Dialogue social et emploi (Procédure accélérée - Suite)
M. le président. - L'ordre du jour appelle la suite de l'examen du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, relatif au dialogue social et à l'emploi.
Discussion des articles (Suite)
ARTICLE 11
M. le président. - Amendement n°227, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéas 7 et 8
Supprimer ces alinéas.
M. Dominique Watrin. - Les délais laissés au CHSCT pour rendre un avis dépendent de chaque situation, de l'importance de la consultation et des documents fournis. On ne peut pas toujours étudier correctement les dossiers en moins de 15 jours.
M. le président. - Amendement n°310, présenté par Mme Procaccia, au nom de la commission des affaires sociales.
Alinéa 7, première phrase
Supprimer les mots :
, en l'absence de délégué syndical,
Mme Catherine Procaccia, rapporteur de la commission des affaires sociales. - Nous souhaitons mettre sur un pied d'égalité l'accord d'entreprise et l'accord avec les membres du CHSCT pour déterminer les délais dans lesquels les avis doivent être rendus. C'était la solution que les partenaires sociaux avaient retenue dans l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 et que le législateur avait transposée dans la loi du 14 juin 2013. L'employeur doit pouvoir négocier directement avec les représentants du personnel qui y siègent.
Avis défavorable à l'amendement n°227.
M. François Rebsamen, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. - Avis défavorable aux deux amendements. Le délai de 15 jours laissé au CHSCT est un délai minimum.
L'amendement n°227 n'est pas adopté.
L'amendement n°310 est adopté.
L'article 11, modifié, est adopté.
ARTICLES ADDITIONNELS
M. le président. - Amendement n°166 rectifié, présenté par Mme Primas, MM. Allizard, G. Bailly, Baroin, Bas, Bignon, Bizet, Calvet et Cambon, Mme Canayer, M. Carle, Mme Cayeux, MM. César, Chaize, Charon, Chasseing, Chatillon, Commeinhes, Cornu, Danesi, Darnaud, Dassault, de Legge, de Raincourt et Delattre, Mmes Deroche, Deromedi, Des Esgaulx, Deseyne et di Folco, M. P. Dominati, Mme Duchêne, M. Dufaut, Mme Duranton, M. Emorine, Mme Estrosi Sassone, MM. Falco, Fontaine, B. Fournier, J.P. Fournier, Frassa et J. Gautier, Mme Giudicelli, MM. Grand, Gremillet, Grosdidier et Grosperrin, Mme Gruny, MM. Guené, Houel et Houpert, Mme Hummel, MM. Huré, Husson et Hyest, Mme Imbert, MM. Joyandet, Kennel et Laménie, Mme Lamure, MM. Laufoaulu, D. Laurent, Lefèvre, Legendre, Leleux, Lemoyne, Lenoir, P. Leroy, Longuet, Magras, Malhuret, Mandelli, A. Marc et Mayet, Mme Mélot, MM. Morisset, Mouiller, Nougein, Paul, Pellevat, Pierre, Pillet, Pintat, Pinton, Pointereau, Poniatowski, Portelli, Raison, Reichardt, Retailleau, Revet, D. Robert, Saugey, Savary, Savin, Sido et Trillard, Mme Troendlé, MM. Vaspart, Vasselle, Vendegou, Vogel et de Nicolaÿ, Mme Bouchart et MM. Bouchet et Karoutchi.
Après l'article 11
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le code du travail est ainsi modifié :
1° L'article L. 2325-38 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« La mise en concurrence de plusieurs cabinets d'experts est obligatoire préalablement au choix de l'expert. Les modalités de mise en concurrence sont définies par décret en Conseil d'État. » ;
2° L'article L. 4614-12 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« La mise en concurrence de plusieurs cabinets d'experts est obligatoire préalablement au choix de l'expert. Les modalités de mise en concurrence sont définies par décret en Conseil d'État. » ;
3° L'article L. 2325-41 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« La mise en concurrence de plusieurs cabinets d'experts est obligatoire préalablement au choix de l'expert. Les modalités de mise en concurrence sont définies par décret en Conseil d'État. »
Mme Sophie Primas. - Cet amendement prévoit la mise en concurrence préalable et systématique de plusieurs cabinets pour le choix de l'expert. Cela vaut autant pour les expertises auxquelles veulent recourir les CE et les CHSCT qui sont à la charge de l'employeur, que celles qui sont à la charge du comité d'entreprise pour la préparation de ses travaux.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Vous savez quel intérêt je porte à ces questions ; je sais gré d'ailleurs à M. Sapin d'avoir repris ma proposition de loi sur le contrôle des comptes des CE. Nos auditions ont montré qu'il y avait des dérives mais il n'est pas sûr qu'un tel amendement les rendrait impossibles et il pose des problèmes juridiques. Qu'en pense le Gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre. - Certes, les cabinets sont plus ou moins bons ; mais on ne peut transposer aux marchés passés par les acteurs privés les procédures qui valent pour les marchés publics. Avis défavorable pour cette seule raison.
Mme Sophie Primas. - Je suis sensible à cet argument.
L'amendement n°166 rectifié est retiré.
M. le président. - Amendement n°168 rectifié, présenté par Mme Primas, MM. Allizard, G. Bailly, Baroin, Béchu, Bignon, Bizet et Bonhomme, Mme Bouchart, MM. Bouchet, Calvet et Cambon, Mme Canayer, M. Carle, Mme Cayeux, MM. César, Chaize, Charon, Chasseing, Chatillon, Commeinhes, Cornu, Danesi, Darnaud, Dassault et Delattre, Mmes Deroche, Deromedi, Des Esgaulx, Deseyne et di Folco, M. P. Dominati, Mme Duchêne, M. Dufaut, Mme Duranton, M. Emorine, Mme Estrosi Sassone, MM. Fontaine, B. Fournier, J.P. Fournier, Frassa et J. Gautier, Mme Giudicelli, MM. Grand, Gremillet, Grosdidier et Grosperrin, Mme Gruny, MM. Guené, Houel et Houpert, Mme Hummel, MM. Huré, Husson et Hyest, Mme Imbert, MM. Joyandet, Kennel et Laménie, Mme Lamure, MM. Laufoaulu, D. Laurent, Lefèvre, Legendre, de Legge, Leleux, Lemoyne, Lenoir, P. Leroy, Longuet, Magras, Malhuret, Mandelli, A. Marc, Mayet, Morisset, Mouiller, de Nicolaÿ, Paul, Pellevat, Pierre, Pinton, Pointereau, Poniatowski, Portelli, de Raincourt, Reichardt, Retailleau, Revet, D. Robert, Saugey, Savary, Savin, Sido et Trillard, Mme Troendlé et MM. Vaspart, Vasselle, Vendegou et Vogel.
Après l'article 11
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 4614-12 du code du travail est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Le recours à cet expert fait l'objet d'un accord entre l'employeur et la majorité des membres désignés du comité. En cas de désaccord sur la nécessité d'une expertise, sur le choix de l'expert ou sur l'étendue de la mission qui lui est confiée, la décision est prise par le président du tribunal de grande instance statuant en urgence. »
Mme Sophie Primas - Nous reprenons une des propositions formulées lors de la négociation interprofessionnelle sur la modernisation du dialogue social : que le recours à un expert pour le CHSCT doive faire l'objet d'un accord entre l'employeur et la majorité des membres du comité.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Cette restriction limite excessivement les prérogatives du CHSCT. Tout retard dans la procédure pourrait être préjudiciable aux salariés.
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis défavorable. L'employeur serait à la fois juge et partie.
Mme Sophie Primas. - Je suis sensible, cette fois, aux arguments du rapporteur.
L'amendement n°168 rectifié est retiré.
M. le président. - Amendement n°167 rectifié bis, présenté par Mme Primas, MM. Allizard, G. Bailly, Baroin, Bas, Bignon, Bizet et Bonhomme, Mme Bouchart, MM. Bouchet, Calvet et Cambon, Mme Canayer, M. Carle, Mme Cayeux, MM. César, Chaize, Charon, Chasseing, Chatillon, Commeinhes, Cornu, Danesi, Darnaud, Dassault et Delattre, Mmes Deroche, Deromedi, Des Esgaulx, Deseyne et di Folco, M. P. Dominati, Mme Duchêne, M. Dufaut, Mme Duranton, M. Emorine, Mme Estrosi Sassone, MM. Falco, Fontaine, B. Fournier, J.P. Fournier, Frassa et J. Gautier, Mme Giudicelli, MM. Grand, Gremillet, Grosdidier et Grosperrin, Mme Gruny, MM. Guené, Houel et Houpert, Mme Hummel, MM. Huré, Husson et Hyest, Mme Imbert, MM. Joyandet, Kennel et Laménie, Mme Lamure, MM. Laufoaulu, D. Laurent, Lefèvre, Legendre, de Legge, Leleux, Lemoyne, Lenoir, P. Leroy, Longuet, Magras, Malhuret, Mandelli, A. Marc, Mayet, Morisset, Mouiller, de Nicolaÿ, Paul, Pellevat, Pierre, Pillet, Pintat, Pinton, Pointereau, Poniatowski, Portelli, de Raincourt, Reichardt, Retailleau, Revet, D. Robert, Saugey, Savary, Savin, Sido et Trillard, Mme Troendlé et MM. Vaspart, Vasselle, Vendegou, Vogel et Doligé.
Après l'article 11
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le premier alinéa de l'article L. 4614-13 du code du travail est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Ils font l'objet d'un barème, établi selon des modalités définies par décret. »
Mme Sophie Primas. - Nous ne voulons pas des expertises low cost mais un encadrement des pratiques.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - La rapporteur était favorable sous réserve de modifications -que vous avez effectuées- mais la commission des affaires sociales n'est pas favorable à l'instauration d'un barème.
M. François Rebsamen, ministre. - Les tarifs des experts sont déjà soumis à un agrément par le ministère du travail. Il est en outre difficile d'établir un barème car les expertises sont très diverses. Rien n'empêche les CE et CHSCT de contester les coûts s'ils leurs paraissent exorbitants. Avis défavorable.
L'amendement n°167 rectifié bis n'est pas adopté.
ARTICLE 12
M. le président. - Amendement n°15 rectifié, présenté par M. Cadic, Mme Billon, MM. Canevet et Guerriau, Mmes Doineau, Gatel et Jouanno, M. Gabouty et Mme Loisier.
I. - Alinéas 3
Rédiger ainsi cet alinéa :
« En l'absence des délégués du personnel titulaires, les délégués du personnel suppléants participent aux réunions avec l'employeur. » ;
II. - Alinéas 5, troisième phrase
Supprimer cette phrase.
M. Olivier Cadic. - Cet amendement rétablit un élément essentiel de simplification qui a été remis en cause par la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale et partiellement modifié par la commission au Sénat : à savoir que les suppléants ne siègent qu'en l'absence des titulaires.
M. le président. - Amendement identique n°169 rectifié, présenté par Mme Gruny, MM. Allizard, G. Bailly, Baroin, Bas, Bignon et Bizet, Mme Bouchart, MM. Bouchet, Calvet et Cambon, Mme Canayer, M. Carle, Mme Cayeux, MM. César, Chaize, Charon, Chasseing, Chatillon, Commeinhes, Cornu, Danesi, Darnaud, Dassault et Delattre, Mmes Deroche, Deromedi, Des Esgaulx, Deseyne et di Folco, M. P. Dominati, Mme Duchêne, M. Dufaut, Mme Duranton, M. Emorine, Mme Estrosi Sassone, MM. Fontaine, B. Fournier, J.P. Fournier, Frassa et J. Gautier, Mme Giudicelli, MM. Grand, Gremillet, Grosdidier, Grosperrin, Guené, Houel et Houpert, Mme Hummel, MM. Huré, Husson et Hyest, Mme Imbert, MM. Joyandet, Karoutchi, Kennel et Laménie, Mme Lamure, MM. D. Laurent, Legendre, de Legge, Leleux, Lemoyne, Lenoir, P. Leroy, Longuet, Magras, Malhuret, Mandelli, A. Marc, Morisset, Paul, Pellevat, Pierre, Pillet, Pintat, Pinton, Pointereau, Poniatowski et Portelli, Mme Primas, MM. de Raincourt, Reichardt, Retailleau, Revet, D. Robert, Saugey, Savary, Savin, Sido et Trillard, Mme Troendlé et MM. Vaspart, Vasselle, Vendegou, Vogel, Mayet et de Nicolaÿ.
Mme Sophie Primas. - Défendu.
M. le président. - Amendement n°129 rectifié, présenté par Mme Laborde et MM. Mézard, Arnell, Bertrand, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Requier.
Alinéa 3
Rédiger ainsi cet alinéa :
« En l'absence des délégués du personnel titulaires, les délégués du personnel suppléants participent aux réunions avec l'employeur. » ;
M. Jean-Claude Requier. - Cet amendement rétablit la rédaction initiale du projet de loi qui ne prévoit la participation des délégués du personnel suppléants aux réunions qu'en cas d'absence des délégués titulaires. Comme je l'ai dit hier, les suppléants doivent suppléer !
M. le président. - Amendement n°130 rectifié, présenté par Mme Laborde et MM. Mézard, Arnell, Bertrand, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Requier.
Alinéa 5, troisième phrase
Supprimer cette phrase.
M. Jean-Claude Requier. - Défendu.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Contre l'avis de votre rapporteur, la commission des affaires sociales a émis un avis défavorable. Je regrette que M. Requier ne nous parle pas à nouveau de rugby...
Qu'en pense le Gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre. - Favorable aux quatre amendements.
M. Jean-Claude Requier. - Comme le disait Albert Ferrasse, ancien président de la Fédération française de rugby : « les présidents président, les entraîneurs entraînent, les joueurs jouent, les suppléants suppléent ». (Sourires)
M. Olivier Cadic. - Je remercie le Gouvernement pour son soutien.
Les amendements identiques n°15 rectifié et 169 rectifié sont adoptés.
Les amendements nos129 rectifié et 130 rectifié n'ont plus d'objet.
M. le président. - Amendement n°311, présenté par Mme Procaccia, au nom de la commission des affaires sociales.
Alinéa 4
Après les mots :
deuxième phrase
insérer les mots :
du deuxième alinéa
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Amendement de précision.
M. François Rebsamen, ministre. - Avis favorable.
L'amendement n°311 est adopté.
