Né en 1754, avocat puis en 1780 conseiller au parlement de Metz, sa ville natale, il est élu le 26 octobre 1789 député du tiers aux États Généraux.
Acquis aux idées nouvelles, il participe activement aux travaux de l'Assemblée nationale dont il est secrétaire, réclamant la liberté de la presse et l'égalité des droits politiques pour tous les citoyens.
En août 1792 devant les dangers qui menacent Louis XVI, il invite le roi et sa famille à se réfugier à l'Assemblée et les y conduit lui-même, provoquant ainsi la colère de Marat.
En 1793, son opposition à la Convention, qui veut juger Louis XVI, et la chute des Girondins l'obligent à s'éloigner de la vie politique.
Après le 9 thermidor, il collabore au "Journal de Paris" et devient membre de l'Académie des sciences morales et politiques.
Le coup d’État du 18 brumaire auquel il participe, lui permet de revenir sur la scène politique.
Devenu conseiller d’État le 4 nivôse an VIII et quelques jours plus tard ministre plénipotentiaire en Suisse et en Hollande, il est nommé sénateur le 27 fructidor an X (14 septembre 1802).
En 1806, venu au nom du Sénat apporter ses félicitations au nouveau roi de Naples, Joseph Bonaparte, il est nommé par celui-ci ministre des finances.
Grand-officier de la Légion d'honneur le 6 décembre 1807 et comte d'Empire le 2 février 1809, Napoléon l'envoie en 1810 au grand duché de Berg en tant que ministre secrétaire d’État.
Mis à l'écart sous la première restauration, il reprend sa place au Sénat durant les Cent-Jours avant d'être à nouveau privé de toutes ses fonctions. Il se retire dans sa propriété de l'Orne où il rédige des ouvrages historiques et des pièces de théâtre.
La Révolution de 1830 lui rend sa place à l'Académie des sciences morales et politiques et le 11 octobre 1832, il est appelé à la Chambre des Pairs où il reste jusqu'à sa mort en 1835.
"Il a serpenté avec succès au travers des orages et des partis, se réservant toujours des expédients quel que fut l'événement." (Mallet du Pan)