Originaire d'Alsace, il s'engage à 18 ans dans les gardes françaises et devient sergent en 1788.
Licencié avec son régiment au début de la Révolution, il passe comme lieutenant dans la garde nationale. Il est blessé par deux fois en tentant de protéger le retour aux Tuileries de la famille royale après son départ pour Saint-Cloud et en favorisant la fuite vers Rome des tantes du roi.
Il rejoint les armées de la République où il est nommé capitaine en 1792. Devenu général de division en 1794, il participe sous les ordres de Hoche, de Jourdan et de Kléber à toutes les grandes de batailles jusqu'en 1799, date à laquelle, blessé, il rentre à Paris. Désigné par le Conseil des Cinq-Cents comme candidat à un poste de Directeur, il est finalement écarté.
Rallié au coup d'État du 18 brumaire, il accompagne Bonaparte le 19 à Saint-Cloud aux conseils des Cinq-Cents et des Anciens.
Il devient successivement sénateur le 11 germinal an VIII (1 er avril 1800) et maréchal de France le 30 floréal an XII (20 mai 1804).
Durant la campagne de 1806, il commande l'infanterie de la garde à Iéna, puis à Eylau et le 24 mai 1807, il obtient la capitulation de Dantzig. En récompense, l'Empereur le fait duc de Dantzig en 1808.
Cette même année, il suit Napoléon en Espagne, et en 1809, il est à la tête du contingent bavarois à Eckmühl et à Wagram.
En 1812, il commande la veille garde à la Moskowa et durant la retraite de Russie.
Au cours de la campagne de France en 1814, il se bat à Montmirail et à Champaubert.
Il est nommé Pair de France le 4 juin 1814 par Louis XVIII, puis Pair des Cent-Jours par Napoléon à son retour de l'île d'Elbe.
Il est écarté pour cette raison de la Chambre haute lors du retour du roi et ce n'est qu'en 1819 qu'il retrouve le Palais du Luxembourg.
Il meurt à Paris en septembre 1820 après avoir choisi lui-même l'endroit où il voulait être enterré : au cimetière du Père-Lachaise non loin de Masséna.
Le maréchal Suchet lui rendit un hommage le 12 juin 1821 à la Cour des Pairs :
"Le duc de Dantzig sut profiter des leçons de Turenne et du maréchal de Saxe. Comme le premier, il fut sage et modeste ; comme le second, il fut actif, audacieux et prudent."
La maréchale Lefébvre, "Madame Sans-Gêne"
Le bon de caisse de décembre 1806 est signé par la maréchale Lefébvre.
Née Catherine Hübscher, elle est blanchisseuse quand en 1783 elle épouse Lefébvre qui n'est alors que sergent. Elle suit son mari sur les champs de bataille.
Devenue duchesse de Dantzig, elle garde à la cour son franc-parler. Victorien Sardou l'immortalise dans une de ses pièces de théâtre en lui donnant le surnom de "Sans-Gêne".
Les anecdotes la concernant sont nombreuses, on peut, peut-être, retenir ce jugement d'un contemporain :
" Mme Lefébvre était la digne femme du maréchal : la doublure valait l'étoffe. "