M. le président. - Amendement n°312, présenté par Mme Procaccia, au nom de la commission des affaires sociales.
Alinéa 5, deuxième phrase
Remplacer la référence :
L. 2323-8
par la référence :
L. 2323-10
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Nous corrigeons une erreur.
M. François Rebsamen, ministre. - Avis favorable.
L'amendement n°312 est adopté.
L'amendement n°289 rectifié quater n'est pas défendu.
M. le président. - Amendement n°228 rectifié, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
I. - Alinéa 7
1° Première phrase
Remplacer les mots :
peut être autorisé par accord entre l'employeur et les membres élus du comité
par les mots :
est uniquement autorisé en cas de circonstances exceptionnelles
2° Deuxième phrase
Supprimer cette phrase.
II - Alinéa 15
1° Première phrase
Remplacer les mots :
peut être autorisé par accord entre l'employeur et les membres élus du comité
par les mots :
est uniquement autorisé en cas de circonstances exceptionnelles
2° Deuxième phrase
Supprimer cette phrase.
III. - Alinéa 17
1° Première phrase
Remplacer les mots :
peut être autorisé par accord entre le président et les représentants du personnel siégeant au comité
par les mots :
est uniquement autorisé en cas de circonstances exceptionnelles
2° Deuxième phrase
Supprimer cette phrase.
IV. - Alinéa 19
1° Première phrase
Remplacer les mots :
peut être autorisé par accord entre le chef de l'entreprise dominante du groupe et les représentants du personnel siégeant au comité
par les mots :
est uniquement autorisé en cas de circonstances exceptionnelles
2° Deuxième phrase
Supprimer cette phrase.
V. - Alinéa 21
1° Première phrase
Remplacer les mots :
peut être autorisé par accord entre le président et les représentants du personnel siégeant au comité
par les mots :
est uniquement autorisé en cas de circonstances exceptionnelles
2° Deuxième phrase
Supprimer cette phrase.
VI. - Alinéa 31
1° Première phrase
Remplacer les mots :
peut être autorisé par accord entre l'employeur et les membres des institutions réunies
par les mots :
est uniquement autorisé en cas de circonstances exceptionnelles
2° Deuxième phrase
Supprimer cette phrase.
VII. - Alinéa 34
1° Première phrase
Remplacer les mots :
peut être autorisé par accord entre l'employeur et les membres désignés du comité
par les mots :
est uniquement autorisé en cas de circonstances exceptionnelles
2° Deuxième phrase
Supprimer cette phrase.
VIII. - Alinéa 36
1° Première phrase
Remplacer les mots :
peut être autorisé par accord entre l'employeur et les représentants de chaque comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail
par les mots :
est uniquement autorisé en cas de circonstances exceptionnelles
2° Deuxième phrase
Supprimer cette phrase.
M. Jean-Pierre Bosino. - Le recours à la visioconférence doit rester exceptionnel car les élus doivent pouvoir se rencontrer directement le plus souvent possible.
M. le président. - Amendement n°230, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéas 7, 15, 19, 21, 31, 34 et 36, premières phrases
Après le mot :
accord
insérer le mot :
majoritaire
M. Christian Favier. - Amendement de repli qui limite le recours à la visioconférence dans l'ensemble des instances à un accord majoritaire.
La Cour des comptes considère que le recours à la visioconférence ne doit être possible que s'il n'y a aucun refus d'un participant et que les questions à l'ordre du jour n'impliquent pas un vote à bulletin secret.
M. le président. - Amendement n°229, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéas 7, 15, 19, 21, 31, 34, et 36, premières phrases
Compléter ces phrases par les mots :
, à condition d'avoir l'accord unanime des élus
M. Christian Favier. - Amendement de repli.
M. le président. - Amendement n°290 rectifié quater, présenté par MM. Lemoyne, Laufoaulu et Morisset, Mme Imbert, MM. Cornu, Calvet, Chatillon, Vaspart, de Raincourt, P. Dominati et del Picchia, Mme Micouleau, M. Revet, Mmes Morhet-Richaud et Bouchart et MM. Mandelli, Longuet, Pierre, Grand, Chaize, Lefèvre, Pellevat, G. Bailly, Darnaud, Genest et Gremillet.
Alinéa 15, première et deuxième phrases
Remplacer ces phrases par une phrase ainsi rédigée :
L'employeur peut recourir à la visioconférence pour tenir les réunions du comité central d'entreprise.
M. Antoine Lefèvre. - Défendu.
M. le président. - Amendement n°293 rectifié quater, présenté par MM. Lemoyne, Laufoaulu et Morisset, Mme Imbert, MM. Cornu, Calvet, Chatillon, Vaspart, de Raincourt, P. Dominati et del Picchia, Mme Micouleau, M. Revet, Mmes Morhet-Richaud et Bouchart et MM. Mandelli, Longuet, Pierre, Grand, Chaize, Lefèvre, Pellevat, G. Bailly, Darnaud, Genest et Gremillet.
Alinéa 17, première et deuxième phrases
Remplacer ces phrases par une phrase ainsi rédigée :
L'employeur peut recourir à la visioconférence pour tenir les réunions du comité de groupe.
M. Antoine Lefèvre. - Défendu.
M. le président. - Amendement n°291 rectifié quater, présenté par MM. Lemoyne, Laufoaulu et Morisset, Mme Imbert, MM. Cornu, Calvet, Chatillon, Vaspart, de Raincourt, P. Dominati et del Picchia, Mme Micouleau, M. Revet, Mmes Morhet-Richaud et Bouchart et MM. Mandelli, Longuet, Pierre, Grand, Chaize, Lefèvre, Pellevat, G. Bailly, Darnaud, Genest et Gremillet.
Alinéa 19, première et deuxième phrases
Remplacer ces phrases par une phrase ainsi rédigée :
L'employeur peut recourir à la visioconférence pour tenir les réunions du comité d'entreprise européen.
M. Antoine Lefèvre. - Défendu.
M. le président. - Amendement n°292 rectifié quater, présenté par MM. Lemoyne, Laufoaulu et Morisset, Mme Imbert, MM. Cornu, Calvet, Chatillon, Vaspart, de Raincourt, P. Dominati et del Picchia, Mme Micouleau, M. Revet, Mmes Morhet-Richaud et Bouchart et MM. Mandelli, Longuet, Pierre, Grand, Chaize, Lefèvre, Pellevat, G. Bailly, Darnaud, Genest et Gremillet.
Alinéa 21, première et deuxième phrases
Remplacer ces phrases par une phrase ainsi rédigée :
L'employeur peut recourir à la visioconférence pour tenir les réunions du comité de la société européenne.
M. Antoine Lefèvre. - Défendu.
M. le président. - Amendement n°294 rectifié quater, présenté par MM. Lemoyne, Laufoaulu et Morisset, Mme Imbert, MM. Cornu, Calvet, Chatillon, Vaspart, de Raincourt, P. Dominati et del Picchia, Mme Micouleau, M. Revet, Mmes Morhet-Richaud et Bouchart et MM. Mandelli, Longuet, Pierre, Grand, Chaize, Lefèvre, Pellevat, G. Bailly, Darnaud, Genest et Gremillet.
Alinéa 31, première et deuxième phrases
Remplacer ces phrases par une phrase ainsi rédigées :
L'employeur peut recourir à la visioconférence pour tenir les réunions communes prévues à l'article L. 23-101-1.
M. Antoine Lefèvre. - Défendu.
M. le président. - Amendement n°295 rectifié quater, présenté par MM. Lemoyne, Laufoaulu et Morisset, Mme Imbert, MM. Cornu, Calvet, Chatillon, Vaspart, de Raincourt, P. Dominati et del Picchia, Mme Micouleau, M. Revet, Mmes Morhet-Richaud et Bouchart et MM. Mandelli, Longuet, Pierre, Grand, Chaize, Lefèvre, Pellevat, G. Bailly, Darnaud, Genest et Gremillet.
Alinéa 34, première et deuxième phrases
Remplacer ces phrases par une phrase ainsi rédigée :
L'employeur peut recourir à la visioconférence pour tenir les réunions du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
M. Antoine Lefèvre. - Défendu.
M. le président. - Amendement n°296 rectifié quater, présenté par MM. Lemoyne, Laufoaulu et Morisset, Mme Imbert, MM. Cornu, Calvet, Chatillon, Vaspart, de Raincourt, P. Dominati et del Picchia, Mme Micouleau, M. Revet, Mmes Morhet-Richaud et Bouchart et MM. Mandelli, Longuet, Pierre, Grand, Chaize, Lefèvre, Pellevat, G. Bailly, Darnaud, Genest et Gremillet.
Alinéa 36, première et deuxième phrases
Remplacer ces phrases par une phrase ainsi rédigée :
L'employeur peut recourir à la visioconférence pour tenir les réunions de l'instance de coordination.
M. Antoine Lefèvre. - Défendu.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Les partenaires sociaux n'ont pas manifesté d'opposition au recours à la visioconférence. Avis défavorable à l'amendement n°228 : la notion de circonstances exceptionnelles est imprécise. Fait-on allusion à une tempête de neige ? La visioconférence ne s'improvise pas ; on ne va pas la subordonner aux prévisions de la météo ! Avis défavorable aux amendements nos230 et 229 qui sont déjà satisfaits car la majorité des instances représentatives du personnel doivent se prononcer en faveur de la visioconférence et donc, de facto, la majorité des élus.
Avis défavorable aux amendements nos290 rectifié quater, 293 rectifié quater, 291 rectifié quater, 292 rectifié quater, 294 rectifié quater, 295 rectifié quater, 296 rectifié quater qui élargissent excessivement le champ de la visioconférence.
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis, quitte à ce que ce soit pour des raisons opposées.
M. Jean-Claude Lenoir. - Les sites d'une même entreprise sont parfois très éloignés. La visioconférence est un outil qui permet aux élus de se parler. Favoriser un tel contact direct est aussi un moyen d'accélérer les procédures. Je regrette que l'amendement n°289 rectifié quater n'ait pas été défendu.
M. Jackie Pierre. - Je ne comprends pas pourquoi l'on refuse d'utiliser des technologies qui limitent les émissions de CO2 en réduisant les déplacements.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - La visioconférence est justement prévue par ce texte ! De là à l'imposer d'emblée à tous, il y a un pas, d'autant que cela coûte assez cher en matériel et que certaines entreprises peuvent souhaiter ne pas faire cette dépense. Laissons les entreprises et les salariés libres de s'organiser.
M. Jean-Pierre Bosino. - Nous ne sommes pas hostiles aux nouvelles technologies. Mais il faut aussi que les délégués du personnel répartis sur différents sites puissent se rencontrer lors de certaines réunions des instances représentatives du personnel. De toute manière, les votes à bulletin secret exigent la présence physique.
Mme Jacky Deromedi. - Nos amendements n'imposent pas la visioconférence mais autorisent seulement son emploi. C'est une source d'économie d'argent et d'énergie !
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - C'est la nouveauté que ce texte apporte ! Vouloir imposer la visioconférence à tous n'est pas la meilleure méthode.
M. François Rebsamen, ministre. - Je partage l'avis de la rapporteure. La visioconférence ne peut pas être utilisée seulement dans des circonstances exceptionnelles, ni utilisée systématiquement. Ce texte est un texte d'équilibre. De même l'employeur ne saurait être le seul décisionnaire : un accord est préférable.
Les amendements nos228 rectifié, 230, et 229 ne sont pas adoptés.
Les amendements nos290 rectifié quater et 293 rectifié quater sont adoptés.
Les amendements nos291 rectifié quater et 292 rectifié quater ne sont pas adoptés.
Après une épreuve à main levée déclarée douteuse, l'amendement no294 rectifié quater, mis aux voix par assis et levé, n'est pas adopté, non plus que les amendements nos295 rectifié quater et 296 rectifié quater.
M. le président. - Amendement n°313, présenté par Mme Procaccia, au nom de la commission des affaires sociales.
Alinéa 11
Remplacer cet alinéa par deux alinéas ainsi rédigés :
b) Le premier alinéa est ainsi rédigé :
« À l'issue du délai mentionné au premier alinéa, le procès-verbal est transmis à l'employeur, qui fait connaître lors de la réunion du comité d'entreprise suivant cette transmission sa décision motivée sur les propositions qui lui ont été soumises. » ;
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Amendement rédactionnel.
M. François Rebsamen, ministre. - Avis favorable.
L'amendement n°312 est adopté.
L'article 12, modifié, est adopté.
ARTICLES ADDITIONNELS
M. le président. - Amendement n°57 rectifié bis, présenté par Mme Mélot, MM. Houel, Calvet, del Picchia, César, B. Fournier, Bouchet, D. Robert et Mouiller, Mme Lopez, M. Morisset, Mmes Gruny et Deromedi et MM. Bizet et Revet.
Après l'article 12
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. - L'article 15 de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique de l'État est ainsi modifié :
1° Le second alinéa du I est remplacé par deux alinéas ainsi rédigés :
« Chaque département ministériel comprend un comité technique ministériel.
« Les autres comités techniques sont créés, par arrêté du ministre, en cohérence avec l'organisation des programmes, des budgets opérationnels de programme et des unités opérationnelles. » ;
2° Après le premier alinéa du II, sont insérés trois alinéas ainsi rédigés :
« Chaque année, ils reçoivent communication et débattent d'un document d'orientation présentant les sujets appelés à faire l'objet d'une consultation, les éléments de diagnostic, les objectifs poursuivis, les principales options ainsi que le calendrier de mise en oeuvre envisagé.
« Dans l'exercice de leurs attributions consultatives, les comités techniques formulent des voeux, des avis et des propositions.
« L'autorité auprès de laquelle les comités techniques sont placés rend compte, en précisant ses motivations, de la suite donnée à ces voeux, avis et propositions. » ;
3° Le III est ainsi modifié :
a) Le deuxième alinéa est complété par les mots : « , sur des listes établies par les organisations syndicales pour chaque catégorie de personnel : » ;
b) Après le deuxième alinéa, sont insérés neufalinéas ainsi rédigés :
« - d'une part, par le collège des agents occupant des emplois de catégorie A ;
« - d'autre part, par le collège des agents occupant des emplois de catégorie B ;
« - enfin, par le collège des agents occupant des emplois de catégorie C.
« Le nombre total des représentants titulaires du personnel est défini en fonction des effectifs des personnels en poste dans leur ressort de compétence. Il ne saurait être supérieur à trente en ce qui concerne le comité technique ministériel et à quinze en ce qui concerne les autres comités.
