le Sénat a adopté.
ARTICLE ADDITIONNEL
Mme la présidente. - Amendement n°92 rectifié bis, présenté par Mme Primas, MM. Bonhomme, César, Chaize, Charon, Chasseing, Chatillon, Cornu, Danesi et Doligé, Mme Duchêne, MM. Gremillet, Huré, Husson, Laménie, Laufoaulu et Lefèvre, Mme Lopez, MM. Mandelli, Masclet et Mayet, Mme Morhet-Richaud et MM. Savary et Savin.
Après l'article 33 quindecies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article 1013 du code général des impôts est ainsi modifié :
1° Le IV est ainsi modifié :
a) À la première phrase, le montant : « 150 » est remplacé par le montant : « 200 »
b) À la seconde phrase, le montant : « 100 » est remplacé par le montant : « 150 » ;
2° Le VI est ainsi rédigé :
« VI. - Le récépissé mentionné au V est délivré sous une forme permettant au redevable de l'apposer de manière visible sur son véhicule servant de résidence mobile terrestre. Cette apposition est obligatoire. » ;
3° Au VIII, le mot : « de présentation » est remplacé par le mot : « d'apposition ».
Mme Sophie Primas. - Cet amendement de justice fiscale améliorera modestement le financement des aires d'accueil en relevant la taxe sur les résidences mobiles à usage d'habitat principal, qui n'a pas été réévaluée depuis longtemps. Pour faciliter le contrôle, il transforme le récépissé délivré lors du paiement de la taxe en une vignette, que le redevable devra apposer de manière visible sur son véhicule.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - L'amendement ayant été rectifié dans le sens des recommandations de la commission spéciale, l'avis est désormais favorable.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Avis défavorable : le rendement de cette taxe est très faible. La modification proposée ne couvrira pas les charges des EPCI.
Mme Sophie Primas. - Justement ! Une hausse de la taxe et la création d'une vignette rendront cette taxe plus efficiente.
L'amendement n°92 rectifié bis est adopté et devient article additionnel.
ARTICLE 48 (Appelé en priorité)
Mme la présidente. - Amendement n°332, présenté par M. Favier et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Rédiger ainsi cet article :
I. - Au début de l'article L. 264-3 du code de l'action sociale et des familles, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Le lieu d'exercice des droits civils d'une personne sans domicile stable est celui où elle a fait élection de domicile dans les conditions prévues à l'article L. 264-1. »
II. - Le chapitre Ier du titre III du livre Ier de la première partie du code de l'éducation est ainsi modifié :
1° L'article L. 131-3 est ainsi modifié :
a) Après le mot : « fixées », la fin du premier alinéa est ainsi rédigée : « à l'article L. 552-4 du code de sécurité sociale » ;
b) Les deuxième à dernier alinéas sont supprimés ;
2° Avant le dernier alinéa de l'article L. 131-5, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Le statut ou le mode d'habitat des familles installées sur le territoire de la commune ne peut être une cause de refus d'inscription d'un enfant soumis à l'obligation scolaire. Lorsque la famille n'a pas de domicile stable, l'inscription dans un établissement public ou privé peut être cumulée avec l'inscription auprès du service public du numérique éducatif et de l'enseignement à distance prévu à l'article L. 131-2. »
III. - L'article L. 552-5 du code de la sécurité sociale est abrogé.
IV. - Au deuxième alinéa de l'article L. 123-29 du code de commerce, les mots : « n'ayant ni domicile ni résidence fixes de plus de six mois au sens de l'article 2 de la loi n° 69-3 du 3 janvier 1969 relative à l'exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe, » sont remplacés par les mots : « sans domicile stable, mentionnée à l'article L. 264-1 du code de l'action sociale et des familles, ».
V. - Le premier alinéa de l'article L. 15-1 du code électoral est ainsi rédigé :
« Les personnes sans domicile stable sont, à leur demande, inscrites sur la liste électorale de la commune où est situé l'organisme auprès duquel elles ont élu domicile en application de l'article L. 264-1 du code de l'action sociale et des familles : ».
VI. - Le 2 du II de l'article 1647 D du code général des impôts est ainsi modifié :
1° Les mots : « de rattachement » sont remplacés par les mots : « d'élection de domicile, au sens de l'article L. 264-1 du code de l'action sociale et des familles, » ;
2° Après la référence : « 302 octies », sont insérés les mots : « du présent code ».
VII. - L'article 79 de la loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale est abrogé.
Mme Christine Prunaud. - Nous rétablissons l'article 48 dans le texte de l'Assemblée nationale. La loi du 3 janvier 1969 est discriminatoire à l'égard des citoyens itinérants. L'idée même de prévoir un quota par commune est choquante. La France est le dernier pays à conserver ce dispositif. L'exigence de rattachement constitue une entrave à la liberté de choix puisque le maire peut s'opposer à une demande de domiciliation.
Le droit de vote constitue l'épine dorsale de la République, ne le mettons pas à mal.
Mme la présidente. - Amendement identique n°453, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
M. Yannick Vaugrenard. - La commission spéciale rétablit l'obligation de rattachement à une commune. Les craintes d'un rassemblement de populations itinérantes dans une commune pour fausser les résultats des élections sont chimériques. La fraude redoutée est impossible.
Mme la présidente. - Amendement n°535, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
Rédiger ainsi cet article :
I. - Au début de l'article L. 264-3 du code de l'action sociale et des familles, il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :
« Le lieu d'exercice des droits civils d'une personne sans domicile stable est celui où elle a fait élection de domicile dans les conditions prévues à l'article L. 264-1. »
II. - Le chapitre Ier du titre III du livre Ier de la première partie du code de l'éducation est ainsi modifié :
1° L'article L. 131-3 est ainsi modifié :
a) Après le mot : « fixées », la fin du premier alinéa est ainsi rédigée : « à l'article L. 552-4 du code de la sécurité sociale. » ;
b) Les deuxième à dernier alinéas sont supprimés ;
2° Avant le dernier alinéa de l'article L. 131-5, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Le statut ou le mode d'habitat des familles installées sur le territoire de la commune ne peut être une cause de refus d'inscription d'un enfant soumis à l'obligation scolaire. Lorsque la famille n'a pas de domicile stable, l'inscription dans un établissement public ou privé peut être cumulée avec l'inscription auprès du service public du numérique éducatif et de l'enseignement à distance prévu à l'article L. 131-2. »
III. - L'article L. 552-5 du code de la sécurité sociale est abrogé.
IV. - Au deuxième alinéa de l'article L. 123-29 du code de commerce, les mots : « n'ayant ni domicile ni résidence fixes de plus de six mois au sens de l'article 2 de la loi n° 69-3 du 3 janvier 1969 relative à l'exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe, » sont remplacés par les mots : « sans domicile stable, mentionnée à l'article L. 264-1 du code de l'action sociale et des familles, ».
