Le 29 juillet 1846, au cours d’une fête nationale, le roi Louis-Philippe, entouré de sa famille, paraît sur le balcon de son palais pour donner le signal des réjouissances publiques. Deux coups de feu se succèdent à un court intervalle.
Immédiatement appréhendé, Joseph Henry, fabricant d'objets de fantaisie en acier, déclare qu'il s'était rendu dans le jardin des Tuileries, au pied du palais, dans l'intention de tirer sur le Roi.
Henry est présenté comme un homme habituellement paisible, voire « simple ». A la question qui lui est posée immédiatement sur les mobiles de cet attentat, il répond : « Par de grands malheurs que j'ai éprouvés. Depuis six ans, je combats le suicide, et, ne pouvant me tuer, J’ai cherché le moyen qu'on me tuât. Il ajoute : « Il fallait que je tire sur un haut personnage. Tirer n'est pas tuer; que je touche, qu'il y ait une contusion et j'aurais été satisfait. En partant de chez moi, je me suis dit tire, touche, ou ne touche pas, la chose est la même. »
En fin de débat, quand la question lui est posée de savoir s’il y avait des projectiles dans ses pistolets ou simplement de la poudre, il refuse de répondre. Dans leurs délibérations sur le réquisitoire,, les pairs éprouvent des difficultés à pénétrer jusqu'aux véritables motifs qui ont armé le bras de l'accusé. Ils s’attachent surtout au fait matériel, avéré, des deux coups de feu.
Au moment du vote sur la culpabilité, le second tour d’appel donne, pour résultat, 122 votes pour que l'accusé soit déclaré coupable d'attentat contre la personne du Roi, 38 votes pour qu'il soit déclaré coupable d'attentat contre la vie du Roi, et 4 votes pour qu'il soit déclaré coupable, non d'attentat, mais d'offense.
Henry est donc condamné pour attentat contre la personne du Roi. Le débat sur la peine à infliger se conclut sur le vote qui donne le résultat suivant : pour la peine de mort, 1 voix ; pour la peine des travaux forcés à perpétuité : 149 voix ; pour la détention perpétuelle : 13 voix.
Henry sera condamné à la peine des travaux forcés à perpétuité.
Ce volume contient l’inventaire des pièces saisies (manuscrit adressé à M. de Lamartine puis à M. Raspail ; échanges de lettres entre Raspail et l’accusé ; manuscrit saisi au domicile de l’inculpé ayant pour titre « Préméditation en 120 pages de ma main » ; …) ; le procès-verbal de la perquisition ; le procès-verbal des séances relatives au jugement de cette affaire, du 7 au 27 août 1846 ; la liste alphabétique des témoins entendus pendant les débats ; la table des matières contenues au procès-verbal des séances.
Ce volume contient les interrogatoires de l'inculpé Henry ; le rapport fait à la Cour par M. Laplagne-Barris ; le réquisitoire et la réplique prononcés le 26 août 1826 par M. Hébert ; les premiers actes d’instruction ; les dépositions et procès-verbaux des témoins tendant à constater les circonstances de l’attentat ; les déclarations et dépositions relatives aux antécédents de Henry ; les faits détachés ; la table alphabétique des témoins ; l’arrêt du mardi 18 août 1846 et l’acte d'accusation.