« Le nombre des représentants à élire pour chaque collège est proportionnel à l'effectif des agents qui en relèvent.
« Cette règle ne doit pas conduire à ce que :
« a) Un collège n'ait aucun siège ;
« b) Le nombre de sièges des agents occupant des emplois dont l'indice terminal est placé hors échelle, ou des emplois de même niveau, soit inférieur à deux dans le collège des agents occupant des emplois de catégorie A, lorsque les effectifs en poste dans le ressort du comité technique vont de cinq cents à deux mille agents, et à trois lorsque qu'il y en a plus de deux mille.
« Lorsque dans le ressort d'un comité technique, le nombre des agents occupant des emplois dont l'indice terminal est placé hors échelle, ou des emplois de même niveau, est au moins égal à vingt-cinq au moment de la constitution ou du renouvellement du comité, ces agents constituent un quatrième collège. » ;
c) Les troisième, avant-dernier et dernier alinéas sont supprimés.
II. - À la première phrase de l'article 17 de la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 précitée, la référence : « , 15 » est supprimée.
Mme Colette Mélot. - L'alinéa 8 du Préambule de la Constitution de 1946 dispose que « tout travailleur participe, par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu'à la gestion des entreprises ». Ce principe s'applique tant dans le secteur privé, que dans la fonction publique. Or, malgré la réforme engagée par la loi du 5 juillet 2010, les comités techniques de la fonction publique n'ont pas acquis un rôle aussi développé que les comités d'entreprise dans le secteur privé, entravant le plein essor du dialogue social au sein de la fonction publique.
Les règles applicables aux comités techniques au sein de la fonction publique de l'État pourraient être rapprochées de celles relatives aux comités d'entreprise dans le secteur privé.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Cet amendement n'a pas de lien avec ce texte. Retrait ?
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis : c'est hors-sujet.
Mme Colette Mélot. - Reste qu'il ne serait pas inutile de renforcer le dialogue social dans la fonction publique. Cela aurait dû figurer dans ce texte.
L'amendement n°57 rectifié bis est retiré.
M. le président. - Amendement n°154 rectifié bis, présenté par Mme Gruny, MM. Allizard, G. Bailly, Baroin, Bas, Béchu, Bignon, Bizet et Bonhomme, Mme Bouchart, MM. Bouchet, Calvet et Cambon, Mme Canayer, M. Carle, Mme Cayeux, MM. César, Chaize, Charon, Chasseing, Chatillon, Commeinhes, Cornu, Danesi, Darnaud, Dassault et Delattre, Mmes Deromedi, Des Esgaulx, Deseyne et di Folco, M. P. Dominati, Mme Duchêne, M. Dufaut, Mme Duranton, M. Emorine, Mme Estrosi Sassone, MM. Fontaine, B. Fournier, J.P. Fournier, Frassa, J. Gautier, Genest et Gilles, Mme Giudicelli, MM. Grand, Gremillet, Grosdidier, Grosperrin, Houel et Guené, Mme Hummel, MM. Huré, Husson et Hyest, Mme Imbert, MM. Joyandet, Kennel et Laménie, Mme Lamure, MM. D. Laurent, Lefèvre, Legendre, de Legge, Leleux, Lemoyne, Lenoir, P. Leroy, Longuet, Magras, Malhuret, Mandelli, A. Marc et Mayet, Mme Mélot, MM. Morisset, Mouiller, de Nicolaÿ, Nougein, Paul, Pellevat, Pierre, Pillet, Pintat, Pinton, Pointereau, Poniatowski et Portelli, Mme Primas, MM. de Raincourt, Reichardt, Retailleau, Revet, D. Robert, Saugey, Savary, Savin, Sido et Trillard, Mme Troendlé et MM. Vaspart, Vasselle, Vendegou et Vogel.
Avant l'article 13
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
I. - Les sections 3 et 4 du chapitre Ier du titre IV du livre Ier du code de commerce sont ainsi rédigées :
« Section 3
« De l'instauration d'un délai permettant aux salariés de présenter une offre en cas de cessation d'activité dans les entreprises de moins de cinquante salariés
« Art. L. 141-23. - Dans les entreprises qui n'ont pas l'obligation de mettre en place un comité d'entreprise en application de l'article L. 2322-1 du code du travail, la réalisation des formalités de radiation du registre du commerce et des sociétés ne peut intervenir avant l'expiration d'un délai de deux mois à compter de la notification par l'employeur de son intention de mettre un terme à l'activité de l'entreprise ou de la société, afin de permettre à un ou plusieurs salariés de l'entreprise de présenter une offre pour la reprise de l'entreprise.
« La réalisation des formalités de radiation peut intervenir avant l'expiration du délai de deux mois dès lors que les salariés ont informé le cédant de leur décision unanime de ne pas présenter d'offre.
« Art. L. 141-24. - L'employeur porte sans délai à la connaissance des salariés la notification prévue au premier alinéa de l'article L. 141-23, en les informant qu'ils peuvent présenter une offre de reprise de l'entreprise.
« L'information des salariés peut être effectuée selon tout moyen, notamment par voie d'affichage sur le lieu de travail.
« Les salariés sont tenus à une obligation de discrétion à l'égard des informations communiquées en application des premier et deuxième alinéas du présent article.
« Art. L. 141-25. - La cessation d'activité est de nouveau soumise aux articles L. 141-23 et L. 141-24 lorsqu'elle intervient plus de deux ans après l'expiration du délai prévu à l'article L. 141-24.
« Art. L. 141-26. - La présente section n'est pas applicable aux sociétés faisant l'objet d'une procédure de conciliation, de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire régie par le livre VI.
« Section 4
« De l'information anticipée des salariés leur permettant de présenter une offre de reprise en cas de cessation d'activité dans les entreprises employant de cinquante à deux-cent quarante-neuf salariés
« Art. L. 141-27. - En cas de cessation d'activité, il est instauré une obligation d'information anticipée permettant à un ou plusieurs salariés de l'entreprise ou de la société de présenter une offre de reprise.
« En même temps qu'il procède, en application de l'article L. 2323-19 du code du travail, à l'information et à la consultation du comité d'entreprise, l'employeur porte à la connaissance des salariés son intention de mettre un terme à l'activité de l'entreprise ou de la société et leur indique qu'ils peuvent présenter au cédant une offre de reprise.
« Art. L. 141-28. - L'information des salariés peut être effectuée par tout moyen, précisé par voie réglementaire, de nature à rendre certaine la date de sa réception par ces derniers.
« Les salariés sont tenus à une obligation de discrétion s'agissant des informations reçues en application de la présente section, dans les mêmes conditions que celles prévues pour les membres des comités d'entreprise par l'article L. 2325-5 du code du travail, sauf à l'égard des personnes dont le concours est nécessaire pour leur permettre de présenter au cédant une offre de rachat.
« Art. L. 141-29. - La cessation d'activité est de nouveau soumise aux articles L. 141-27 et L. 141-28 lorsqu'elle intervient plus de deux ans après l'expiration du délai prévu à l'article L. 141-27.
« Si pendant cette période de deux ans le comité d'entreprise est consulté, en application de l'article L. 2323-19 du code du travail, sur un projet de cessation faisant l'objet de la notification prévue à l'article L. 141-27 du présent code, le cours du délai est suspendu entre la date de saisine du comité et la date où il rend son avis, et à défaut jusqu'à la date où expire le délai imparti pour rendre cet avis.
« Art. L. 141-30. - La présente section n'est pas applicable :
« - aux sociétés faisant l'objet d'une procédure de conciliation, de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire régie par les dispositions du livre VI ;
« - aux sociétés qui dépassent, à la clôture d'un exercice social, les seuils définissant les petites et moyennes entreprises prévus à l'article 2 de l'annexe à la recommandation 2003/361/CE de la Commission du 6 mai 2003 concernant la définition des micro, petites et moyennes entreprises. »
II. - Le chapitre X du titre III du livre II du code de commerce est abrogé.
III. - L'article 18 de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l'économie sociale et solidaire est abrogé.
Mme Pascale Gruny. - Afin de régler le problème du délai d'information préalable des salariés et de sécuriser juridiquement les cessions d'entreprise, il convient de limiter le délai d'information préalable des salariés aux seuls cas de cessation d'activité, du fait de l'absence de repreneur, ce qui est conforme avec l'intention initiale du législateur contenue dans l'exposé des motifs de la « loi Hamon ».
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Si je partage votre position de fond, cet amendement est éloigné de l'objet du texte. Retrait ?
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis. D'ailleurs cet amendement est satisfait par le plan TPE-PME annoncé par le Premier ministre le 9 juin.
Mme Pascale Gruny. - Mais ce plan n'a pas encore force de loi ! Le problème est trop grave pour que je retire cet amendement.
L'amendement n°154 rectifié bis n'est pas adopté.
ARTICLE 13
M. Dominique Watrin . - Tout en réduisant le pouvoir des représentants du personnel, ce texte prévoit une information des délégués du personnel sur le CICE et le crédit d'impôt recherche. Voilà qui est nécessaire. Le rapport de notre commission d'enquête sur le crédit d'impôt recherche n'a pas été adopté, à cause de l'opposition des Républicains, de l'UDI et de certains socialistes. Pourtant, 6 milliards sont en jeu, soit un dixième du produit de l'impôt sur les sociétés. Le CICE est plus important encore, et M. Macron proposait même de le remplacer par une diminution des charges sociales des entreprises, sans proposer de compensation.
Bref il aurait été de bon sens de donner aux IRP un droit de regard sur l'utilisation de ces cadeaux fiscaux. Cela aurait renforcé l'efficacité de ces aides et permis d'éviter les abus. Malheureusement notre amendement a été déclaré irrecevable au titre de l'article 40 par la commission des finances -qui laisse passer des amendements plus coûteux que le nôtre.
M. le président. - Amendement n°231, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Supprimer cet article.
Mme Annie David. - En regroupant les procédures de consultation-information, cet article fait disparaître le rapport de situation comparée des hommes et des femmes, ainsi que le rapport sur l'utilisation par l'entreprise du CICE.
En autorisant à fixer les modalités de consultation récurrente du CE par un accord signé par 30 % des organisations représentatives du personnel, il risque de réduire celle-ci à peau de chagrin et d'empêcher les salariés de participer aux décisions de l'entreprise.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - J'ai souffert sur cet article très technique. (Sourires) Il regroupe les dix-sept procédures d'information-consultation en trois blocs. Un accord collectif d'entreprise pourra déroger aux règles de consultation récurrente du CE. On ne peut rationaliser à droit constant, contrairement à ce que le groupe CRC semble croire. Avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - Avis défavorable.
Cet article associe plus étroitement le CE aux décisions des entreprises. La multiplication des procédures de consultation nuit au dialogue social. En les regroupant sous trois volets - les orientations stratégiques de l'entreprise, la situation économique et financière, la situation sociale et l'emploi - , cet article apporte une simplification bienvenue. C'est un pilier de ce texte, on ne saurait supprimer ces mesures de simplification sans préjudice. La base de données unique reprendra tous les éléments de diagnostic et de pénalités financières, y compris sur la promotion de l'égalité femmes-hommes. Avis défavorable.
Mme Annie David. - On parle beaucoup de rationalisation, de nouveaux droits pour les IRP, mais les nouvelles consultations seront en réalité moins précises, et la faculté des élus de demander des comptes bien moindres, sur l'égalité des sexes comme sur l'utilisation du CICE...
Emploi, formation, qualification, temps de travail, égalité de sexes, ce sont des sujets lourds, qui nécessitent des instances dédiées. Bien sûr, cela un coût. Il faut voir ce texte pour ce qu'il est : la recherche d'économies sur le dialogue social.
L'amendement n°231 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°232, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéas 6 et 7
Supprimer ces alinéas.
M. Jean-Pierre Bosino. - Ces alinéas suppriment l'obligation pour l'employeur de soumettre les projets d'accords collectifs, leur révision ou dénonciation à l'avis du comité d'entreprise.
La jurisprudence oblige au contraire les employeurs à s'y plier ! Que le comité d'entreprise se prononce sur les accords collectifs est dans l'intérêt de l'entreprise.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - C'est une mesure de simplification. Les syndicats et le comité d'entreprise sont deux institutions distinctes. Avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis.
L'amendement n°232 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°16 rectifié, présenté par M. Cadic, Mme Billon, M. Canevet, Mme Doineau, MM. Gabouty et Guerriau et Mme Jouanno.
Alinéa 11
Supprimer cet alinéa.
M. Jean-Marc Gabouty. - La loi de sécurisation de l'emploi du 14 juin 2013 a défini un délai de consultation par défaut d'un mois, l'employeur pouvant négocier des délais différents avec le comité d'entreprise, sans aller en deçà de quinze jours.
Le présent projet de loi revient sur cette règle en donnant une priorité à la négociation de ces délais avec les organisations syndicales. Or il est incohérent que les organisations syndicales négocient les modalités de fonctionnement d'une autre instance.
M. le président. - Amendement identique n°170 rectifié, présenté par MM. Lemoyne, Allizard, G. Bailly, Baroin, Bas, Bignon, Bizet et Bonhomme, Mme Bouchart, MM. Bouchet, Calvet et Cambon, Mme Canayer, M. Carle, Mme Cayeux, MM. César, Chaize, Charon, Chasseing, Chatillon, Commeinhes, Cornu, Danesi, Darnaud, Dassault et Delattre, Mmes Deroche, Deromedi, Des Esgaulx, Deseyne et di Folco, M. P. Dominati, Mme Duchêne, M. Dufaut, Mme Duranton, M. Emorine, Mme Estrosi Sassone, MM. Fontaine, B. Fournier, J.P. Fournier, Frassa et J. Gautier, Mme Giudicelli, MM. Grand, Gremillet, Grosdidier et Grosperrin, Mme Gruny, MM. Guené, Houel et Houpert, Mme Hummel, MM. Huré, Husson et Hyest, Mme Imbert, MM. Joyandet, Karoutchi, Kennel et Laménie, Mme Lamure, MM. D. Laurent, Lefèvre, Legendre, de Legge, Leleux, Lenoir, P. Leroy, Longuet, Magras, Malhuret, Mandelli, A. Marc, Mayet, Morisset, Mouiller, de Nicolaÿ, Paul, Pellevat, Pierre, Pillet, Pintat, Pinton, Pointereau, Poniatowski et Portelli, Mme Primas, MM. Reichardt, Retailleau, Revet, D. Robert, Saugey, Savary, Savin, Sido et Trillard, Mme Troendlé et MM. Vaspart, Vasselle, Vendegou, Vogel et de Raincourt.