V. - Le premier alinéa de l'article L. 15-1 du code électoral est ainsi rédigé :
« Les personnes sans domicile stable sont, à leur demande, inscrites sur la liste électorale de la commune où est situé l'organisme auprès duquel elles ont élu domicile en application de l'article L. 264-1 du code de l'action sociale et des familles : ».
VI. - Le 2 du II de l'article 1647 D du code général des impôts est ainsi modifié :
1° Les mots : « de rattachement » sont remplacés par les mots : « d'élection de domicile, au sens de l'article L. 264-1 du code de l'action sociale et des familles, » ;
2° Après la référence : « 302 octies », sont insérés les mots : « du présent code ».
Mme Aline Archimbaud. - Les populations de gens du voyage sont diverses. Les craintes de fraude électorale relèvent du fantasme ! En outre, cet article s'accompagne d'une très discutable logique de quotas, il est source de complications administratives pour les gens du voyage.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - La commission spéciale, suivant Mme Primas, a choisi le dispositif de la commune de rattachement. Le Conseil constitutionnel estime qu'il ne restreint ni la liberté de déplacement, ni celle du choix de son type de logement, fixe ou mobile, ni celle de décider du lieu de son installation temporaire. Avis défavorable à ces trois amendements.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Les gens du voyage peuvent s'inscrire dans une commune dès lors qu'ils y résident depuis plus de six mois. Avis favorable aux amendements nos332 et 453 : l'abrogation de la loi de 1969 prévue par l'article 50 appelle des mesures de coordination. Retrait de l'amendement n°535 au profit des amendements nos332 et 453, plus complets.
M. Jean-Yves Leconte. - Les dispositions de l'article 48 sont un scandale ! Imagine-t-on que certaines populations pour avoir des droits doivent se faire enregistrer et se soumettre à des quotas ? Ce n'est pas parce que le Conseil constitutionnel n'a pas contesté de telles dispositions, que le législateur n'a pas le devoir de les revoir ! Sinon à quoi servons-nous ? Nous devons faire progresser l'égalité et la citoyenneté.
Les amendements identiques nos 332 et 453 ne sont pas adoptés.
L'amendement n°535 est retiré.
L'article 48, modifié, est adopté.
ARTICLE 49 (Appelé en priorité)
Mme la présidente. - Amendement n°454, présenté par M. Sueur et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéa 1
Rétablir le I dans la rédaction suivante :
I. - Par dérogation à la première phrase du premier alinéa de l'article L. 264-2 et au premier alinéa de l'article L. 264-4 du code de l'action sociale et des familles, pendant une durée de deux ans à compter de la promulgation de la présente loi, les personnes précédemment rattachées à une commune en application de la loi n° 69-3 du 3 janvier 1969 relative à l'exercice des activités ambulantes et au régime applicable aux personnes circulant en France sans domicile ni résidence fixe et qui n'ont pas établi de domicile ou de domiciliation auprès d'un autre organisme sont de droit domiciliées auprès du centre communal d'action sociale de cette commune ou du centre intercommunal d'action sociale dont dépend cette commune.
M. Yannick Vaugrenard. - Cet amendement était de coordination avec l'amendement n°453 qui a été repoussé.
Mme la présidente. - Amendement identique n°536, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
Mme Aline Archimbaud. - Idem.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Avis favorable.
Les amendements identiques nos454 et 536 ne sont pas adoptés.
L'article 49 est adopté.
L'article 50 (appelé en priorité) est adopté.
Mme la présidente. - Nous revenons au cours normal de la discussion des articles.
L'article 33 sexdecies est adopté.
ARTICLE 33 SEPTDECIES
Mme la présidente. - Amendement n°650 rectifié, présenté par le Gouvernement.
I. - Alinéa 12
Remplacer les mots :
mentionné à la première phrase du présent III
par le mot :
susmentionné
II. - Alinéa 15
Rétablir le 2° dans la rédaction suivante :
2° Le chapitre Ier du titre III est complété par un article L. 431-2 ainsi rédigé :
« Art. L. 431-2. - En matière d'expulsion, lorsqu'il requiert le concours de la force publique, l'huissier de justice chargé de l'exécution procède par voie électronique par l'intermédiaire du système d'information prévu au dernier alinéa de l'article 7-2 de la loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en oeuvre du droit au logement. » ;
III. - Alinéa 16
Remplacer la date :
30 juin 2018
par les mots :
31 décembre 2017, ou le 30 juin 2018 s'agissant du 2° du I
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - La dématérialisation, par l'intermédiaire de l'application « Exploc », des demandes d'octroi du concours de la force publique faites par les huissiers de justice au préfet dans le cadre des procédures d'expulsion locative simplifie les échanges et rend possible la production de statistiques fiables sur les procédures d'impayés et d'expulsions locatives.
Cet amendement rétablit également le calendrier initial d'entrée en vigueur.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Nous avons fixé un délai maximal au 30 juin 2018 ; rien n'empêche de faire mieux. Avis défavorable.
L'amendement n°650 rectifié n'est pas adopté.
L'article 33 septdecies est adopté.
ARTICLES ADDITIONNELS
Mme la présidente. - Amendement n°213, présenté par M. Raynal et les membres du groupe socialiste et républicain.
Après l'article 33 septdecies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I - Le livre VII du code de la consommation est ainsi modifié :
1° L'article L. 722-5 est ainsi modifié :
a) Au premier alinéa, les mots : « autre qu'alimentaire » sont supprimés ;
b) Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Cette interdiction ne s'applique ni aux créances alimentaires, ni aux créances locatives lorsqu'une décision judiciaire a accordé des délais de paiement au débiteur en application du V de l'article 24 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986. » ;
2° L'article L. 733-6 est complété par deux alinéas ainsi rédigés :
« Lorsque ces mesures prévoient des délais et modalités de paiement d'une dette locative, ces délais et modalités se substituent à ceux qui ont été antérieurement accordés par une décision judiciaire en application du V de l'article 24 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986. Pendant le cours des délais accordés par la commission, les effets de la clause de résiliation de plein droit sont suspendus ; ces délais et les modalités de paiement accordés ne peuvent affecter l'exécution du contrat de location et notamment suspendre le paiement du loyer et des charges. Si le locataire se libère de sa dette locative dans le délai et selon les modalités fixées par la commission, la clause de résiliation de plein droit est réputée ne pas avoir joué ; dans le cas contraire, elle reprend son plein effet. La fin de la période de suspension de l'exigibilité de la créance prévue au 4° de l'article L. 733-1, emporte rétablissement des mesures de la décision du juge d'instance en matière de paiement de la dette locative.
