Rappel au Règlement
M. Jack Ralite. - Ce matin, le Gouvernement, qui risquait d'être censuré, a imposé à un homme, le président de France Télévisions, et à un groupe, le Conseil d'administration de France Télévisions, qu'ils renoncent à leurs droits de liberté et d'humanité. J'élève une solennelle protestation contre ce qui préfigure les relations qu'aura le pouvoir avec les dirigeants de la télévision publique !
Je rends honneur aux deux représentants du personnel qui sont restés intransigeants. Je remercie le sénateur Thiollière de s'être abstenu. Vous vous êtes respecté, monsieur le sénateur et vous nous avez fait respecter. Le représentant de l'Assemblée nationale, M. Kert, n'était pas présent.
Il demeure que le forfait à été commis et que le Sénat examinera un projet de loi sur l'audiovisuel tronqué, puisqu'un de ses aspects essentiels sera déjà appliqué. Nous allons débattre selon la pratique : « Cause toujours, tu ne m'intéresses pas et je n'en ai rien à faire ».
Monsieur le président, je souhaite que vous marquiez, par une réaction à la hauteur de l'offense, un désaveu de telles pratiques. Nous sommes gardiens, au nom de la société, des droits et libertés constitutionnelles et je ne connais qu'une attitude : penser et agir debout ! C'est cela la dignité, notamment lorsqu'on traite d'un outil que fréquentent 98,5 % des Françaises et des Français. (Applaudissements à gauche)
M. le président. - Je vous donne acte de votre rappel au règlement. Je vous rappelle aussi que j'ai dit la semaine dernière que le décret ne m'apparaissait pas être la voie qui respecte le Parlement. Donnez-moi acte de ma position et de l'évolution, sur ce point, de l'exécutif. Comme je l'ai dit en Conférence des Présidents, un tel débat nécessite du temps.