Mme Élisabeth Lamure. - Même objet.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Les deux amendements modifient le texte du Gouvernement, non celui de la commission, qui a supprimé la priorité donnée à l'accord collectif. Retrait, sinon avis défavorable.
Nous contribuons par nous-mêmes à l'instabilité législative !
M. François Rebsamen, ministre. - Avis défavorable pour d'autres raisons. La loi de 2013 prévoyait des accords sur les délais de consultation entre délégués et employeurs. Ce texte élargit le champ de ces accords de méthode sur le fonctionnement du comité d'entreprise, à négocier dans le cadre normal du dialogue social.
L'amendement n°16 rectifié est retiré.
Mme Élisabeth Lamure. - Je comprends la position de la commission, mais cet amendement a été cosigné par une centaine de collègues, je ne veux donc pas le retirer...
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Il a été rédigé avant l'établissement du texte de la commission !
L'amendement n°170 rectifié n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°233, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéas 18 à 22
Supprimer ces alinéas.
M. Christian Favier. - Ces alinéas donnent à des délégués syndicaux réunissant 30 % des suffrages le droit de décider du fonctionnement d'une autre institution, le comité d'entreprise, en restreignant sa capacité d'action. C'est une mise sous tutelle ! Conservons un socle minimal.
M. le président. - Amendement n°98, présenté par Mme Schillinger et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéa 19
Remplacer les mots :
2 à
par les mots :
3 et
Mme Anne Emery-Dumas. - S'agissant des questions fondamentales relatives à l'orientation stratégique de l'entreprise, il est préférable de maintenir une obligation annuelle de consultation du comité d'entreprise, d'autant que les informations nécessaires devront être contenues dans la base de données unique et n'occasionneront donc pas de charges nouvelles.
M. le président. - Amendement n°318, présenté par Mme Procaccia, au nom de la commission des affaires sociales.
Alinéa 20
Remplacer la référence :
3,
par les mots :
2 à
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Amendement de conséquence avec les travaux de la commission des affaires sociales.
M. le président. - Amendement n°234, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéa 20
Remplacer les mots :
à l'exception des
par les mots :
comportant au minimum la liste des informations légales et réglementaires prévues à ces sous-sections, dont notamment les
M. Dominique Watrin. - Défendu.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - L'article 13 est délibérément souple sur l'organisation des trois blocs de négociation et volontairement muet sur l'ordre dans lequel il faut les aborder dans l'année. Avis défavorable à l'amendement n°233.
L'amendement n°98 supprime une précision apportée en commission des affaires sociales. Avis défavorable à titre personnel mais la commission a donné un avis favorable.
Le premier volet de l'amendement n°234 est satisfait, le second pose problème et il est sans doute en contradiction avec l'intention des auteurs. Avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - Deux versions de l'article 13 s'opposent : celle du gouvernement, équilibrée, concertée avec l'ensemble des partenaires sociaux ; celle de la commission, qui a sa propre logique.
Faisons confiance aux partenaires sociaux : avis défavorable à l'amendement n°233. L'amendement n°98 réintroduit le texte du Gouvernement : avis favorable. Avis défavorable à l'amendement n°318, ainsi qu'à l'amendement n°234.
L'amendement n°233 n'est pas adopté, non plus que l'amendement n°98.
L'amendement n°318 est adopté.
L'amendement n°234 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°235, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
I. - Alinéa 26
Après les mots :
au sein de l'entreprise :
insérer les mots :
chaque année
II. - Après l'alinéa 26
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Au-delà de leur intégration dans la base de données économiques et sociales, ces données, analyse et diagnostic font l'objet d'un rapport remis sur support papier tous les ans par l'employeur pour avis au comité d'entreprise, à défaut, aux délégués du personnel et à la commission de l'égalité professionnelle, quand elle existe ; »
Mme Annie David. - La suppression du rapport de situation comparée a fait couler beaucoup d'encre. Nous le réintégrons au texte. Les acteurs ont fini par se l'approprier et il est utile pour clarifier les négociations. Cet article 13 va à rebours de la loi relative à l'égalité réelle adoptée il y a un an. Le rapport de situation comparée est un socle législatif minimal.
Ne déconnectons pas le diagnostic sur la situation comparée des femmes et des hommes des négociations.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Vous réintroduisez un rapport sous forme physique, ce à quoi nous étions défavorables...
La loi de sécurisation de l'emploi qui n'a pas deux ans, prévoit que la base de données unique dématérialisée remplira cet office. Avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - L'alinéa 26 est suffisamment complet sur ce que contient la base de données unique. Il n'y a dans ce texte aucun recul. Faut-il néanmoins un rapport papier ? Je ne le crois pas. La loi supprime la forme, mais pas le fond. Le Gouvernement n'est pas moins attaché que les parlementaires à l'égalité femmes-hommes.
Mme Annie David. - Papier ou numérique, là n'est pas le problème.
Pourquoi avoir modifié et changé d'emplacement le rapport de situation comparée, pourquoi l'avoir déconnecté des négociations ? Vous dites que rien n'a changé, monsieur le ministre, mais je vous le fais remarquer une fois de plus, vos simplifications aboutissent à priver les salariés des moyens de se faire entendre dans l'entreprise. Les femmes restent les plus touchées par les inégalités. Les associations nous avaient alertés des dangers du texte initial. Il n'est pas si progressiste...
Mme Anne Emery-Dumas. - L'introduction des données du rapport dans la base de données unique était prévue par l'ANI de juin 2013. Ces dispositions me paraissent donc purement formelles, et les ajouts de l'Assemblée nationale, utiles.
Articulation entre vie personnelle et vie professionnelle, critères clairs, objectifs de progression, évolution des coûts... Ces éléments de situation comparée sont déjà très précisément définis. Le dialogue social tient désormais pleinement compte des écarts de situation entre hommes et femmes.
Mme Brigitte Gonthier-Maurin. - La délégation aux droits des femmes s'est beaucoup engagée dans ce chantier, défendant l'introduction dans ces rapports d'éléments chiffrés, destinés à faire progresser substantiellement les choses. Les femmes restent soumises au plafond de verre, voire à un mur de verre. Déconnecter le diagnostic des négociations est loin d'être anodin.
L'amendement n°235 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°147 rectifié, présenté par Mmes Jouanno et Bouchoux.
Alinéa 26
Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
Cette analyse repose sur des indicateurs chiffrés définis par décret qui peuvent varier selon que l'entreprise compte plus ou moins de 300 salariés.
Mme Chantal Jouanno. - Le Gouvernement envoie des messages contradictoires. La délégation aux droits des femmes a mené de nombreuses auditions, sur la base desquelles elle a fait des propositions. Faute d'indications chiffrées dans la base de données unique, rien ne changera ou si peu. C'est en outre ici qu'il convient de renvoyer au décret la liste de ces indicateurs chiffrés.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Il est satisfait par l'alinéa 75. Retrait ?
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis.
Mme Chantal Jouanno. - L'amendement est plus précis : il permet de différencier les obligations faites aux entreprises selon leur taille, plus ou moins 300 salariés.
M. François Rebsamen, ministre. - L'alinéa 89 mentionne ce seuil ! Il ne dit pas autre chose.
L'amendement n°147 rectifié n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°183 rectifié bis, présenté par M. Vasselle, Mme Micouleau, MM. Vogel, Perrin et Raison, Mme Bouchart, M. Médevielle, Mme Debré, MM. Laménie, Mayet, Commeinhes, Longuet et P. Leroy, Mme Gruny, MM. G. Bailly, Trillard, Pierre et Gabouty, Mme Garriaud-Maylam et M. Pellevat.
Après l'alinéa 26
Insérer un alinéa ainsi rédigé
...) Le treizième alinéa est complété par une phrase ainsi rédigée :
« À la demande d'une branche professionnelle, ce décret peut faire l'objet d'une adaptation en vue d'un accord de branche ou d'entreprise. » ;
M. Alain Vasselle. - J'ignore si cet amendement est à sa place ; je le défends malgré tout. Il introduit une souplesse : le contenu de la base de données devrait en effet être adapté à la réalité des entreprises en fonction de leur organisation ou domaine d'activité, afin de fluidifier le dialogue social.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - L'avant-dernier alinéa de l'article L. 2323-7-2 du code du travail prévoit que la base de données unique peut être enrichie par accord de branche, d'entreprise ou de groupe, en fonction du domaine d'activité. Retrait.
M. François Rebsamen, ministre. - L'amendement est satisfait. Avis défavorable.
M. Alain Vasselle. - Si les entreprises constataient une lacune, nous reviendrions à la charge...
L'amendement n°183 rectifié bis est retiré.
M. le président. - Amendement n°236, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéas 43 à 46
Supprimer ces alinéas.
M. Dominique Watrin. - Il est impensable que la consultation sur les orientations stratégiques se fasse au niveau du groupe et que les comités d'entreprise soient uniquement consultés sur leurs conséquences. Le 4 mai 2015, une réunion du comité d'entreprise de Norbert Dentressangle s'est tenue pour évoquer le rachat par XPO Logistics, qui compte 10 000 salariés, répartis sur 200 sites. Dans votre système, les salariés ne seront plus consultés...
M. le président. - Amendement n°237, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
I. - Alinéa 44, première phrase
Remplacer les mots :
que la consultation sur les orientations stratégiques est effectuée
par les mots :
une consultation spécifique sur les orientations stratégiques des entreprises du groupe
II. - Alinéa 45
Remplacer les mots :
conséquences de ces orientations stratégiques
par les mots :
orientations stratégiques propres à leur entreprise
M. Jean-Pierre Bosino. - Le comité de groupe, qui permet d'avoir une vision globale de la stratégie du groupe, ne peut en aucun cas se substituer aux instances propres à chaque entreprise, où sont définies des orientations stratégiques propres. Les deux instances sont complémentaires, non substituables l'une à l'autre.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Avis défavorable au n°236 : l'article L. 2323-11 ne prévoit qu'une faculté, il ne pose pas d'obligation. Aux partenaires sociaux de décider. Une précision sur Norbert Dentressangle : les OPA font l'objet d'un régime spécifique, qui est maintenu.
L'amendement n°237 est de repli, et en retrait par rapport au projet de loi. Nous préférons faire confiance aux partenaires sociaux : avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - La situation de Norbert Dentressangle ne nous laisse pas indifférent mais les OPA sont en effet un cas particulier. Les CE des entreprises ou établissements ne sont pas exclus du processus, ils seront toujours consultés sur les conséquences des orientations stratégiques.
L'idée de ce projet de loi est de supprimer les doublons et les obligations superflues - les réunions au mois d'août dont nous avons parlé hier par exemple... - afin de rendre le dialogue social plus attractif.
L'amendement n°236 n'est pas adopté,
non plus que l'amendement n°237.
M. le président. - Amendement n°151 rectifié, présenté par Mme Lamure, MM. Bouchet, Cadic, Canevet et Gabouty, Mme Morhet-Richaud, M. Vaspart, Mme Billon et MM. Adnot et Forissier.
Alinéa 52
Supprimer les mots :
, y compris sur l'utilisation du crédit d'impôt pour les dépenses de recherche,
Mme Élisabeth Lamure. - Ne contraignons pas les entreprises à consulter sur l'utilisation du crédit impôt recherche ! La consultation annuelle du comité d'entreprise concernant la situation économique et financière de l'entreprise abordera déjà la politique de recherche et de développement technologique. L'utilisation du CICE, les éventuelles créations d'emplois induites, peuvent être évoquées. Cela se justifie moins pour le CIR.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - La commission partage vos préoccupations sur cet alinéa modifié à l'Assemblée nationale. Avis favorable. Il n'est pas question aujourd'hui du CIR dans le code du travail, que je sache... Favorable.
M. Alain Gournac. - À vous, monsieur le ministre : un petit effort, acceptez l'amendement !
M. François Rebsamen, ministre. - Je comprends votre inquiétude. Mais je ne souhaite pas revenir sur cet ajout utile de vos collègues députés. Les entreprises sont comptables des aides reçues de l'État. Avis défavorable.
M. Alain Vasselle. - Veut-on mettre les crédits accordés par l'État sous la tutelle des syndicats ? Allons ! Le Gouvernement serait mieux inspiré de s'en tenir à son texte initial.
Mme Brigitte Gonthier-Maurin. - J'ai été rapporteure d'une commission d'enquête sur le sujet. Elle n'a pas trouvé de position commune, mais ses analyses n'en sont pas moins valables... Le CIR coûte 6 milliards d'euros en 2015, pour une large part consacrés à la stimulation de la recherche dans le privé. Que les syndicats soient consultés sur l'utilisation des sommes est la moindre des choses.
La lecture de mon rapport vous donnerait des éléments d'analyse supplémentaires.
M. Jean-Marc Gabouty. - Ce débat est surréaliste... Le fléchage du crédit d'impôt est impossible, comme l'est l'affectation d'une part de la DGF aux transports scolaires, par exemple... Ce qui doit être contrôlé, c'est l'effectivité de la dépense et sa conformité au dossier qui a ouvert droit au crédit d'impôt.
Mme Élisabeth Lamure. - Je le répète, les entreprises nous disent que les contrôles fiscaux sont quasi systématiques après que le crédit d'impôt recherche a été octroyé... Sans le CIR, il n'y aurait plus de recherche en France ! Ne décourageons pas les entreprises, qui pourraient être tentées de n'y plus recourir si les contrôles sont trop nombreux.
M. Jean-Pierre Bosino. - Incroyable... Les entreprises ne renonceront pas au CIR qui représente 6 milliards d'euros parce que son utilisation est contrôlée ! Il est légitime que le comité d'entreprise soit informé. Monsieur Gabouty, ma commune produit chaque année un rapport sur l'utilisation que je fais de la DSU !
M. Philippe Bonnecarrère. - Les contrôles sont effectivement assez rares, mais les demandes d'explications, elles, ne le sont pas... Évitons d'inquiéter les entreprises par des modifications intempestives de la législation. Je soutiens l'amendement.
L'amendement n°151 rectifié est adopté.
