Le lundi 1er octobre 1877, le journal " La République française " publie dans ses colonnes les bonnes feuilles du nouveau livre de Victor Hugo, sénateur de la Seine de 1876 à sa mort en 1885, : " Histoire d’un crime ", dont la parution est annoncée pour le lendemain, mardi 2 octobre.
Le duc de Broglie, président du Conseil, saisit le duc d’Audiffret-Pasquier de la protestation que le ministre de la guerre, le général Jean-Auguste Berthaut, lui demande de transmettre au président du Sénat, assemblée à laquelle appartient Victor Hugo.
La lettre du chef du gouvernement révèle les tensions qui existent entre le pouvoir politique et l’armée et témoigne de la fragilité des institutions mises en place deux ans plus tôt.
Le grand poète ne sera pas inquiété pour ses écrits séditieux. Il bénéficie de l’immunité parlementaire, à la définition et à la mise en œuvre de laquelle le président d’Audiffret-Pasquier attachera son nom, dans ces premières années de la IIIème République.
L’article 26 de la constitution de 1958 en rappelle aujourd’hui le principe : " Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. "
Dossier d'archives : le Duc d'Audiffret-Pasquier