Dans son numéro du samedi 2 avril 1887, le journal " L’Illustration " rend compte de la réception de Leconte de Lisle à l’Académie française :
" C’est en vain que, ces jours derniers, avant la réception de M. Leconte de Lisle à l’Académie française, un importun aurait tenté de forcer l’entrée du charmant hôtel qu’occupe, au n° 98 de l’avenue de Villiers, l’auteur de Francillon. M. Alexandre Dumas composait le spirituel discours que l’on connaît ; il s’essayait, lui, le plus moderne des académiciens, à répondre au grand poète des anciennes mythologies ; et, en Parisien un peu surpris par les difficultés d’un pareil sujet, il s’était enfermé, verrouillé dans son cabinet de travail, demandant à la nature, qui s’offre à lui par deux fenêtres, sous la forme d’un simple jardin planté de quelques arbres, les éléments d’une harangue en rapport avec celle du poète accoutumé à enchaîner les lions, les tigres, les léopards et toutes les férocités du désert, avec des vers harmonieux. "
Et dans un autre article :
" La joute a été éloquente et, au total, courtoise. Un moment, on avait songé à prier M. Alexandre Dumas de rogner un peu, un tout petit peu, ses ongles, mais M. Dumas ne rogne pas ses ongles volontiers, à ce qu’il paraît, et puis on a trouvé qu’il était de bonne guerre de riposter au poète qui entrait là tambour battant. Ce n’est pas non plus un timide, M. Leconte de Lisle, et l’indulgence et la banalité ne sont pas du tout ses péchés mignons. "
Dans le " Journal des Débats " du mardi 16 août 1910, Henri Welschinger écrit :
" C’est lui (François Coppée) qui, le premier, accourut dans la bibliothèque, annoncer à Leconte de Lisle son élection en remplacement de Victor Hugo. " Pourvu, dit le grand poète, que celui qui me recevra, ne cite pas Midi roi des étés ! ". Ce fut naturellement la première pièce que loua Alexandre Dumas. "
Dossier d'archives : Leconte de Lisle - juin 2000