« Dans l'hypothèse visée au troisième alinéa, le bailleur est informé expressément des conséquences de l'absence de contestation de la décision de la commission, dans des conditions fixées par décret en Conseil d'État. » ;
3° Après le premier alinéa de l'article L. 733-15, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« Lorsque les mesures prises par le juge prévoient des délais et modalités de paiement d'une dette locative, ces délais et modalités se substituent à ceux qui ont été antérieurement accordés par une décision judiciaire en application du de l'article 24 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986. Pendant le cours des délais accordés par le juge du surendettement, les effets de la clause de résiliation de plein droit sont suspendus ; ces délais et les modalités de paiement accordés ne peuvent affecter l'exécution du contrat de location et notamment suspendre le paiement du loyer et des charges. Si le locataire se libère de sa dette locative dans le délai et selon les modalités fixées par le juge du surendettement, la clause de résiliation de plein droit est réputée ne pas avoir joué ; dans le cas contraire, elle reprend son plein effet. La fin de la période de suspension de l'exigibilité de la créance prévue au 4° de l'article L. 733-1, emporte rétablissement des mesures de la décision du juge d'instance en matière de paiement de la dette locative. » ;
4° L'article L. 741-3 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Lorsqu'une décision judiciaire a antérieurement accordé des délais de paiement sur le fondement du V de l'article 24 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986, les effets de la clause de résiliation de plein droit demeurent alors suspendus pendant un délai de deux ans suivant la date de la décision imposant les mesures d'effacement. Si le locataire paye le loyer et les charges aux termes convenus, la clause de résiliation de plein droit est réputée ne pas avoir joué au terme de ce délai. Dans le cas contraire elle reprend son plein effet. Le bailleur est informé expressément des conséquences de l'absence de contestation de la décision de la commission, dans des conditions fixées par décret en Conseil d'État. » ;
5° L'article L. 741-7 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Le troisième alinéa de l'article L. 741-3 s'applique. » ;
6° L'article L. 742-22 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Le troisième alinéa de l'article L. 741-3 s'applique à partir de la date du jugement de clôture. »
II. - Le dernier alinéa du V de l'article 24 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à l'amélioration des rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986 est complété par les mots : « , sous réserve des dispositions contraires relatives au traitement des situations de surendettement des particuliers. »
III. - Le présent article entre en vigueur le 1er janvier 2018. Il est applicable aux dossiers déposés à compter de cette date auprès de la commission de surendettement des particuliers, en application de l'article L. 721-1 du code de la consommation.
M. Yves Rome. - Il s'agit de clarifier l'articulation entre les décisions judiciaires conditionnant le maintien du locataire dans son logement au remboursement de sa dette locative et la procédure de surendettement.
Nous entendons préserver l'équité entre les intérêts du bailleur et ceux du locataire de bonne foi qui a repris le paiement de son loyer, tout en désencombrant les tribunaux civils.
Mme la présidente. - Amendement identique n°575, présenté par le Gouvernement.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Cette disposition est préconisée par de nombreux rapports : Conseil d'État en 2009, Cour des comptes en 2013, Banque de France en 2014. Il s'agit d'aider les locataires de bonne foi qui ont recommencé à payer leur loyer et ont besoin d'un soutien renforcé.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Pour nous, l'Assemblée nationale a joué aux apprentis-sorciers en insérant dans ce texte des réformes qui mériteraient réflexion approfondie, étude d'impact, voir texte spécifique. Ainsi de la question du surendettement des ménages. Cet amendement, contraire à l'objectif constitutionnel d'accessibilité et d'intelligibilité de la loi, donnerait un rôle nouveau à la commission de surendettement, dont les décisions pourraient contredire celles du juge civil et s'imposer en droit. Si les délais sont trop longs, il faut accroître les moyens de la justice, non la déposséder au profit de la Banque de France...
Le locataire qui entame une procédure de surendettement, je le rappelle, est déjà dispensé du paiement des loyers antérieurs et peut bénéficier de l'aide du FSL comme des politiques de prévention mises en place ces dernières années.
Mme Evelyne Yonnet. - Même dans ces situations, la menace d'expulsion demeure. Nous avons tous connu des personnes de bonne foi dans cette situation de nos permanences. À l'heure actuelle, il revient à l'État de payer le bailleur quand l'avis d'expulsion n'a pas été exécuté.
L'amendement du Gouvernement apporte une réponse à toutes ces difficultés.
Après une épreuve à main levée déclarée douteuse, les amendements identiques nos213 et 575, mis aux voix par assis et levé, ne sont pas adoptés.
Mme la présidente. - Amendement n°554, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
A. - Après l'article 33 septdecies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. - L'article L. 256-4 du code de la sécurité sociale est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Le dépôt d'une demande de remise gracieuse de dette en cas de réclamation d'un trop- perçu ainsi que les recours administratif et contentieux contre les décisions prises sur ces demandes ont un caractère suspensif. »
II. - L'article L. 351-14 du code de la construction et de l'habitation est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Le dépôt d'une demande de remise gracieuse de dette en cas de réclamation d'un trop- perçu ainsi que les recours administratif et contentieux contre les décisions prises sur ces demandes ont un caractère suspensif. »
III. - La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.
IV. - La perte de recettes résultant pour l'État du I est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général des impôts.
B - En conséquence, faire précéder cet article d'une division additionnelle et de son intitulé ainsi rédigés :
Chapitre ...
Mesures relatives au contentieux en matière de logement et des prestations sociales afférentes
Amendement n°524, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
I. - Après l'article 33 septdecies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 441-2-3-1 du code de la construction de l'habitation est ainsi modifié :
1° La seconde phrase du cinquième alinéa du I est ainsi rédigée :
« L'audience se déroule systématiquement avec conclusions du rapporteur public. » ;
2° La seconde phrase du troisième alinéa du II est ainsi rédigée :
« L'audience se déroule systématiquement avec conclusions du rapporteur public. »
II. - En conséquence, faire précéder cet article d'une division additionnelle et de son intitulé ainsi rédigés :
Chapitre ...
