SÉANCE
du jeudi 6 juin 2013
112e séance de la session ordinaire 2012-2013
présidence de M. Jean-Patrick Courtois,vice-président
Secrétaires : M. Jean Desessard, M. Hubert Falco.
La séance est ouverte à 9 h 50.
Le procès-verbal de la précédente séance, constitué par le compte rendu analytique, est adopté sous les réserves d'usage.
Hommage à Clément Méric
Mme Marylise Lebranchu, ministre de la réforme de l'État, de la décentralisation et de la fonction publique . - Je voudrais m'associer à la douleur de la famille de ce jeune homme assassiné dans des circonstances épouvantables, peut-être pour des raisons politiques -la lutte contre le racisme. On voit beaucoup de meurtres sur la voie publique à Marseille, au risque de s'y habituer. Cet assassinat, comme les autres, nous bouleverse dans une République qui a pour valeur la tolérance. La société française et la République demandent à chacun de respecter les autres.
M. le président. - M. le président du Sénat fera une déclaration à ce propos aujourd'hui, à l'ouverture des questions d'actualité.
M. Christian Favier . - Le jeune militant du Front de gauche Clément Méric a été lâchement assassiné par des individus se revendiquant de l'extrême droite. A travers lui, c'est la République tout entière qui est atteinte. Ce matin, ses camarades sont en deuil, et nous demandons que les coupables soient arrêtés au plus vite, les groupes d'extrême droite violents identifiés et leur démantèlement étudié, et que ces comportements barbares et criminels soient condamnés avec la plus grande fermeté.
M. Jean-Pierre Sueur, président de la commission des lois . - Nous sommes extrêmement tristes, inquiets et meurtris d'avoir appris qu'un jeune de France a été assassiné par des membres d'un groupe revendiquant des valeurs totalement contraires à celles qui unissent tous les républicains, et qui sont celles de l'immense majorité des Français. Nous demanderons que les coupables soient punis et qu'il soit mis fin à des propos et à des gestes qui renvoient aux heures les plus sombres de notre histoire et à une idéologie contraire à l'humanité.
M. Michel Mercier . - Au nom du groupe UDI-UC, je veux rendre hommage à Clément Méric. Nous condamnons ce crime odieux. Nous pensons à ce jeune homme, à cette promesse qui ne se réalisera pas parce que sa vie a été interrompue. Le combat pour la République est un combat de tous les jours. L'union de tous les républicains, quelles que soient leurs différences, est la seule réponse à apporter à ceux qui rejettent les valeurs de la République.
M. Jean-Jacques Hyest . - Rien ne justifie qu'on commette des crimes au nom d'idées politiques. Nous dénonçons ce crime abominable qui met la République en cause.
Mme Hélène Lipietz . - Ni l'âge, ni la nationalité, ni la race, ni l'orientation sexuelle, ni les idées politiques ne justifient un crime. Demandons-nous aussi, nous les adultes, si nous n'avons pas une part de responsabilité par certains de nos propos et de nos effets de manche. Veillons ici même à ce que nos discussions soient toujours inspirées par la devise de la République : « Liberté, Égalité Fraternité ».
M. Jacques Mézard . - Nous nous associons à la douleur de la famille de ce jeune homme. Le Sénat a toujours été attaché aux valeurs de la République, ce qui n'est pas le cas de toutes les assemblées parlementaires en Europe, et il importe que cela perdure. La violence, sous toutes ses formes, est inacceptable, qu'elle vienne de tel ou tel extrême. On ne peut s'en prendre physiquement à un homme ou à une femme, au nom de ses idées, dans une société de liberté et de démocratie. La violence est souvent déclenchée par des prises de position excessives, ce qui ne se produit pas ici, contrairement à ce que je viens d'entendre dire. Combattons-la sur tout notre territoire.