M. le président. - Amendement n°238, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéa 52
Compléter cet alinéa par deux phrases ainsi rédigées :
Tout comité d'entreprise ou, à défaut, un délégué du personnel, ou, à défaut, la délégation unique du personnel, peut saisir le comité de suivi du crédit impôt compétitivité emploi lorsqu'il estime que l'employeur ne respecte pas l'objet du crédit. Il peut le faire à partir des éléments que l'employeur se doit de fournir afin de procéder à la consultation annuelle sur la situation économique et financière de l'entreprise.
Mme Annie David. - Je suis dépitée de voir que le Sénat ne suit pas l'Assemblée nationale, qui avait retenu une des recommandations de Mme Gonthier-Maurin sur l'utilisation du CIR...
Par cet amendement, nous entendions aller encore un peu plus loin. Le CICE est la première des niches fiscales, une niche à 10 milliards d'euros... Mme Beaufils a le plus grand mal à obtenir des informations pour le rapport de contrôle budgétaire qu'elle rédige sur le sujet au nom de la commission des finances ; elle bute sur l'opacité du dispositif... Et M. Macron annonce la pérennisation du CICE sous forme d'allégements de charges... Tout est dit !
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Le comité d'entreprise a déjà un pouvoir de contrôle sur l'utilisation du CICE et peut, s'il n'obtient pas les éléments suffisants, établir un rapport qui est transmis au comité de suivi régional, qui lui-même établit une synthèse annuelle qu'il transmet au comité de suivi national. Il pourra aussi saisir le conseil d'administration ou de surveillance. Avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis.
L'amendement n°238 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°148 rectifié, présenté par Mmes Jouanno, Billon et Bouchoux.
Alinéa 75
Rédiger ainsi cet alinéa :
« 2° Un rapport sur la situation comparée des femmes et des hommes en matière d'égalité professionnelle au sein de l'entreprise, comportant les informations et les indicateurs chiffrés mentionnées au 1° bis de l'article L. 2323-8, ainsi qu'un plan d'action, qui évalue les objectifs fixés et les mesures prises au cours de l'année écoulée et détermine les objectifs de progression prévus pour l'année à venir, définit les actions qualitatives et quantitatives permettant de les atteindre et d'évaluer leur coût. Ce plan d'action doit porter sur un nombre minimum de domaines tel que prévu dans le décret mentionné à l'article L. 2242-9 ;
Mme Chantal Jouanno. - M. le ministre n'entend pas, dit-il, modifier les dispositions existantes sur l'égalité hommes-femmes, c'est une bonne chose, car on ne progresse en la matière qu'à petits pas -et tout recul législatif se traduit par un recul de la situation des femmes. Or l'alinéa 75 est plutôt confus. Cet amendement rétablit le rapport de situation comparée et ses indicateurs chiffrés. En outre, le plan d'action devra porter sur un nombre minimum de domaines fixé par décret.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - N'alourdissons pas la tâche des entreprises, qui devront alimenter la base de données unique. Il me semblait que les inquiétudes exprimées à l'Assemblée nationale avaient été levées... Le décret du 7 juillet 2011 devrait vous rassurer. Peut-être le ministre en évoquera-t-il une évolution. Retrait, sinon avis défavorable.
M. le président. - Amendement n°240, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéa 75
Compléter cet alinéa par les mots :
et l'analyse tels que définis par l'article L. 2323-47 et par décret
M. Christian Favier. - Il manque à l'alinéa 75 un point primordial : une analyse écrite et détaillée sur la situation des femmes et des hommes dans l'entreprise. Elle serait particulièrement utile en cas de restructuration ou de plan de sauvegarde et doit faire partie des documents remis au comité d'entreprise.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Je ne relirai pas l'alinéa 26, qui vous satisfait entièrement. Retrait ?
M. François Rebsamen, ministre. - L'alinéa 26 devrait vous rassurer, monsieur Favier. Retrait de l'amendement n°240 ?
Les neuf items visés par la loi du 4 août 2014 sont conservés, y compris dans leur dimension qualitative, et les éléments du rapport serviront de support à la consultation sur la politique sociale. Un nouveau décret précisera bientôt les indicateurs.
Nous ne touchons pas au rapport, qui a permis à la France de rattraper une partie de son retard en matière d'égalité professionnelle hommes-femmes. Retrait de l'amendement n°148 rectifié ?
Mme Chantal Jouanno. - Pourquoi refuser une clarification ? Je maintiens l'amendement.
L'amendement n°148 rectifié n'est pas adopté, non plus que l'amendement n°240.
L'amendement n°149 rectifié est retiré.
M. le président. - Amendement n°241, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéa 89
Rédiger ainsi cet alinéa :
« Les informations et indicateurs sur la situation comparée des femmes et des hommes prévues au 2° de l'article L. 2323-17 sont tenus à la disposition de toute personne qui les demande et publiés sur le site internet de l'entreprise lorsqu'il en existe un. Les délégués syndicaux reçoivent communication de ce rapport dans les mêmes conditions que les membres du comité d'entreprise. La synthèse du plan d'action comprenant au minimum des indicateurs et objectifs de progression définis par décret, est portée à la connaissance des salariés par l'employeur, par voie d'affichage sur les lieux de travail et, éventuellement, par tout autre moyen adapté aux conditions d'exercice de l'activité de l'entreprise. » ;
Mme Brigitte Gonthier-Maurin. - Un décret en Conseil d'État préciserait désormais le contenu des informations mises à la disposition du comité d'entreprise, au lieu de la loi. Rien ne le justifie. Nous n'acceptons pas ce recul. Les salariés doivent être systématiquement informés.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Le décret est indispensable pour préciser le contenu des consultations. Votre amendement, qui empiète sur le domaine réglementaire, va beaucoup plus loin que le projet de loi en prévoyant la mise à disposition de toutes les données au lieu d'une synthèse. Est-ce vraiment plus digeste ? Avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis.
L'amendement n°241 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°242, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéa 158
1° Remplacer les mots :
les mots : « l'examen annuel des comptes prévu aux articles L. 2323-8 et L. 2323-9 » sont remplacés par
par les mots :
après le mot : « de », sont insérés
2° Après la référence :
L. 2323-12
insérer les mots :
et de
M. Jean-Pierre Bosino. - Les experts peuvent aujourd'hui mener une analyse fine des comptes et transmettre au comité d'entreprise des informations précieuses sur l'investissement, la rémunération des actionnaires et dirigeants, la politique en faveur de l'égalité salariale, l'emploi des jeunes et des seniors... C'est l'occasion d'appréhender l'entreprise dans sa globalité, d'autant que le recours à un expert peut être demandé à n'importe quel moment de l'année.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Le comité d'entreprise pourra se faire assister par un expert-comptable. Qui peut le plus, peut le moins.
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis défavorable.
L'amendement n°242 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°243, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Après l'alinéa 163
Insérer deux alinéas ainsi rédigés :
...° Le 5° est ainsi rédigé :
« 5° En vue de la consultation annuelle relative à la politique sociale et l'examen de la situation respective des femmes et des hommes de l'entreprise prévues aux articles L. 2323-15, L. 2323-17 et L. 2323-47. Le financement est conditionné au sens de l'article L. 2325-40. » ;
Mme Brigitte Gonthier-Maurin. - Pour que les consultations soient réellement efficaces, les élus du comité d'entreprise doivent préparer les réunions - alors que la culture de la transparence est loin de s'être imposée dans l'entreprise. L'analyse d'un expert-comptable est précieuse pour aider les élus à comprendre la stratégie, la situation économique et financière de l'entreprise comme sa politique sociale et d'emploi. D'autant que les consultations ont lieu dans un temps de plus en plus limité...
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - L'amendement est satisfait par les alinéas 161 et 75. Retrait ?
M. François Rebsamen, ministre. - En effet, Mme Mazetier a fait ajouter à l'Assemblée nationale, un alinéa 165 qui vous satisfait.
L'amendement n°243 est retiré.
M. le président. - Amendement n°244, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Après l'alinéa 164
Insérer deux alinéas ainsi rédigés :
...° Il est ajouté un 7° ainsi rédigé :
« 7° En vue de la préparation des consultations prévues à l'article L. 2323-6. »
M. Dominique Watrin. - Je ne crois pas que celui-ci, qui concerne les consultations annuelles, soit satisfait, d'autant que celles-ci regroupent des sujets particulièrement vastes et variés.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Il l'est pourtant... Retrait.
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis.
L'amendement n°244 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°171 rectifié bis, présenté par Mme Gruny, MM. Allizard, G. Bailly, Baroin, Bignon, Bizet et Bonhomme, Mme Bouchart, MM. Bouchet, Calvet et Cambon, Mme Canayer, M. Carle, Mme Cayeux, MM. César, Chaize, Charon, Chasseing, Commeinhes, Cornu, Danesi, Darnaud, Dassault et Delattre, Mmes Deromedi, Des Esgaulx, Deseyne et di Folco, M. P. Dominati, Mme Duchêne, M. Dufaut, Mme Duranton, M. Emorine, Mme Estrosi Sassone, MM. Fontaine, B. Fournier, J.P. Fournier, Frassa et J. Gautier, Mme Giudicelli, MM. Grand, Gremillet, Grosdidier, Grosperrin, Guené, Houel et Houpert, Mme Hummel, MM. Huré, Husson et Hyest, Mme Imbert, MM. Joyandet, Karoutchi, Kennel et Laménie, Mme Lamure, MM. Laufoaulu, D. Laurent, Lefèvre, Legendre, de Legge, Leleux, Lenoir, P. Leroy, Longuet, Magras, Malhuret, Mandelli, A. Marc, Mayet, Morisset, Mouiller, de Nicolaÿ, Paul, Pierre, Pinton, Pointereau, Poniatowski et Portelli, Mme Primas, MM. de Raincourt, Reichardt, Retailleau, Revet, D. Robert, Saugey, Savary, Savin, Sido et Trillard, Mme Troendlé et MM. Vaspart, Vasselle, Vendegou, Vogel et Gilles.
Alinéa 165
Supprimer cet alinéa.
Mme Jacky Deromedi. - Défendu.
M. le président. - Amendement identique n°297 rectifié quinquies, présenté par MM. Lemoyne, Chatillon et del Picchia, Mme Micouleau, M. Pellevat, Mme Lopez et M. Genest.
Mme Vivette Lopez. - Défendu.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Avis favorable à l'amendement n°171 rectifié bis, retrait du suivant.
M. François Rebsamen, ministre. - Avis défavorable à l'amendement n°171 rectifié bis, qui supprime un droit nouveau, ainsi qu'à l'amendement n°297 rectifié quinquies.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - L'alinéa 165 confond comité d'entreprise et délégué syndical, et relève plutôt de l'article 14.
L'avis de la commission est en fait favorable à l'amendement n°297 rectifié quinquies, qu'une rectification a rendu identique au précédent.
M. Daniel Gremillet. - La position du Gouvernement, qui prétend alléger les charges des entreprises, me surprend. Cessons de semer le doute sur leurs comptes.
Les amendements identiques nos171 rectifié bis et 297 rectifié quinquies sont adoptés.
L'article 13, modifié, est adopté.
ARTICLES ADDITIONNELS
M. le président. - Amendement n°306 rectifié ter, présenté par MM. Lemoyne et Morisset, Mme Imbert, MM. Cornu, Calvet, Chatillon, Vaspart, de Raincourt, P. Dominati et del Picchia, Mme Micouleau, M. Revet, Mmes Morhet-Richaud et Bouchart, MM. Mandelli, Longuet, Pierre, Grand, Chaize, Lefèvre, Pellevat et G. Bailly, Mme Lopez et MM. Darnaud et Genest.
Après l'article 13
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 2325-40 du code du travail est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Toutefois, le coût total des experts visés aux articles L. 2325-35 et L. 2325-38 ne peut dépasser, sur l'année civile, un montant hors taxes fixé par décret en Conseil d'État. Ce montant est déterminé en fonction de la masse salariale, telle qu'elle figure à la déclaration annuelle des salaires de l'établissement et de l'entreprise. »
Mme Jacky Deromedi. - Défendu.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - M. Lemoyne avait accepté de modifier cet amendement pour fixer un plafond au coût des experts, non en valeur absolue, ce qui est impraticable, mais en pourcentage. Cela n'a pas été fait, avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis. Il peut y avoir des évènements exceptionnels, fixer un plafond est malvenu.
M. Gérard Longuet. - Quel meilleur critère que la masse salariale quand il s'agit de défendre les salariés ? Les dépenses ne peuvent être multipliées à l'infini.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Impossible de fixer une valeur absolue.
M. François Rebsamen, ministre. - Ce peut être dangereux pour l'entreprise, dont la masse salariale peut évoluer... C'est presque une incitation à dépenser plus...
L'amendement n°306 rectifié ter n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°307 rectifié quater, présenté par MM. Lemoyne et Morisset, Mme Imbert, MM. Cornu, Calvet, Chatillon, Vaspart, de Raincourt, P. Dominati et del Picchia, Mme Micouleau, M. Revet, Mmes Morhet-Richaud et Bouchart, MM. Mandelli, Longuet, Pierre, Grand, Chaize, Lefèvre, Pellevat et G. Bailly, Mme Lopez et MM. Darnaud et Genest.
Après l'article 13
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 4614-13 du code du travail est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Toutefois, le coût total des expertises au titre de la présente section ne peut dépasser, sur l'année civile, un pourcentage fixé par décret en Conseil d'État en fonction de la masse salariale, telle qu'elle figure à la déclaration annuelle des salaires de l'établissement et de l'entreprise. »
M. Gérard Longuet. - Amendement de repli.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - La problématique est différente, car le CHSCT n'a pas de budget de fonctionnement, et les expertises qu'il demande ne sont pas couvertes par un barème. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre. - Défavorable : les expertises rémunérées par l'employeur sont limitativement énumérées par la loi, fixer un plafond est dangereux et absurde : cela inciterait à atteindre le plafond, même sans nécessité, et empêcherait de le dépasser en cas d'événements exceptionnels.
L'amendement n°307 rectifié quater n'est pas adopté.
ARTICLE 14
M. le président. - Amendement n°245, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Supprimer cet article.
M. Dominique Watrin. - Nous rejetons en bloc cet article qui contient bien des reculs, notamment à travers la fusion des négociations en trois volets. Il propose en outre de ne plus soumettre ces négociations à l'information du comité d'entreprise...
Outre qu'il supprime les négociations dédiées à l'égalité professionnelle, l'article regroupe au sein de chacun des trois thèmes des sujets qui méritent un temps de négociation en soi. De plus la périodicité des certaines négociations, aujourd'hui annuelle, devient triennale.
