Les figures marquantes du radicalisme au Sénat - Paul Doumer
Paul DOUMER (Joseph, Athanase, Paul)
Né le 22 mars 1857 à Aurillac (Cantal), mort le 7 mai 1932 à Paris
- Député de 1888 à 1889, de 1891 à 1896 et de 1902 à 1910
- Sénateur de la Corse de 1912 à 1931
- Ministre des Finances du 1er novembre 1895 au 29 avril 1896
- Ministre d’État du 12 septembre au 16 novembre 1917
- Ministre des Finances de janvier 1921 à janvier 1922 et de décembre 1925 à mars 1926
- Président de la République du 19 juin 1931 au 7 mai 1932
Issu d’une famille pauvre et placé à douze ans comme coursier, Paul Doumer, à force de ténacité, parvient à passer son baccalauréat ès sciences et à obtenir en 1877 une licence de mathématiques. En 1880, grâce à son beau-père, il entre en relations avec l’historien Henri Martin, alors sénateur de l’Aisne, et son collègue Waddington qui lui confient le poste de rédacteur en chef du Courrier de l’Aisne. Il mène une campagne très vive en faveur des idées du parti radical, ce qui l’oblige à démissionner à la mort d’Henri Martin.
Il fonde alors un journal nettement plus orienté à gauche, La Tribune de l’Aisne.
Élu député de l’Aisne en 1888, Paul Doumer siège avec la gauche radicale. Il se spécialise dans les finances et, en juillet 1894, il soutient avec Godefroy Cavaignac une proposition d’impôt sur le revenu, qui est repoussée par l’Assemblée malgré l’appui de Jaurès.
Il entre dans le cabinet radical de Léon Bourgeois, en qualité de ministre des Finances, le 1er novembre 1895. Le 1er février 1896, il soumet au Parlement un projet de budget tendant à réaliser des économies considérables, à donner un nouvel élan à l’amortissement de la dette publique, à préparer la réforme de l’impôt foncier et à organiser l’assistance aux vieillards.
Nommé gouverneur général de l’Indochine le 28 décembre 1896, il occupera ce poste jusqu’en 1902. Il se consacre essentiellement, avec une grande autorité, à une œuvre d’unification. A son retour en France, il est élu député en 1902 et devient président de la commission des finances puis de la Chambre des Députés jusqu’en 1910.
Il est élu sénateur de la Corse en 1912. A la Haute Assemblée, il fait figure de véritable expert en matière financière mais porte son attention également aux questions militaires.
Il perd quatre de ses fils pendant la guerre mais cela ne l’empêche pas de jouer un rôle d’agent de liaison et d’accomplir une œuvre très efficace en matière d’organisation des services.
Ministre d’État en 1917, il est réélu sénateur en 1918.
Il dépose en 1919 une proposition de résolution tendant à la nomination d’une commission d’enquête sur les faits de guerre. Régulièrement réélu membre de la commission de l’armée et de celle des finances, il devient rapporteur général de cette dernière en janvier 1920 puis président en 1925.
Nommé ministre des finances de 1921 à 1922, puis de nouveau en 1926, il retrouve la présidence de la commission des Finances en 1926 avant d’être le candidat de la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste pour la présidence de la Haute Assemblée dont il obtient le siège en 1927.
Paul Doumer est élu président de la République le 13 mai 1931 et le 13 juin Gaston Doumergue lui transmet ses pouvoirs.
La popularité du nouveau chef de l’État grandit de jour en jour. Le pays apprécie l’exemplaire dignité de sa vie, la sûreté de son jugement et son clairvoyant patriotisme. Le 6 mai 1932, il est abattu à coups de revolver par un Russe blanc, Gorguloff, qui l’accuse de se montrer trop favorable aux bolcheviks.