Mesures relatives au contentieux en matière de logement et des prestations sociales afférentes
Amendement n°525, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
I. - Après l'article 33 septdecies
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le second alinéa de l'article L. 779-1 du code de justice administrative est ainsi rédigé :
« L'audience se déroule systématiquement avec conclusions du rapporteur public. »
II. - En conséquence, faire précéder cet article d'une division additionnelle et de son intitulé ainsi rédigés :
Chapitre ...
Mesures relatives au contentieux en matière de logement et des prestations sociales afférentes
Mme Aline Archimbaud. - Ces amendements sont défendus.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Avis défavorable à l'amendement n°554, qui remet en cause le caractère non suspensif du recours. Même avis aux amendements n°s524 et 525 ; le délai de 48 heures figurant dans l'article 33 quindecies n'est guère compatible avec l'obligation de dépôt de conclusions faite au rapporteur public.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Rejet également. L'amendement n°554 créerait plus de difficultés qu'il ne faciliterait les choses. L'amendement n°524 va à l'encontre de l'objectif de dialogue. L'amendement n°525 allongerait les délais actuels.
Les amendements nos554, 524 et 525 sont retirés.
ARTICLE 32 TER (Précédemment réservé)
Mme la présidente. - Amendement n°734 rectifié, présenté par le Gouvernement.
Rédiger ainsi cet article :
I. - Le I de l'article L. 3211-13-1 du code général de la propriété des personnes publiques est ainsi modifié :
1° Les mots : « et aux sociétés mentionnées à l'article 141 de la loi n° 2006-1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificatives pour 2006 » sont supprimés ;
2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :
« Pour les sociétés mentionnées à l'article 141 de la loi n° 2006-1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative pour 2006, les cessions doivent être réalisées en application de l'article L. 3211-7 du présent code pour les actifs immobiliers transférés en application des dispositions de l'article L. 3211-7-1 du présent code. »
II. - Le I de l'article 141 de la loi n° 2006-1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative pour 2006 est ainsi modifié :
1° Après le premier alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
« L'État et ses établissements publics peuvent transférer en pleine propriété, des actifs immobiliers leur appartenant à une société détenue, directement ou indirectement, par l'État et la Caisse des dépôts et consignations, dès lors que ces actifs immobiliers sont destinés à la réalisation de programmes de logements dont la majorité est constituée de logements sociaux dans les conditions précisées en décret. Ces transferts s'effectuent dans les conditions prévues par le code général de la propriété des personnes publiques. » ;
2° Au deuxième alinéa, les mots : « Ces transferts », sont remplacés par les mots : « Les transferts mentionnés au présent article » ;
3° Au troisième alinéa, les mots : « Ces transferts », sont remplacés par les mots : « Les transferts mentionnés au présent article ».
III. - Au III de l'article 141 de la loi n° 2006-1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative pour 2006, les mots : « la société » sont remplacés par les mots : « les sociétés ».
IV. - Après l'article L. 3211- 7 du code général de la propriété des personnes publiques, il est inséré un article L. 3211-7-1 ainsi rédigé :
« Art. L. 3211-7-1. - Il est créé en faveur des sociétés mentionnées à l'article 141 de la loi n° 2006-1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative pour 2006 un droit de priorité sur tout projet de cession d'actifs immobiliers d'une superficie de plus de 5 000 mètres carrés appartenant à l'État et destinés majoritairement à la réalisation de logements sociaux. »
V. - Le code de l'urbanisme est ainsi modifié :
1° Au troisième alinéa de l'article L. 211-2, après les mots « son droit », sont insérés les mots : « aux sociétés mentionnées au deuxième alinéa du I de l'article 141 de la loi n° 2006 1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative pour 2006, » ;
2° À l'article L. 211-2-1, après les mots : « son droit » sont insérés les mots : « aux sociétés mentionnées au deuxième alinéa du I de l'article 141 de la loi n° 2006 1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative pour 2006 ou » ;
3° Au premier alinéa de l'article L. 213-3, après les mots : « à un établissement public y ayant vocation » sont insérés les mots : « aux sociétés mentionnées au deuxième alinéa du I de l'article 141 de la loi n° 2006 1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative pour 2006, » ;
4° Au troisième alinéa de l'article L. 240-1, après les mots : « aux articles L. 3211-7 » sont insérés les mots « , L. 3211-7-1 » et après les mots « à l'un des organismes d'habitations à loyer modéré prévus à l'article L. 411-2 du même code » sont ajoutés les mots : « , aux sociétés mentionnées au deuxième alinéa du I de l'article 141 de la loi n° 2006 1771 du 30 décembre 2006 de finances rectificative pour 2006 ».
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Beaucoup de questions ont été posées en commission autour de la création d'une société foncière solidaire. Vous avez entendu Thierry Repentin, que le Président de la République avait missionné pour étudier les moyens d'accélérer la construction de logements sociaux. Pour remplir l'engagement du président de la République de créer cette société foncière nationale, nous avons décidé d'utiliser une société existante, la Sovafim ; elle a pour unique vocation la construction de logements sur des terrains publics, en lien avec la loi de 2013.
Elle ne se substitue pas aux outils efficaces que sont les établissements publics fonciers, d'État ou locaux - même si certains d'entre eux souhaitent qu'elle puisse les suppléer dans les cas les plus difficiles.
La société sera dotée d'un capital de 750 millions d'euros à parité entre l'État et la Caisse des dépôts et consignations pour une capacité d'investissement de 2 milliards d'euros. Par comparaison, les établissements publics fonciers - qui disposent de 500 millions de recettes, font 700 millions d'euros d'acquisitions, 300 millions de cessions et disposent de 3 milliards de stock foncier - continueront d'assurer le portage financier des projets locaux. L'objectif est d'accélérer les cessions de terrains publics et de faire ainsi baisser les coûts d'aménagement dans les zones très tendues.
Cet amendement est l'aboutissement de nombreux travaux parlementaires et de rapports commandés par le Gouvernement. Je comprends vos interrogations et demandes d'information devant notre volonté d'aller vite ; notre objectif est de donner aux territoires un nouvel outil foncier pour répondre à leurs besoins. Sans outils de portage, il n'est pas possible dans certaines zones de construire des logements à coût maîtrisé.
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Merci d'avoir rappelé les conditions dans lesquelles la commission spéciale a dû examiner cet amendement. Si vous nous avez répondu par écrit et à l'oral, je regrette cette précipitation et l'absence d'étude d'impact. Néanmoins, l'avis de la commission est favorable.