Au regard de la variété des sujets à aborder, comment garantir que ces négociations seront menées dans de bonnes conditions ? Il ne s'agit pas ici de rationaliser le dialogue social mais d'en réduire la portée.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Le regroupement des négociations obligatoires est un des apports de ce texte. Avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - Cet article est une avancée car le dialogue social est aujourd'hui trop fragmenté. Les négociations seront désormais regroupées en trois blocs, les partenaires sociaux pourront les regrouper autrement et adapter leur périodicité par accord majoritaire. La négociation sur les salaires conservera bien sûr une place à part.
L'amendement n°245 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°246, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéa 6
Après les mots :
les femmes et les hommes
rédiger ainsi la fin de cet alinéa :
dans l'entreprise, ainsi que sur les mesures permettant de les atteindre. Cette négociation s'appuie sur les éléments figurant dans les rapports prévus aux articles L. 2323-47 et L. 2323-57, complétés par les indicateurs contenus dans la base de données économique et sociale mentionnées à l'article L. 2323-7-2 et par toute information qui paraît utile aux négociateurs. Cette négociation porte notamment sur les conditions d'accès à l'emploi, à la formation professionnelle et à la promotion professionnelle, sur le déroulement des carrières, les conditions de travail et d'emploi et, en particulier, celles des salariés à temps partiel, sur l'articulation entre la vie professionnelle et la vie personnelle et sur la mixité des emplois. Cette négociation porte également sur l'application de l'article L. 241-3-1 du code de la sécurité sociale et sur les conditions dans lesquelles l'employeur peut prendre en charge tout ou partie du supplément de cotisations. Elle porte enfin sur la définition et la programmation de mesures permettant de supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes. Lorsqu'un accord triennal comportant de tels objectifs et mesures est signé dans l'entreprise, l'obligation de négocier devient triennale. La mise en oeuvre des mesures visant à supprimer les écarts de rémunération et les différences de déroulement de carrière entre les femmes et les hommes est suivie dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire sur les salaires effectifs prévue à l'article L. 2242-8 du présent code ;
Mme Annie David. - L'égalité professionnelle, vous le voyez, nous mobilise... Les associations féministes, en découvrant ce projet de loi, ont eu la mauvaise surprise de voir supprimer le rapport de situation comparée. Malgré les rétropédalages du Gouvernement, le compte n'y est pas. De même, il n'y aurait plus de négociation annuelle dédiée à l'égalité professionnelle, question primordiale s'il en est. Nous proposons au contraire d'en préciser le contenu et de mentionner les mesures qui sont prises pour atteindre partout l'objectif d'égalité.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Avis défavorable d'autant que l'amendement mentionne des rapports qui ont été supprimés à l'article 13.
M. François Rebsamen, ministre. - Nous avons du mal à nous comprendre... Le dialogue social, fragmenté et répétitif, perd son sens. C'est à cela que ce projet de loi remédie. L'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes sera abordée lors de la consultation sur la qualité de vie au travail et lors des négociations sur les salaires, les emplois et les parcours professionnels, c'est-à-dire de manière à la fois spécifique et transversale. Les informations de la base de données unique seront désormais disponibles en permanence. Avis défavorable.
Mme Nicole Bricq. - Cet article est très important, qui simplifie la vie de l'entreprise tout en redonnant du muscle aux négociations - celles-ci, c'est écrit expressément, portent notamment sur l'égalité hommes-femmes. Nous ne pouvons vous laisser dire le contraire. Il y a peut-être eu un peu de retard à l'allumage mais le ministre a vite comblé la lacune pointée par les associations - il faut dire que l'égalité professionnelle hommes-femmes n'est pas la première préoccupation des organisations syndicales... Le groupe socialiste et républicain proposera des compléments.
Mme Annie David. - Nous continuerons à nous exprimer, madame Bricq ! J'ai été syndicaliste et je sais que la question de la place des femmes dans l'entreprise - et dans le syndicalisme - n'est pas la première des préoccupations... Des femmes syndicalistes essaient toutefois de se faire entendre, comme les sénatrices au Sénat...
Les problématiques qui concernent les femmes doivent être suffisamment prises en compte dans l'entreprise. Ce n'est pas un progrès social de rendre triennales des négociations jusqu'ici annuelles... Voilà à quoi mènent simplification et rationalisation... Nous sommes inquiets.
L'amendement n°246 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°17 rectifié, présenté par M. Cadic, Mme Billon, MM. Canevet, Guerriau et Gabouty et Mme Loisier.
Après l'alinéa 7
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Si un accord de branche étendu applicable à l'entreprise couvre déjà l'un ou plusieurs de ces sujets à l'exception des rémunérations, l'employeur peut, après en avoir informé le comité d'entreprise, décider de ne pas engager les négociations concernées au sein de l'entreprise et appliquer directement l'accord de branche. » ;
Mme Anne-Catherine Loisier. - Dès lors qu'un accord de branche étendu couvre déjà l'un des sujets de négociation obligatoire, l'employeur ne doit pas être tenu d'engager un ou plusieurs sujets de négociation obligatoire. Dans ce cas de figure, l'accord de branche serait appliqué directement dans l'entreprise.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Votre amendement a pour effet de dispenser l'entreprise d'ouvrir une négociation sur l'épargne salariale, l'insertion des handicapés ou la prévoyance dès lors qu'un accord de branche, même ancien, aurait été signé ! Attendons les conclusions du rapport Combrexelle. Retrait ?
M. François Rebsamen, ministre. - Même position.
L'amendement n°17 rectifié est retiré.
La séance, suspendue à 17 h 30, reprend à 17 h 40.
M. le président. - Amendement n°247, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
I. - Alinéa 12
Supprimer cet alinéa.
II. - Après l'alinéa 12
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
...) À la deuxième phrase, les mots : « aux articles L. 2323-47 et L. 2323-57 » sont remplacés par les mots : « au 1° bis de l'article 2323-8 ».
M. Jean-Pierre Bosino. - L'égalité professionnelle nous tient à coeur. Les associations féministes sont inquiètes. L'alinéa 12 réduit les obligations de l'employeur dans des négociations obligatoires. Certes, vous voulez simplifier le dialogue social...
Mme Nicole Bricq. - Non : le vivifier !
M. Jean-Pierre Bosino. - ... mais pour que le dialogue social soit intéressant, encore faut-il qu'il y ait du grain à moudre.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Avis défavorable pour les raisons déjà évoquées.
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis.
L'amendement n°247 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°319, présenté par Mme Procaccia, au nom de la commission des affaires sociales.
I. - Alinéa 23, seconde phrase
Supprimer cette phrase.
II. - Après l'alinéa 42
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Dans les entreprises de travaux forestiers mentionnées au 3° de l'article L. 722-1 du code rural et de la pêche maritime, la négociation définie au premier alinéa du présent 5° porte sur l'accès aux garanties collectives mentionnées à l'article L. 911-2 du code de la sécurité sociale ;
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Rectification d'une erreur matérielle.
M. François Rebsamen, ministre. - Favorable.
L'amendement n°319 est adopté.
L'amendement n°70 rectifié n'est pas défendu.
M. le président. - Amendement n°252, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéa 36
1° Première phrase
Après les mots :
écarts de rémunération
insérer les mots :
, d'articulation entre la vie personnelle et la vie professionnelle
2° Seconde phrase
Rédiger ainsi cette phrase :
Cette négociation s'appuie sur le rapport sur la situation comparée des femmes et des hommes en matière d'égalité professionnelle au sein de l'entreprise, mentionné au 2° de l'article L. 2323-17.
Mme Christine Prunaud. - Nous voulons réintroduire l'articulation vie personnelle/professionnelle dans la négociation sur l'égalité professionnelle. Les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes s'expliquent certes par le plafond et les parois de verre, mais aussi par l'inégal partage des responsabilités familiales et domestiques. Depuis vingt-cinq ans, cet écart s'est réduit parce que le temps passé par les femmes aux tâches domestiques a baissé, non parce que les hommes s'y consacreraient davantage. Ce thème figurait d'ailleurs à l'article ancien L. 2242-5-1 relatif à la négociation.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - Cet amendement est satisfait, je le répète.
L'amendement n°252 n'est pas adopté.
L'amendement n°71 rectifié n'est pas soutenu.
M. le président. - Amendement n°253, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéa 38
Rédiger ainsi cet alinéa :
« En l'absence d'accord, l'employeur établit un plan d'action unilatéral destiné à assurer l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes fondé sur le rapport sur la situation comparée des femmes et des hommes en matière d'égalité professionnelle au sein de l'entreprise, mentionné au 2° de l'article L. 2323-17. L'accord et le plan d'action sont déposés auprès de l'autorité administrative. Une synthèse de l'accord ou à défaut, du plan d'action unilatéral, comprenant au minimum des indicateurs et des objectifs de progression définis par décret, est portée à la connaissance des salariés par l'employeur par voie d'affichage sur les lieux de travail et, éventuellement, par tout autre moyen adapté aux conditions d'exercice de l'activité de l'entreprise. Elle est également tenue à la disposition de toute personne qui la demande et publiée sur le site internet de l'entreprise lorsqu'il en existe un.
Mme Annie David. - Cet amendement s'inspire des travaux de la délégation aux droits des femmes, dont je regrette qu'elle ne se soit pas saisie de ce texte. Il précise le contenu, à défaut d'accord, du plan d'action unilatéral de l'employeur. Il clarifie les éléments sur lesquels porte la négociation. Brigitte Grésy, directrice générale du Conseil supérieur de l'égalité professionnelle, nous fait part de son inquiétude. Nous nous inspirons de ses préconisations.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Cet amendement est satisfait.
M. François Rebsamen, ministre. - Le Gouvernement est soucieux de promouvoir l'égalité professionnelle. Les modalités de publicité relèvent du règlement non de la loi. Retrait.
L'amendement n°253 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°248 rectifié, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Après l'alinéa 42
Insérer trois alinéas ainsi rédigés :
« Les entreprises d'au moins cinquante salariés sont soumises à une pénalité à la charge de l'employeur lorsqu'elles ne sont pas couvertes par un accord relatif à l'égalité professionnelle mentionné à l'article L. 2242-5 du présent code ou, à défaut d'accord, par les objectifs et les mesures constituant le plan d'action défini dans les rapports prévus aux articles L. 2323-47 et L. 2323-57. Les modalités de suivi de la réalisation des objectifs et des mesures de l'accord et du plan d'action sont fixées par décret. Dans les entreprises d'au moins trois cents salariés, ce défaut d'accord est attesté par un procès-verbal de désaccord.
« Le montant de la pénalité prévue au premier alinéa du présent article est fixé au maximum à 5 % des rémunérations et des gains au sens du premier alinéa de l'article L. 242-1 du code de la sécurité sociale et du premier alinéa de l'article L. 741-10 du code rural et de la pêche maritime versés aux travailleurs salariés ou assimilés au cours des périodes au titre desquelles l'entreprise n'est pas couverte par l'accord ou le plan d'action mentionné au premier alinéa du présent article. Le montant est fixé par l'autorité administrative, dans des conditions prévues par décret en Conseil d'État, en fonction des efforts constatés dans l'entreprise en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ainsi que des motifs de sa défaillance quant au respect des obligations fixées au précédent alinéa.
« Le produit de cette pénalité est affecté au fonds mentionné à l'article L. 135-1 du code de la sécurité sociale ;
M. Jean-Pierre Bosino. - Il convient de maintenir l'actuel article L. 2242-5-1 qui prévoit des sanctions pour les entreprises n'ayant pas d'accord ou de plan d'action en matière d'égalité professionnelle. Cette menace de sanctions commence à porter ses fruits : 48 entreprises ont déjà été sanctionnées. Il faut continuer. Le but n'est pas de sanctionner mais bien de parvenir à l'égalité réelle.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Retrait de cet amendement satisfait. Multiplier par cinq les sanctions multiplie par cinq nos raisons d'être défavorables.
M. François Rebsamen, ministre. - Ce projet de loi reprend intégralement le dispositif actuel de sanction. Retrait ? L'alinéa 44 de l'article 14 maintient l'article 2242-5-1 du code du travail, simplement sa numérotation change.
Me services agissent pour faire respecter cette exigence. Depuis mai 2013, 1 500 entreprises ont été mises en demeure et 56 entreprises ont été pénalisées.
L'amendement n°248 rectifié n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°249, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéas 68 à 79
Supprimer ces alinéas.
M. Michel Le Scouarnec. - La régularité des négociations est essentielle pour la bonne information des salariés. Il faut maintenir l'obligation de négociation annuelle et triennale.
M. le président. - Amendement n°99 rectifié, présenté par Mme Schillinger et les membres du groupe socialiste et républicain.
Alinéa 71
Avant les mots :
Un accord d'entreprise
insérer les mots :
Dans les entreprises satisfaisant à l'obligation d'accord ou, à défaut, de plan d'action, relatifs à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes,
M. Roland Courteau. - Selon l'Assemblée nationale, aucun accord collectif portant sur la périodicité des trois négociations collectives obligatoires ne peut être conclu si les obligations en matière d'égalité professionnelle ne sont pas remplies. Nous proposons de revenir à sa rédaction.
Il est indéniable qu'en dépit des progrès obtenus par les féministes, des lois Roudy ou des initiatives de Catherine Génisson, la situation des femmes s'est peu améliorée. L'écart salarial s'élève toujours à 27 % en moyenne et à 9 % à travail et niveau de compétences égaux. Les entreprises sans plan d'accord encourent une pénalité mais les contrôles sont aléatoires et la sanction trop peu dissuasive. Avec cet amendement, la thématique de l'égalité professionnelle ne sera plus un sujet accessoire.
M. le président. - Amendement n°250, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéa 71
Après le mot :
thèmes,
insérer les mots :
à l'exception des salaires effectifs,
M. Dominique Watrin. - Le projet de loi permet de négocier la périodicité des négociations obligatoires. Celle portant sur les salaires effectifs peut faire l'objet d'une modification de sa périodicité dans la limite de trois ans. La commission des affaires sociales a refusé de prendre en compte les éventuelles modifications des forces syndicales, disparition de syndicats signataires ou apparition de nouveaux syndicats représentatifs. Nous considérons que les salaires sont la préoccupation majeure des salariés et qu'en conséquence la négociation salariale ne doit pas être fragilisée.
L'amendement n°72 rectifié n'est pas défendu.
