L'histoire d'un musée devenu bibliothèque

Cette salle à l’orient, longue de près de soixante mètres, offre une réplique à la galerie des Rubens détruite par Chalgrin pour laisser place à l’escalier d’honneur. Conçue pour accueillir un cycle de peintures sur Henri IV qui ne voit jamais le jour, elle est d’abord transformée en appartements princiers, le Palais revenant à Gaston d'Orléans à la mort de Marie de Médicis en 1642.

En 1750, Charles Le Normant de Tournehem, directeur général des Bâtiments du roi, y fait accrocher une centaine de chefs-d’oeuvre de la collection royale et l’ouvre au public, en même temps que la galerie des Rubens. Deux fois par semaine, les sujets de Louis XV puis de Louis XVI peuvent profiter de ce qui devient alors le premier « musée » des beaux-arts d’Europe ouvert au public.

Fermé en 1780 par le comte de Provence, frère de Louis XVI, futur Louis XVIII et nouveau propriétaire du palais, le musée rouvre en 1803 sous le Consulat, à la demande des sénateurs. Le plafond de la galerie est alors décoré par douze peintures de Jordaens, les Signes du Zodiaque, que l'artiste avait réalisé pour sa demeure d'Anvers et par une peinture de Callet, le Lever de l'Aurore.

Le musée ferme de nouveau en 1815, les œuvres exposées partant regarnir les salles du Louvre qui vient d'être dépouillé des trésors pris aux nations d'Europe sous le Directoire et l'Empire. Il rouvre en 1818 et devient le premier musée des artistes vivants.

Le palais du Luxembourg étant affecté au Sénat de la IIIe République, le besoin de locaux conduit à transférer le musée dans un autre bâtiment, rue de Vaugirard, et à transformer en 1887 la galerie Est en annexe de la bibliothèque.

C’est alors que sont installés les deux kilomètres de rayonnages en chêne sur lesquels sont conservés cinquante-sept mille ouvrages dans cette salle devenue une annexe de la bibliothèque.

Écoutez notre podcast sur l'histoire de l'annexe

Le médailler

Au centre de la galerie se trouve le médaillier.

Il contient de nombreuses pièces, dont notamment les "baromètres", broches représentant un faisceau de la République, surmonté d'une main de justice, et un glaive entrecroisés et ornés au centre d'une cocarde tricolore.

Sur le haut de cet insigne parlementaire, un bonnet phrygien.

Les Signes du zodiaque

Jacob Jordaens (1593-1678), vers 1640

Ces toiles sont disposées dans l'ordre du calendrier révolutionnaire (en vigueur à l'époque) ; allant donc de la Balance à la Vierge.

(WEBP - 310 Ko)

La Balance
(sept.-oct.)

Une femme tient d'une main une corne d'abondance et de l'autre une balance qui rappelle l'égalité du jour et de la nuit lors de l'équinoxe d'automne.

(WEBP - 320 Ko)

Le Scorpion
(oct.-nov.)

Un satyre porte sur ses épaules Sylène, dieu du vin, tandis qu'une bacchante joue du tambour, pour évoquer le temps des vendanges.

(WEBP - 325 Ko)

Le Sagittaire
(nov.-déc.)

Armé de flèches, le centaure Nessus enlève Déjanire, l'épouse d'Hercule. Les flèches évoquent la saison de la chasse.

(WEBP - 184 Ko)

Le Capricorne
(déc.-janv.)

La nymphe Adrastea trait la chèvre Amalthée pour nourrir Zeus enfant.

(WEBP - 125 Ko)

Le Verseau
(janv.-fév.)

Symbolisant la saison des pluies, un jeune homme renverse sur la terre une amphore pleine d'eau.

(WEBP - 132 Ko)

Les Poissons
(fév.-mars)

Les dauphins portent Aphrodite et Eros sur une mer qu'agitent les tempêtes, fréquentes en février.

(WEBP - 258 Ko)

Le Bélier
(mars-avril)

Un bélier évoque les troupeaux sortant au printemps, tandis qu'Arès, dieu de la guerre, l'épée dans une main et une torche dans l'autre, part en campagne.

(WEBP - 183 Ko)

Le Taureau
(avril-mai)

Sous la forme d'un taureau, symbole de la force du renouveau de la terre, Zeus enlève la nymphe Europe.

(WEBP - 223 Ko)

Les Gémeaux
(mai-juin)

Castor et Pollux, les jumeaux, conduisent le char d'Aphrodite, leur mère, appuyée sur l'Amour, en répandant les fleurs de la belle saison.

(WEBP - 210 Ko)

Le Cancer
(juin-juil.)

La chute de Phaéton, précipité par Zeus du haut des cieux, est une allégorie du Soleil, qui, alors au plus haut de sa course, va bientôt décliner.

(WEBP - 161 Ko)

Le Lion
(juil.-août)

Hercule, portant la peau du lion de Némée, tient les pommes d'or du jardin des Hespérides. Un jeune homme, une gerbe de blé à la main, indique la fin des moissons.

(WEBP - 240 Ko)

La Vierge
(août-sept.)

Déméter, déesse des moissons, est accompagnée de Triptolème, inventeur de la charrue, figuré sous les traits d'un enfant.