Mme Sophie Primas. - Sans vouloir lui être désagréable, le groupe Les Républicains ne suivra pas Mme le rapporteur. On peut débattre du principe de la création de cet outil, mais quel sera l'impact de celui-ci sur le marché ? Comment s'articulera-t-il avec les établissements publics fonciers locaux ? C'est encore trop peu clair. Enfin, le volet financier est embryonnaire, sans compter qu'on ignore le traitement fiscal qui lui sera réservé.
Mme Corinne Imbert. - Je suivrai l'avis de mon groupe car le Gouvernement n'a pas répondu à toutes nos interrogations. Pas d'étude d'impact, pas d'estimation du manque à gagner pour l'État. Comment garantir que cette société n'aura pas d'effet spéculatif sur le marché ? Quid de ses éventuels avantages fiscaux - qui, je le dis au passage, priveraient les départements de recettes ?
M. Daniel Dubois. - Pourquoi cette précipitation ? Tant de questions demeurent en suspens sur son champ d'intervention, son rôle, son modèle économique, sa rentabilité, son articulation avec les établissements publics fonciers locaux, les conditions de mobilisation du foncier, la durée du portage... Tout cela aurait mérité une étude d'impact sérieuse.
Et quelle sera la valeur ajoutée de cette nouvelle société foncière ? Pourquoi un outil qui pourra intervenir partout sur le territoire national ? Quel sera demain le pouvoir des maires ?
M. Yves Rome. - Je m'étonne du changement de pied de la commission spéciale...
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Pas de la commission spéciale, son avis est favorable !
M. Yves Rome. - C'est vrai : des groupes politiques qui y sont représentés... Le président Lenoir, qu'il en soit remercié, a pris toutes les dispositions pour que M. Repentin soit entendu et que la ministre réponde à nos questions. La commission spéciale a voté à l'unanimité moins une voix. Je nous croyais au moins d'accord sur l'urgence à mobiliser du foncier public pour construire du logement social.
M. Jean-Claude Lenoir, président de la commission spéciale. - Cet amendement a certes été déposé tardivement, mais nous en avons débattu en amont. Dès juillet, nous entendions Thierry Repentin. En septembre, il m'a contacté pour m'indiquer que la réflexion se poursuivait. Sans attendre que sa proposition soit aboutie, je l'ai invité à nous en présenter les grandes lignes il y a trois semaines. La commission spéciale, qui ne se confond pas avec les groupes politiques, a donné un avis favorable à l'amendement du Gouvernement. Et ce, en toute connaissance de cause.
M. Yannick Vaugrenard. - Merci pour cette mise au point, monsieur le président Lenoir. À mon tour de regretter le revirement de certains membres de la commission spéciale. Il y a urgence à agir, tout le monde s'accorde à le dire.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Cet amendement a été, en effet, déposé le 3 octobre. M. Repentin, quand il est venu devant vous, venait de rendre son rapport. Précipitation ? Non, action : on parle de la création d'un outil national depuis au moins quinze ans.
Un établissement public foncier, malheureusement, ne peut pas intervenir sur tous les terrains parce qu'ils sont trop pollués, donc trop chers à dépolluer ou à aménager. Il arrive qu'il ne trouve pas d'acquéreur pour les terrains qu'il porte. La société foncière solidaire ne sera pas le bras armé de l'État, elle aidera les territoires à développer des projets de construction sur des terrains publics.
Lors de la loi de 2013, nous nous fixions l'objectif de cent cessions par an, nous en sommes à plus de soixante. Il est des situations où l'État est prêt à céder au prix le plus bas, mais les territoires n'ont pas de projet faute de moyens et de portage adéquat, alors que les besoins sont là. La société foncière solidaire le pourra, c'est là que réside sa plus-value ; on construira plus vite. C'est ce qu'ont compris ses nombreux soutiens, des aménageurs à la Fédération du bâtiment. La Cour des comptes a montré que la Sovafim ne répondait plus à ses objectifs.
Il n'y aura pas de manque à gagner pour l'État - le manque de logements lui coûte plus cher... Enfin, certains établissements publics fonciers ne s'occupent pas de logement mais de dépollution de friches industrielles, par exemple.
Je comprends que vous ayez été froissés par la date de dépôt de l'amendement, mais j'espère vous avoir convaincus de l'utilité de cette proposition. Donnez-nous cette chance. (Applaudissements à gauche)
M. Jean-Claude Carle. - Je m'abstiendrai car se pose encore pour moi la question de l'articulation de cet outil avec les établissements publics fonciers ; je crains des effets induits, voire pervers...
Mme Françoise Laborde. - Cette société foncière solidaire est-elle bien conçue pour agir dans les zones tendues ? Le groupe RDSE se déterminera dans toute sa diversité.
M. Christian Favier. - Le groupe CRC votera cet amendement tout en restant vigilant : l'État ne doit pas être en mesure d'imposer la construction massive de logements sur certains territoires contre l'avis des populations et des maires.
M. Jacques Mézard. - Cet amendement va dans le bon sens ; qu'il soit aussi tardif est regrettable. La Sovafim, société de droit privé aux mains de l'État, a pour objectif de valoriser le patrimoine de celui-ci. Valoriser ? Dans la réalité, elle est par exemple chargée de liquider les Haras nationaux... Si c'est cela la valorisation, il y a de quoi s'inquiéter... Y aura-t-il d'autres actionnaires que l'État et la Caisse des dépôts et de consignations ?
Il m'arrive toutefois de faire confiance au Gouvernement (Sourires) ; pour cette fois, je lui accorde mon soutien. J'espère ne pas le regretter.
M. Michel Canevet. - Je voterai contre. À quoi servira cet outil quand il existe déjà les établissements publics fonciers ?
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Madame Laborde, la structure agira bien dans les zones tendues.
Monsieur Favier, rassurez-vous, la société foncière ne s'imposera pas. Il s'agit d'accélérer la construction de logements sur des terrains cédés par l'État, pas autre chose.
S'il existe des établissements publics fonciers, il n'y en a pas partout. Seuls les deux tiers de la France sont couverts par des structures qui, parfois, ne font pas de logements. Les établissements publics fonciers locaux eux-mêmes demandent un relais dans des cas très particuliers.
Monsieur Mézard, l'établissement n'aura pas d'autres actionnaires que l'État et la Caisse des dépôts. Son action sera uniquement la construction de logements.
À la demande du groupe Les Républicains, l'amendement n°734 rectifié est mis aux voix par scrutin public.
Mme la présidente. - Voici le résultat du scrutin n°23 :
Nombre de votants | 343 |
Nombre de suffrages exprimés | 342 |
Pour l'adoption | 158 |
Contre | 184 |
Le Sénat n'a pas adopté.
L'article 32 ter est adopté.