M. le président. - Amendement n°303, présenté par le Gouvernement.
Après l'alinéa 71
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
« Dans le cas où un accord modifie la périodicité de la négociation sur les salaires effectifs définie au 1° de l'article L. 2242-5, une organisation signataire peut, au cours de la période fixée par l'accord, formuler la demande que cette négociation soit engagée. L'employeur y fait droit sans délai.
M. François Rebsamen, ministre. - Cet amendement revient à la rédaction adoptée par l'Assemblée nationale. La négociation sur les salaires occupe une place spécifique dans le dialogue social d'entreprise. S'il est légitime que l'accord majoritaire puisse en espacer la périodicité, le Gouvernement est attaché au mécanisme de « clause de rappel » permettant à une organisation syndicale signataire de cet accord de demander qu'une négociation salariale soit engagée au cours de la période fixée par l'accord.
M. le président. - Amendement identique n°100, présenté par Mme Schillinger et les membres du groupe socialiste et républicain.
Mme Anne Emery-Dumas. - Amendement identique à celui du Gouvernement ; je le retire.
L'amendement n°100 est retiré.
M. le président. - Amendement n°251, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
I. - Après l'alinéa 74
Insérer deux paragraphes ainsi rédigés :
... - L'article L. 1233-24-1 du même code est complété par un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Chaque année, l'employeur engage une négociation annuelle obligatoire portant sur :
« 1° Les salaires effectifs ;
« 2° La durée effective et l'organisation du temps de travail, notamment la mise en place du travail à temps partiel ou l'augmentation de la durée du travail à la demande des salariés.
« Cette négociation peut également porter sur la formation ou la réduction du temps de travail. »
... - L'article L. 5125-1 du même code est complété par un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Chaque année, l'employeur engage une négociation annuelle obligatoire portant sur :
« 1° Les salaires effectifs ;
« 2° La durée effective et l'organisation du temps de travail, notamment la mise en place du travail à temps partiel ou l'augmentation de la durée du travail à la demande des salariés.
« Cette négociation peut également porter sur la formation ou la réduction du temps de travail. »
II. - Alinéa 75
Supprimer cet alinéa.
M. Michel Le Scouarnec. - Cet amendement permet aux représentants du personnel de disposer d'un droit d'expertise en matière d'égalité professionnelle femmes/hommes afin de renforcer leur capacité de négociation sur ce sujet.
M. le président. - Amendement n°331, présenté par Mme Procaccia, au nom de la commission des affaires sociales.
Alinéa 75
Remplacer cet alinéa par quatre alinéas ainsi rédigés :
V bis. - Le code du travail est ainsi modifié :
a) À l'article L. 2243-1 et au deuxième alinéa de l'article L. 3121-24 du même code, le mot : « annuelle » est supprimé ;
b) À l'article L. 2243-2, les mots : « L. 2242-5, L. 2242-8, L. 2242-9 et L. 2242-11 à L. 2242-14, relatives au contenu de la négociation annuelle obligatoire, » sont remplacés par les références : « L. 2242-1 et L. 2242-20 » ;
c) À la troisième phrase de l'article L. 5121-10 du code du travail, les références : « aux articles L. 2241-3 et L. 2242-5 » sont remplacées par les références : « à l'article L. 2241-3 et au 2° de l'article L. 2242-8 » ;
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Amendement de coordination.
M. le président. - Amendement n°320, présenté par Mme Procaccia, au nom de la commission des affaires sociales.
Alinéa 79, deuxième phrase
Supprimer les mots :
ou si une organisation signataire a demandé que cette négociation soit engagée sans délai
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Amendement de conséquence.
Avis défavorable à l'amendement n°249 contraire à l'objectif de simplification du texte, ainsi qu'aux amendements nos99 rectifié et 303, puisqu'ils rétablissent le texte de l'Assemblée nationale.
Avis défavorable à l'amendement n°250 : les syndicats sont libres de modifier la périodicité des négociations. Rien n'impose ni n'empêche. Avis défavorable à l'amendement n°251, contraire à la philosophie de l'article 14.
M. François Rebsamen, ministre. - Avis défavorable à l'amendement n°249. Faisons confiance aux acteurs. L'amendement n° 99 rectifié interdirait tout accord de méthode sur la périodicité des négociations professionnelles.
Cet amendement risquait de bloquer les négociations. Le Gouvernement partage le même objectif que vous. Des pénalités existent déjà, qui n'ont rien de négligeable. Retrait ?
Le Gouvernement a introduit une clause de rappel pour que les syndicats puissent demander une négociation sur les salaires avant la fin de la période triennale si la situation de l'entreprise évolue. Avis défavorable à l'amendement n°251, favorable à l'amendement no331 et défavorable au n°320.
L'amendement n°249 n'est pas adopté.
M. Roland Courteau. - J'ai noté que le Gouvernement partage notre objectif.
L'amendement n°99 rectifié est retiré.
L'amendement n°250 n'est pas adopté.
À la demande de la commission des affaires sociales, l'amendement n°303 est mis aux voix par scrutin public.
M. le président. - Voici le résultat du scrutin n°216 :
Nombre de votants | 343 |
Nombre de suffrages exprimés | 324 |
Pour l'adoption | 136 |
Contre | 188 |
Le Sénat n'a pas adopté.
L'amendement n°251 n'est pas adopté.
L'amendement n°331 est adopté.
Après une épreuve à main levée déclarée douteuse, l'amendement n°320, mis aux voix par assis et levé, n'est pas adopté.
L'article 14, modifié, est adopté.
ARTICLES ADDITIONNELS
M. le président. - Amendement n°67 rectifié, présenté par Mme Jouanno, MM. Médevielle, Delahaye et Maurey, Mme Doineau, MM. Bockel, Roche et L. Hervé, Mme Morin-Desailly, M. Guerriau et Mmes Bouchoux, Deromedi et Létard.
Après l'article 14
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Après l'article L. 1235-3 du code du travail, il est inséré un article L. 1235-3-... ainsi rédigé :
« Art. L. 1235-3-... - Lorsque le juge constate que le licenciement est intervenu en méconnaissance des dispositions des articles L. 1132-1, L. 1153-1 et L. 1225-5, et que le salarié ne demande pas la poursuite de son contrat de travail ou lorsque sa réintégration est impossible, le juge octroie au salarié une indemnité à la charge de l'employeur qui ne peut être inférieure aux salaires des douze derniers mois. Elle est due sans préjudice, le cas échéant, de l'indemnité de licenciement prévue à l'article L. 1234-9. »
Mme Jacky Deromedi. - Défendu.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Cet amendement étend les règles de nullité aux licenciements pour des motifs discriminatoires, liés à la grossesse ou au harcèlement sexuel.
Cet amendement est inspiré par le Défenseur des droits. Qu'en pense le Gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre. - Le Parlement avait adopté ces dispositions dans le cadre de la loi du 4 août 2014 ; elles ont été censurées par le Conseil constitutionnel, car elles étaient sans lien avec le texte. Il en va de même ici. Ne courons pas derechef un tel risque. La loi Macron vous donne satisfaction car les prud'hommes pourront prononcer une pénalité sans être tenus au plafond d'un barème, en cas de licenciement pour motif discriminatoire.
Mme Jacky Deromedi. - Est-ce aussi l'analyse de la commission ?
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Oui. C'est d'ailleurs pourquoi je n'ai pas déposé moi-même cet amendement suggéré par le Défenseur des droits. Le risque d'une seconde censure par le Conseil constitutionnel pour le même motif est réel. Nous veillerons à trouver un véhicule législatif. Je m'y engage.
M. Alain Milon, président de la commission des affaires sociales. - La première fois, c'était à cause d'une violation de la règle de l'entonnoir. Cette fois-ci ce serait en tant que cavalier. Il faut trouver un autre véhicule.
L'amendement n°67 rectifié est retiré.
M. le président. - Amendement n°68 rectifié, présenté par Mme Jouanno, MM. Médevielle, Delahaye, Maurey, Bockel, Roche et L. Hervé, Mme Morin-Desailly, M. Guerriau et Mmes Deromedi, Bouchoux et Létard.
Après l'article 14
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le code du travail est ainsi modifié :
1° Le dernier alinéa de l'article L. 1134-4 est supprimé ;
2° Le dernier alinéa de l'article L. 1144-3 est supprimé ;
3° Au premier alinéa de l'article L. 1235-4, les références : « L. 1235-3 et L. 1235-11 » sont remplacées par les références : « L. 1132-4, L. 1134-4, L. 1144-3, L. 1152-3, L. 1153-4, L. 1235-3, L. 1235-11 et L. 2141-5 » ;
4° Le 3° de l'article L. 1235-5 est complété par les mots : « , en cas de méconnaissance des dispositions des articles L. 1235-3 et L. 1235-11 ».
Mme Jacky Deromedi. - Défendu.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Retrait ? On se trouve dans la même situation que précédemment.
M. François Rebsamen, ministre. - Même avis.
L'amendement n°68 rectifié est retiré.
L'amendement n°73 rectifié n'est pas défendu.
M. le président. - Amendement n°101 rectifié, présenté par Mme Schillinger et les membres du groupe socialiste et républicain.
Après l'article 14
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Après l'article L. 1142-2 du code du travail, il est inséré un article L. 1142-2-... ainsi rédigé :
« Art. L. 1142-2-... - Nul ne doit subir d'agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d'une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant. »
Mme Michelle Meunier. - Cet amendement fait enfin entrer dans la loi la notion d'agissement sexiste, notion plus accessible que celle d'agissement « à raison du sexe ».
M. le président. - Amendement identique n°255, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Mme Christine Prunaud. - Cet amendement s'inspire d'un rapport du Conseil supérieur de l'égalité professionnelle. Si certains actes sexistes sont déjà réprimés, la notion d'agissement sexiste n'a encore pas trouvé sa place dans le code du travail. Remédions-y. Nous regrettons que le Gouvernement ait renoncé à soutenir cette proposition - la tentation de la simplification est forte, c'est vrai.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Quel est l'avis du Gouvernement ? La rédaction était trop imprécise, la commission n'a pu se prononcer.
M. François Rebsamen, ministre. - Rien ne justifie de tenir des propos offensants ou dégradants à raison du sexe, je vous rejoins. Néanmoins, la notion d'agissement sexiste n'est pas juridiquement stabilisée. Cela pose difficulté car, comme vous le savez, la charge de la preuve est inversée en matière de discrimination. J'ai demandé à Jean-Christophe Sciberras, qui co-anime avec moi le groupe de travail de lutte contre les discriminations, de me faire des propositions de rédaction. Retrait pour l'heure ?
Les amendements identiques nos101 rectifié et 255 sont adoptés ; les articles additionnels sont insérés.
L'amendement n°74 rectifié n'est pas défendu.
M. le président. - Amendement n°102, présenté par Mme Schillinger et les membres du groupe socialiste et républicain.
Après l'article 14
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
L'article L. 1321-2 du code du travail est ainsi modifié :
1° Le 2° est complété par les mots : « ainsi que celles relatives aux agissements liés à un motif de discrimination prévus au 1° de l'article 1er de la loi n° 2008-496 du 27 mai 2008 portant diverses dispositions d'adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations, dont l'agissement sexiste ; »
2° Il est ajouté un alinéa ainsi rédigé :
« ...° - Les dispositions relatives à l'interdiction des discriminations définies aux articles L. 1132-1 à L. 1132-4 du présent code. »
Mme Stéphanie Riocreux. - Cet amendement introduit la référence à l'agissement sexiste dans le règlement intérieur où seront rappelées dans leur intégralité les dispositions relatives au harcèlement sexuel. Ce n'est pas anodin : le règlement intérieur est soumis aux CE et aux CHSCT pour avis.
M. le président. - Amendement identique n°256, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Mme Brigitte Gonthier-Maurin. - Cet amendement est de coordination avec l'amendement n°255 qui vient d'être adopté : le règlement intérieur est le bon véhicule pour lutter contre les discriminations.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Les agissements discriminatoires à connotation sexuelle sont déjà interdits dans l'entreprise, en application notamment du droit communautaire : l'employeur est tenu de fixer des règles de discipline générales et permanentes, couvrant la prévention des discriminations. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. François Rebsamen, ministre. - Lutter sans relâche contre les actes portant atteinte à la dignité des personnes est un impératif absolu, mais le moyen ici proposé n'est pas le bon. Pour dire les choses rapidement, le règlement intérieur n'a pas vocation à redoubler le code du travail. N'en rajoutons pas. Avis défavorable.
Les amendements identiques nos102 rectifié et 256 ne sont pas adoptés.
ARTICLE 15
M. le président. - Amendement n°257, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéas 3 et 5
Supprimer ces alinéas.
M. Dominique Watrin. - La loi du 20 août 2008 a généralisé à toutes les entreprises de moins de 200 salariés la procédure dérogatoire de négociation des accords collectifs avec les représentants élus du personnel, en limitant cependant les thèmes de négociation. Le présent projet de loi va plus loin, puisqu'il supprime tout critère de nombre de salariés, et toute limite dans les thèmes de négociation. Cet amendement rétablit le seuil et harmonise les procédures concernant les thèmes.
L'amendement n°18 rectifié n'est pas défendu.
M. le président. - Amendement n°284 rectifié ter, présenté par MM. Lemoyne, Gilles et Morisset, Mme Imbert, MM. Cornu, Dufaut, Calvet, Chatillon, Vaspart, de Raincourt, P. Dominati et del Picchia, Mme Micouleau, M. Revet, Mme Morhet-Richaud, MM. Chasseing et Nougein, Mme Bouchart, MM. Mandelli, Longuet, Pierre, Grand, Chaize, Lefèvre, Pellevat et G. Bailly, Mme Lopez et MM. Darnaud et Genest.
I. - Alinéas 5 et 7
Supprimer ces alinéas.
II. - Alinéa 8
Rédiger ainsi cet alinéa :
5° Les deux derniers alinéas sont supprimés.
III. - Alinéas 10 et 11
Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé :
« Art. L. 2232-22. - La validité des accords conclus en application de l'article L. 2232-21 est subordonnée à leur signature par des membres titulaires élus au comité d'entreprise ou, à défaut, par des délégués du personnel titulaires, représentant la majorité des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles. »
IV. - Alinéa 12 à 18
Supprimer ces alinéas.
V. - Alinéa 21
Supprimer cet alinéa.
