1851-1870 : du rétablissement de la centralisation
A toutes ces personnalités, il faut ajouter les auteurs du programme de Nancy : 19 notables lorrains qui s'élèvent contre la centralisation parisienne. Aristocrates ou roturiers, républicains ou légitimistes, ils sont avocats, notaires ou propriétaires terriens, presque tous ont été maires, conseillers municipaux ou généraux, sous-préfets. De 1860 à 1863, ils font paraître à Nancy, cinq volumes intitulés "Varia : morale, politique, littérature" et en 1865, ils publient "Un projet de décentralisation" qui va connaître la notoriété sous le nom de programme de Nancy.
" Ce n'est point à rompre l'unité française que travaillent les décentralisateurs : autre est leur but... Ils ont la prétention d'obtenir que la province, où vivent les quatorze quinzièmes de la population de l'Empire ne soit plus en tout et toujours la très humble tributaire de Paris ; que les citoyens soient quelque chose et que les fonctionnaires cessent d'être tout."
Peu connus sur le plan national, les auteurs décident de soumettre leur manifeste à des personnalités politiques : Guizot, Casimir-Perier, Jules Simon, Montalembert, Prévost-Paradol, Eugène Pelletan, Jules Favre, Berryer... Certains émettent des réserves, d'autres trouvent le projet trop timide mais tous s'accordent pour blâmer l'accroissement des attributions des préfets réalisé en 1852 et en 1861.
A la suite de ce mouvement, des journaux de province organisent en septembre 1869, une réunion à Lyon, dans les bureaux du journal "La décentralisation" : parmi les sujets évoqués, la liberté de la presse et bien sûr la décentralisation.