Mme Emmanuelle Cosse, ministre. - Je serai absente la semaine prochaine pour le vote solennel, car je devrai me rendre à Quito pour la conférence Habitat III.
Merci aux présidences successives, à Mme la rapporteure pour la rigueur avec laquelle nous avons travaillé en dépit de nos désaccords. Merci à vous, Mesdames et Messieurs les Sénateurs. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et républicain)
La séance, suspendue à 17 h 30, est reprise à 17 h 40.
Rappel au Règlement
Mme Aline Archimbaud . - Dans l'examen de la recevabilité financière de nos amendements, régie par l'article 40 de la Constitution, un équilibre a été trouvé pour que notre commission des finances accepte les mesures qui occasionnent des charges de gestion raisonnables. Or, dans l'examen de nos amendements à ce texte, notre commission s'est montrée particulièrement sévère. Je ne comprends pas pourquoi, par exemple, elle a jugé irrecevable l'un de nos amendements visant à unifier et rendre opposable la liste des pièces justificatives exigées lorsqu'une personne souhaite exercer un droit, faire une demande à l'administration. Actuellement, les listes sont nombreuses et différentes d'un site à l'autre pour une même procédure et l'administration exige parfois des pièces qui ne figurent sur aucune liste.
Ainsi, la liste des pièces nécessaires à la demande de nationalité n'est pas la même sur le site du Gouvernement et ceux des préfectures. Résultat, des dossiers sont refusés en cascade.
La commission des finances a estimé que notre amendement « augmenterait les charges de gestion en dehors des limites acceptables » : c'est incompréhensible, puisque nous proposons seulement de s'en tenir à une liste unique, publiée sur internet ! Nous avons contacté la commission des finances, on nous y a répondu que nous sortions des limites acceptables parce qu'en rendant la liste opposable, nous contraindrions l'administration à plus de soin que d'habitude : est-ce à dire qu'en temps ordinaire, le travail y est bâclé ? Comme nous refusons de le croire, nous ne comprenons pas cette explication.
L'irrecevabilité financière doit être établie avec neutralité ; elle ne l'a pas toujours été dans le cadre de ce texte, nous le regrettons vivement, car cela nous prive de débat sur des mesures utiles. Nous espérons que l'article 40 soit utilisé de façon claire et cohérente dans les quelques mois qui restent de cette session parlementaire ! (Applaudissements sur les bancs du groupe écologiste)
Mme la présidente. - Acte vous en est donné.
Discussion des articles (Suite)
ARTICLE 34 (Supprimé)
Mme la présidente. - Amendement n°692, présenté par le Gouvernement.
Rétablir cet article dans la rédaction suivante :
L'article 6 de la loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine est complété par un V ainsi rédigé :
« V. - Les conseils citoyens mentionnés à l'article 7 de la présente loi peuvent saisir le représentant de l'État dans le département des difficultés particulières rencontrées par les habitants.
« Cette saisine fait l'objet d'une transmission au maire, au président de l'établissement public de coopération intercommunale et aux signataires du contrat de ville.
« Lorsque la nature et l'importance des difficultés rencontrées le justifient, le représentant de l'État dans le département soumet au comité de pilotage du contrat de ville le diagnostic et les actions qu'il préconise pour y remédier.
« En vue de l'actualisation du contrat de ville, un débat sur ce diagnostic, sur ces propositions et sur l'avis des membres du comité de pilotage est inscrit à l'ordre du jour du conseil municipal et, le cas échéant, de l'assemblée délibérante de l'établissement public de coopération intercommunale ainsi qu'à celui des assemblées délibérantes des autres collectivités territoriales signataires du contrat de ville. »
M. Patrick Kanner, ministre de la ville, de la jeunesse et des sports. - Cet amendement rétablit l'article 34, supprimé par la commission spéciale.
Par son mode de composition, son objet, son territoire, le conseil citoyen est un instrument important pour lutter contre l'abstention politique et pour impliquer les habitants des quartiers prioritaires dans la politique de la ville. Avec cette saisine du préfet, le Gouvernement a souhaité leur donner un droit à l'interpellation sur les contrats de ville. Votre rapporteur, en commission spéciale, a dit qu'il n'y avait pas de blocage, ce qui rendrait une telle saisine inutile ; mais le contrat de ville n'étant pas renouvelé avant les six années de son échéance, cette saisine sera un pouvoir d'alerte confié aux cinq millions d'habitants de ces quartiers. Leur refuser ce pouvoir, ce serait un mauvais signal. Je réunirai, le 27 octobre prochain, les premières assises des conseils citoyens : je sais que cette mesure est attendue !
Mme Dominique Estrosi Sassone, rapporteur. - Si des difficultés se présentent dans un contrat de ville, les instances de gouvernance, où les conseils citoyens sont représentés, sont là pour les régler. Si ces instances fonctionnent mal, il faut les réformer, pas les court-circuiter comme vous le faites avec cette saisine - qui est peu conforme avec l'idée de co-construction de la politiques de la ville, telle qu'affirmée par la loi de programmation du 21 février 2014, pour la ville et la cohésion urbaine.
Ensuite, même en admettant que cette saisine serait utile, au nom de quoi la réserver au conseil citoyen ? Pour mieux apprécier ce qui pourrait la motiver, j'ai interrogé le conseil général à l'égalité des territoires, qui m'a indiqué que nul blocage n'aurait été rencontré sur le terrain. Cet article est donc sans objet. Avis défavorable.
M. Marc Laménie. - Bien des départements sont concernés par la politique de la ville. Les conseils citoyens, comme les conseils de quartier ou les associations, sont des relais précieux. Je me rallie à notre rapporteur, qui a expliqué avec passion la position de la commission spéciale. On peut procéder autrement pour promouvoir la concertation. Faisons confiance aux élus locaux.
M. François Bonhomme. - Le fait même de recourir au terme de « citoyen » à tout bout de champ est révélateur, en particulier comme adjectif.
Plus à la mode que « civique » ou « civil », il est censé donner de la valeur à une expression dématérialisée.
Journée citoyenne, associations citoyennes, rassemblements citoyens. Tout cela est ridicule. L'esprit civique devient l'esprit citoyen. Les élections mêmes deviennent citoyennes. C'est un mésusage, en plus d'un contresens : notre démocratie est représentative, elle s'exprime par la voix des représentants, c'est le coeur de notre République, sa vertu et sa colonne vertébrale ! Avec ces conseils citoyens sans contenu, vous ne faites qu'affaiblir la démocratie que vous croyez défendre !