M. Jean-Baptiste Lemoyne. - En l'absence de délégués syndicaux dans l'entreprise, les élus du personnel doivent pouvoir négocier sans être mandatés par une organisation représentative. Cela ne remet pas en cause le monopole de négociation des délégués syndicaux quand il en existe.
M. le président. - Amendement n°103, présenté par Mme Schillinger et les membres du groupe socialiste et républicain.
Après l'alinéa 11
Insérer deux alinéas ainsi rédigés :
« La validité des accords conclus en application du présent article est subordonnée, d'une part, à leur signature par des membres titulaires élus au comité d'entreprise ou à la délégation unique du personnel ou, à défaut, par des délégués du personnel titulaires représentant la majorité des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles et, d'autre part, à l'approbation par la commission paritaire de branche. Si l'une des deux conditions n'est pas remplie, l'accord est réputé non écrit. La commission contrôle que l'accord collectif n'enfreint pas les dispositions législatives, réglementaires ou conventionnelles applicables.
« À défaut de stipulations différentes d'un accord de branche, la commission paritaire de branche comprend un représentant titulaire et un représentant suppléant de chaque organisation syndicale de salariés représentative dans la branche et un nombre égal de représentants des organisations professionnelles d'employeurs. »
Mme Anne Emery-Dumas. - Cet amendement rétablit les commissions paritaires de branche, supprimées par le projet de loi initial. Nous revenons au texte de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Ces commissions sont utiles, pour valider les accords collectifs conclus par des élus du personnel. Cette expertise extérieure est d'autant plus justifiée que les accords d'entreprises portent majoritairement sur les questions relatives à l'aménagement du temps de travail.
M. le président. - Amendement n°126 rectifié, présenté par Mme Laborde et MM. Mézard, Arnell, Bertrand, Castelli, Collin, Collombat, Esnol, Fortassin et Requier.
Après l'alinéa 11
Insérer deux alinéas ainsi rédigés :
« La validité des accords conclus en application du présent article est subordonnée, d'une part, à leur signature par des membres titulaires élus au comité d'entreprise ou, à défaut, par des délégués du personnel titulaires représentant la majorité des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles et, d'autre part, à l'approbation par la commission paritaire de branche. Si l'une des deux conditions n'est pas remplie, l'accord est réputé non écrit. La commission contrôle que l'accord collectif n'enfreint pas les dispositions législatives, réglementaires ou conventionnelles applicables.
« À défaut de stipulations différentes d'un accord de branche, la commission paritaire de branche comprend un représentant titulaire et un représentant suppléant de chaque organisation syndicale de salariés représentative dans la branche et un nombre égal de représentants des organisations professionnelles d'employeurs. »
Mme Françoise Laborde. - Défendu.
M. le président. - Amendement identique n°302 rectifié, présenté par le Gouvernement.
M. François Rebsamen, ministre. - Les partenaires sociaux m'ont fait savoir leur attachement aux commissions paritaires de branche. Elles ne fonctionnent pas toujours bien, mais certaines expériences sont positives. Dans le respect du dialogue social, j'accède à la demande qui m'a été faite de les maintenir.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - L'amendement n°257 supprime le seuil de 200 salariés, ainsi que l'alinéa 5 qui assouplit les règles de mandatement : avis défavorable.
L'article 15 fait sauter des verrous à la conclusion d'accords collectifs, mais, paradoxe, il maintient la priorité donnée aux organisations syndicales représentatives extérieures pour le mandatement. Il en résulte un système complexe. L'employeur doit parfois attendre un mois pour savoir quels élus ont obtenu un mandatement... L'amendement n°248 rectifié ter simplifie les règles : avis favorable.
Les amendements nos103, 126 rectifié et 302 rectifié reviennent sur le texte de la commission. Faut-il maintenir des commissions paritaires de branche ne fonctionnant que par intermittence ? Avis défavorable, au nom de l'efficacité.
M. François Rebsamen, ministre. - L'étude d'impact indique que 15 % des entreprises entre 200 et 300 salariés sont dépourvues de délégués syndicaux. D'où la suppression du plafond de 200. De plus, les alinéas 3 à 5 ne fragilisent ni les syndicats ni le principe majoritaire. Les salariés ne seront pas lésés, bien au contraire. Avis défavorable à l'amendement n°257.
M. Lemoyne n'hésite pas à déroger aux principes ! L'amendement n°284 rectifié ter revient en effet sur la prééminence des représentants élus du personnel mandatés par une organisation syndicale. Les organisations syndicales doivent rester les principaux acteurs de la négociation sociale : avis défavorable.
Le texte initial n'avait pas maintenu les commissions paritaires de validation, je comprends donc parfaitement le point de vue de votre rapporteur. Mais les échanges que j'ai eus avec les partenaires sociaux m'ont convaincu de les réintroduire ; avis favorable aux amendements nos103 et 126 rectifié, respectivement similaire et identique au mien.
L'amendement n°257 n'est pas adopté, non plus que l'amendement n°284 rectifié ter.
L'amendement n°103 est adopté.
Les amendements identiques nos126 rectifié et 302 rectifiés sont sans objet.
L'amendement n°321 devient sans objet.
L'article 15, modifié, est adopté.
ARTICLE 16
M. le président. - Amendement n°258, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Supprimer cet article.
Mme Annie David. - Cet article complique la création d'un comité d'entreprise, mais facilite sa suppression. La rédaction de la commission des affaires sociales autorise la suppression lorsque l'effectif de l'entreprise est inférieur à cinquante salariés pendant douze mois consécutifs. La création sera désormais obligatoire non plus à 200 mais à 300 salariés. L'autorisation administrative ou l'accord collectif unanime disparaissent, le rythme mensuel ne s'impose qu'à partir de 300 salariés et non plus 150. Le seuil est pareillement relevé pour la mise en place d'une commission de formation au sein du CE, ou d'une commission de l'égalité professionnelle. Vous comprendrez que nous souhaitions supprimer cet article.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - La commission a simplifié les règles de calcul des seuils, ce que ne faisait pas le texte initial. Avis défavorable.
M. François Rebsamen, ministre. - J'ai le sentiment que nous ne parlons pas du même texte... L'article 16 rend le dialogue social plus fluide, pour créer un cadre de confiance. Les seuils sont, pour cette raison, harmonisés à 300 salariés. Il n'y a pas là d'atteinte aux droits des salariés, tout le monde gagnera à un environnement plus clair.
Mme Annie David. - Faciliter la suppression des comités d'entreprise, freiner leur création : où est l'avancée sociale ? Et lorsque M. Lemoyne veut transférer une partie des crédits des comités d'entreprise aux caisses d'actions sociales, le ministre dit qu'il comprend la démarche ! Avec cet article, le Gouvernement donne raison à notre collègue.
L'amendement n°258 n'est pas adopté.
M. le président. - Amendement n°104, présenté par Mme Schillinger et les membres du groupe socialiste et républicain.
I. - Alinéa 1
Supprimer cet alinéa.
II. - Alinéa 3
Rédiger ainsi cet alinéa :
« Art. L. 2322-7. - Lorsque l'effectif de cinquante salariés n'a pas été atteint pendant vingt-quatre mois, consécutifs ou non, au cours des trois années précédant la date du renouvellement du comité d'entreprise, l'employeur peut supprimer le comité d'entreprise. »
III. - Alinéa 8
Remplacer les mots :
douze mois consécutifs
par les mots :
les douze derniers mois
Mme Nicole Bricq. - Le groupe socialiste tient beaucoup à cet amendement, non parce qu'il rétablit le texte de l'Assemblée nationale, mais parce qu'il correspond à la volonté du Gouvernement, que nous soutenons : faciliter la suppression du comité d'entreprise seulement en cas de réduction importante et durable du personnel. D'où l'importance des vingt-quatre mois, que la commission des affaires sociales a abaissé à douze. Mesure qui vient en miroir de celle adoptée à l'article 8 A.
L'article 8 A instaure une expérimentation, pendant cinq ans, concernant un franchissement des seuils de 11 et 50 salariés sans application des obligations correspondantes. Pour nous, le caractère « durable » de la baisse des effectifs est correctement traduit dans une période de vingt-quatre mois, consécutifs ou non, sur trois ans. Nous tenons à cet amendement : le texte autorise l'employeur à décider, mais sous conditions !
M. le président. - Amendement n°259, présenté par M. Watrin et les membres du groupe communiste républicain et citoyen.
Alinéa 3
Compléter cet alinéa par les mots :
après avoir obtenu l'accord de l'inspecteur du travail
M. Michel Le Scouarnec. - La souplesse ne doit pas nuire aux salariés. Cet article fait une croix sur l'accord des partenaires sociaux. À l'inspection du travail de vérifier les effectifs de l'entreprise pendant les trois années.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Madame Bricq, nous débattons des seuils parce que M. Macron, lors de l'examen de sa loi, nous a dit que le présent texte serait le bon véhicule pour cela.
Mme Nicole Bricq. - Vous faites de la politique politicienne !
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - La commission des affaires sociales a privilégié un critère de douze mois consécutifs. C'est, me semble-t-il, la meilleure solution. Avis défavorable à l'amendement n°104. Monsieur Le Scouarnec, faute d'accord, c'est l'autorité administrative qui intervient, mais une telle hypothèse est rarissime. Retrait ?
M. François Rebsamen, ministre. - Avis favorable à l'amendement n°104. Supprimer un comité d'entreprise est une décision lourde de conséquences. Passer de vingt-quatre à douze mois fragiliserait le dialogue social et ouvrirait la porte à des détournements, au moyen de CDD.
L'amendement n°259, en revanche, alourdit les choses. La jurisprudence est très claire. Donner à l'inspecteur du travail le pouvoir de délivrer une autorisation en amont ne servirait à rien. Avis défavorable.
Mme Nicole Bricq. - La commission des affaires sociales réintègre ici des dispositions que l'Assemblée nationale a supprimées lors de l'examen de la loi sur la croissance et l'activité. Moi, j'appelle cela de la politique politicienne !
L'amendement n°104 n'est pas adopté, non plus que l'amendement n°259.
L'amendement n°138 n'est pas défendu.
L'article 16 est adopté.
ARTICLES ADDITIONNELS
M. le président. - Amendement n°172 rectifié, présenté par MM. Lemoyne, Allizard, G. Bailly, Baroin, Béchu, Bignon, Bizet et Bonhomme, Mme Bouchart, MM. Bouchet, Calvet et Cambon, Mme Canayer, M. Carle, Mme Cayeux, MM. César, Chaize, Charon, Chasseing, Chatillon, Commeinhes, Cornu, Danesi, Darnaud, Dassault et Delattre, Mmes Deroche, Deromedi, Des Esgaulx, Deseyne et di Folco, M. P. Dominati, Mme Duchêne, M. Dufaut, Mme Duranton, M. Emorine, Mme Estrosi Sassone, MM. Fontaine, B. Fournier, J.P. Fournier, Frassa, J. Gautier, Genest et Gilles, Mme Giudicelli, MM. Grand, Gremillet, Grosdidier et Grosperrin, Mme Gruny, MM. Guené, Houel et Houpert, Mme Hummel, MM. Huré, Husson et Hyest, Mme Imbert, MM. Joyandet, Karoutchi, Kennel et Laménie, Mme Lamure, MM. Laufoaulu, D. Laurent, Lefèvre, Legendre, de Legge, Leleux, Lenoir, P. Leroy, Longuet, Magras, Malhuret, Mandelli, A. Marc et Mayet, Mme Mélot, MM. Morisset, Mouiller, de Nicolaÿ, Nougein, Paul, Pellevat, Pierre, Pillet, Pintat, Pinton, Pointereau, Poniatowski et Portelli, Mme Primas, MM. de Raincourt, Reichardt, Retailleau, Revet, D. Robert, Saugey, Savary, Savin, Sido et Trillard, Mme Troendlé et MM. Vaspart, Vasselle, Vendegou et Vogel.
Après l'article 16
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Le code du travail est ainsi modifié :
1° L'article L. 2314-8 est complété par les mots : « ou sur toute autre liste » ;
2° Au premier alinéa de l'article L. 2324-11, après le mot : « syndicales », sont insérés les mots : « ou sur toute autre liste ».
M. Jean-Baptiste Lemoyne. - Nous en venons à un vieux sujet : la suppression du monopole syndical de désignation des candidats au premier tour des élections au comité d'entreprise et aux fonctions de délégués du personnel. Ce monopole écarte tous ceux qui voudraient apporter leur pierre à l'édifice mais ne sont pas syndiqués.
Accepterions-nous, en politique, que ne puissent se présenter que ceux qu'un parti aurait adoubé ? Si c'était le cas, je n'aurais pas le bonheur d'être parmi vous ce soir...
Nous convenons tous que la participation est insuffisante. Elle est liée au monopole de désignation. Dans la situation actuelle, seul un syndicat des non-syndiqués autoriserait chacun à se présenter.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Mettre tous les candidats sur un pied d'égalité au premier tour, j'ai souvent regretté que ce ne soit pas possible, durant ma longue carrière en entreprise.
Mme Annie David. - Bien sûr.
Mme Catherine Procaccia, rapporteur. - Avis favorable à titre personnel mais la commission des finances a émis un avis de sagesse.
M. François Rebsamen, ministre. - Avis défavorable. Ce texte a aussi pour but de revaloriser l'engagement syndical...
M. Éric Doligé. - Cela fait quarante ans qu'on en parle !
M. François Rebsamen, ministre. - ... mais pas ainsi.
M. Éric Doligé. - Cela fait quarante ans que l'on attend la fin de ce régime. Dans une entreprise que j'ai bien connue, toutes les instances représentatives du personnel étaient monopolisées par les deux ou trois personnes. Ce n'est pas franchement démocratique... Monsieur le ministre, vous avez une certaine sensibilité libérale, vous ne pouvez pas être favorable aux monopoles... (Applaudissements de M. Jacky Pierre)
Mme Annie David. - Le groupe CRC est en complet désaccord avec cet amendement. Dans une autre vie, j'ai aussi travaillé en entreprise, monsieur Doligé : le second tour est ouvert à tous, et l'on voit fleurir des candidatures dites libres dont on sait bien par qui elles sont pilotées...
Critiquer le prétendu monopole des organisations syndicales, c'est mal connaître le fonctionnement de la démocratie sociale et mépriser les syndicats. (Protestations sur les bancs du groupe Les Républicains ; applaudissements sur les bancs du groupe communiste républicain et citoyen)
L'amendement n°172 rectifié est adopté et devient un article additionnel.