Mme Agnès Canayer. - On assiste à une multiplication des instances de concertation avec nos concitoyens. Le fonctionnement de ces conseils citoyens n'est pas à la hauteur ; le tirage au sort ne fonctionne pas, la participation reste faible et on y rencontre toujours les mêmes acteurs. Les institutionnaliser court-circuite les instances de gouvernance et fait perdre toute spontanéité à la participation des habitants, à l'engagement de nos concitoyens pour améliorer leur vie quotidienne : je voterai contre cet amendement.
M. Jacques Mézard. - Sur ce point, je suivrai l'avis de la commission. La vraie difficulté des contrats de ville, c'est que la procédure, les dispositifs sont partout les mêmes, quelle que soit la taille du quartier visé, et que l'ensemble est si complexe, qu'il est tout à fait incompréhensible par nos concitoyens : voilà ce qui entrave réellement la démocratie !
Ne parlons pas du tirage au sort, qui est envisagé par un soutien à un candidat à la primaire pour désigner les sénateurs...
Ce pouvoir de saisine est typique d'une méfiance systématique, idéologique envers les élus locaux : vous donnez au préfet le pouvoir de leur imposer ce qu'il croit être les bonnes solutions. C'est là un instrument de division politique et de méfiance.
Mme Evelyne Yonnet. - Nos collègues de droite se sentent dessaisis de leur pouvoir de décision. Mais le titre même de ce texte dit bien que nous parlons d'égalité et de citoyenneté ; si nous sommes là, c'est grâce aux citoyens et s'ils votent, ils ne sont pas là pour subir les décisions ! La concertation avec les habitants ne me dérange pas, c'est une dimension de la politique de la ville.
Les contrats de ville sont complexes, certes ; à nous d'être pédagogue. Le minimum qu'on puisse faire, c'est la concertation. Ces gens ne vous reprochent pas de les concerter mais de ne pas comprendre ce qu'il se passe.
M. Martial Bourquin. - Ce pouvoir d'alerte ne me choque pas. Maire d'une ville de 15 000 habitants, je vois que les choses avancent bien mieux lorsqu'on consulte les habitants. Pourquoi opposer démocratie représentative et démocratie « citoyenne » ? Les deux sont complémentaires. Pourquoi cette défiance ? Plus que jamais on a besoin de civisme, d'engagement des citoyens. Les élections ont lieu tous les six ans. Entre-temps, il est normal que les citoyens puissent s'exprimer. Cela se fait déjà, en particulier sur les questions de sécurité, de commerce : le préfet se concerte avec les associations, les habitants. Cette saisine approfondira la politique de la ville, bien plus forte quand elle devient l'affaire des citoyens.
M. Patrick Kanner, ministre. - Pourquoi une politique de la ville depuis trente ans ? Mais parce que des milliers de quartiers ont été abandonnés par la République ! Cinq millions de nos concitoyens y vivent dans des conditions bien différentes que celles que chacun d'entre nous connaît : il faut respecter. C'est bien pourquoi tous les gouvernements ont conduit des politiques publiques de rattrapage. D'abord pour rénover l'habitat : 47 milliards d'euros ont été investis au titre de l'Anru I, 20 à 30 milliards devrait l'être au titre de l'Anru II, souvent sans recueillir l'avis des habitants. La rénovation urbaine fonctionne bien mieux avec la participation des habitants, nous leur donnons ici voix au chapitre.
La majorité sénatoriale ayant voté contre la création des conseils citoyens, je ne suis guère surpris qu'elle se refuse à en renforcer le rôle. Madame la rapporteure, ce pouvoir de saisine facilitera la co-construction, au-delà des instances habituelles, déjà constituées. La politique de la ville est complexe, monsieur Mézard, mais comment ne le serait-elle pas face à la complexité des problèmes, et comment imaginer les résoudre sans consulter les habitants ? C'est notre objectif ici : mettre les habitants autour de la table ; grâce au pouvoir d'interpellation, ils pourront dire : « nous ne sommes pas d'accord » ou « nous souhaitons une inflexion ». C'est leur faire confiance. L'interpellation n'est pas une injonction. Moi, je n'ai pas peur des citoyens. On parle beaucoup de méfiance envers les élus mais j'espère, monsieur le président du groupe RDSE, qu'à l'égard de vos électeurs, vous avez confiance !
M. Jacques Mézard. - J'ai été suffisamment réélu pour ne pas craindre de manquer leur confiance !
M. Patrick Kanner, ministre. - Nous n'avons pas la même conception de la démocratie...
M. François Bonhomme. - Faites-le à Notre-Dame-des-Landes !
M. Patrick Kanner, ministre. - Nous verrons comment les habitants des quartiers recevront votre vote !
L'amendement n°692 n'est pas adopté.
L'article 34 demeure supprimé.
L'article 34 bis A est adopté.
ARTICLES ADDITIONNELS
L'amendement n°344 n'est pas défendu.
Mme la présidente. - Amendement n°77 rectifié bis, présenté par MM. Lasserre et D. Dubois.
Après l'article 34 bis A
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le chapitre unique du titre IV du livre II de la quatrième partie du code général des collectivités territoriales est complété par un article L. 4241-... ainsi rédigé :
« Art. L. 4241-... - Outre le président du conseil régional, les présidents des conseils départementaux, des pôles métropolitains et des établissements publics de coopération intercommunale peuvent saisir le conseil économique, social et environnemental régional sur toute question d'intérêt régional. Ces saisines sont examinées par le président du conseil régional et le président du conseil économique, social et environnemental régional pour apprécier leur faisabilité et les moyens nécessaires à leur réalisation. »
M. Daniel Dubois. - Cet amendement se justifie par son libellé.
L'amendement n°318 rectifié quater n'est pas défendu.
Mme la présidente. - Amendement identique n°329 rectifié, présenté par M. Favier et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
M. Michel Le Scouarnec. - Les Ceser permettent d'enrichir le dialogue local : élargissons leur saisine !
Mme Françoise Gatel, rapporteur de la commission spéciale. - Tout ce qui est possible sans que la loi ne le précise... n'a pas besoin d'être énoncé par la loi ; c'est le cas de cette saisine. Le Ceser peut se saisir y compris à la demande des présidents des exécutifs locaux. Avis défavorable.
M. Patrick Kanner, ministre. - Le Ceser est une instance consultative. Je ne suis pas sûr qu'il soit capable de faire face à de telles saisines. Mais son président pourrait s'y opposer. Sagesse.
M. François Bonhomme. - Chacun fait semblant de croire que les Ceser fonctionnent, mais ce sont des cortèges de personnes recasées qui rédigent des cohortes de rapports ! Il en coûte 33 millions d'euros pour le Cese, pourquoi démultiplier la dépense dans les régions ? C'est parfaitement inutile et coûteux.
M. Philippe Adnot. - Très bien !
M. Jacques Mézard. - Auteur d'un amendement supprimant les Ceser ayant failli, à une voix près, être adopté, je ne voterai pas ces amendements. D'aucuns envisagent de fusionner le Sénat de la République et le Cese pour le vider de sa substance...
M. Joël Labbé. - Je suis avec intérêt les travaux du Ceser de Bretagne, qui nourrit utilement les réflexions des élus locaux, pour peu qu'on s'y intéresse. Je ne connais pas encore le nouveau Cese. Du temps de Jean-Paul Delevoye, il faisait un travail de fond tout à fait intéressant : je défends les Ceser avec force !
Les amendements identiques nos77 rectifié bis et 329 ne sont pas adoptés.
L'article 34 bis demeure supprimé, de même que l'article 34 ter.
CHAPITRE II (Dispositions relatives à la langue française)
Mme la présidente. - Amendement n°70 rectifié, présenté par MM. Danesi, César, Chasseing, Doligé, B. Fournier, Kennel, A. Marc, Milon, Reichardt et Revet, Mme Troendlé, MM. Pinton, Mandelli et Laménie et Mme Deromedi.
Compléter cet intitulé par les mots :
dans la formation professionnelle
M. René Danesi. - Ce chapitre ne concerne que la formation professionnelle.
Mme Françoise Gatel, rapporteur. - Merci et bravo pour cette précision. Avis favorable.
M. Patrick Kanner, ministre. - Avis favorable.
L'amendement n°70 rectifié est adopté.
Le titre du chapitre II est ainsi modifié.
ARTICLE 35
Mme la présidente. - Amendement n°68 rectifié, présenté par M. Danesi, Mme Canayer, MM. César, Doligé, B. Fournier, Kennel, Lemoyne, Milon, Reichardt et Revet, Mme Troendlé, MM. Mandelli et Laménie et Mme Deromedi.
I. - Alinéa 3
1° Après les mots :
langue française
insérer les mots :
et des langues régionales de France
2° Compléter cet alinéa par deux phrases ainsi rédigées :
Tous les services publics, les collectivités territoriales et leurs groupements, les entreprises et leurs institutions sociales, les associations et les organisations syndicales et professionnelles concourent à l'élaboration et à la mise en oeuvre de ces actions dans leurs domaines d'action respectif. Le fait d'organiser des actions de formation professionnelle en langues régionales de France ne peut être considéré comme une mesure de discrimination.
II. - Alinéa 4
Après les mots :
maîtrise de la langue française
insérer les mots :
et des langues régionales de France, notamment au moyen de dispositifs de lecture en faveur des personnes en situation de handicap
M. René Danesi. - Cet article modifie l'article L. 6111-2 du code du travail et non pas de l'éducation nationale. Il s'intéresse plus particulièrement à un public en difficulté que la formation professionnelle permet de maintenir dans l'emploi. L'objectif de cet amendement est de valoriser tous les atouts personnels, y compris la langue régionale, pour faciliter la formation professionnelle tout au long de la vie, reprenant le texte de l'Assemblée nationale.
La notion de langue régionale définie par la charte européenne des langues régionales et minoritaires, charte signée mais non ratifiée par la France, fait l'objet d'interprétations laissant penser que l'attachement à un territoire régional historiquement identifié n'est pas la caractéristique d'une langue régionale.
Nous précisons donc la notion de « langue régionale » en y ajoutant la mention « de France ». (M. André Reichardt renchérit)
Mme la présidente. - Amendement identique n°283 rectifié ter, présenté par Mme Blondin, MM. F. Marc et Botrel, Mmes Herviaux et S. Robert, M. Bérit-Débat, Mme Espagnac, MM. Labazée et Courteau, Mme Jourda et MM. Patient, Karam et Antiste.
I. - Alinéa 3
1° Après les mots :
langue française
insérer les mots :
et des langues régionales de France
2° Compléter cet alinéa par deux phrases ainsi rédigées :
Tous les services publics, les collectivités territoriales et leurs groupements, les entreprises et leurs institutions sociales, les associations et les organisations syndicales et professionnelles concourent à l'élaboration et à la mise en oeuvre de ces actions dans leurs domaines d'action respectifs. Le fait d'organiser des actions de formation professionnelle en langues régionales de France ne peut être considéré comme une mesure de discrimination.
II. - Alinéa 4
Après les mots :
maîtrise de la langue française
insérer les mots :
et des langues régionales de France, notamment au moyen de dispositifs de lecture en faveur des personnes en situation de handicap
M. François Marc. - Avec le même objet que le précédent, nous précisons que les actions de formation professionnelle en langue régionale ne peuvent être appréhendées comme discriminatoires, il existe des formations de base en langues régionales dans les secteurs de l'enfance ou des personnes âgées par exemple. Dans le Finistère, le CNFPT en dispense pour les Atsem ou les salariés des Ehpad et c'est tout à fait nécessaire à l'exercice des fonctions visées.
Mme la présidente. - Amendement n°534, présenté par Mme Archimbaud et les membres du groupe écologiste.
Alinéa 3
Compléter cet alinéa par deux phrases ainsi rédigées :
Tous les services publics, les collectivités territoriales et leurs groupements, les entreprises et leurs institutions sociales, les associations, les initiatives citoyennes et les organisations syndicales et professionnelles concourent à l'élaboration et à la mise en oeuvre de ces actions dans leurs domaines d'action respectifs. Le fait d'organiser des actions de formation professionnelle en langue régionale ne peut être appréhendée comme une mesure de discrimination.
Mme Aline Archimbaud. - Cet amendement vise à rétablir l'alinéa qui cite la liste des structures concourant à l'apprentissage du français, acteurs publics ou privés.
Supprimer leur énumération sous prétexte qu'elle est non normative rend l'article moins ambitieux. C'est dommage.
Mme la présidente. - Amendement n°555, présenté par M. Dantec et les membres du groupe écologiste.
I. - Alinéa 3
Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Le fait d'organiser des actions de formation professionnelle en langue régionale ne saurait être appréhendé comme une mesure de discrimination.
II. - Alinéa 4
Compléter cet alinéa par les mots :
et des langues régionales
Mme Aline Archimbaud. - Il est défendu.
La séance est suspendue à 18 h 25.
présidence de M. Thierry Foucaud, vice-président
La séance reprend à 21 h 30.