Un décret du 23 juillet 1974 crée le Secrétariat d'Etat à la condition féminine. Valéry Giscard d'Estaing, nouvellement élu Président de la République, qui en avait souhaité la création, nomme à sa tête la célèbre journaliste Françoise Giroud. Le décret précise que « Mme Françoise Giroud, secrétaire d'Etat auprès du Premier Ministre (qui était alors Jacques Chirac) est chargée de promouvoir toutes mesures destinées à améliorer la condition féminine, à favoriser l'accès des femmes aux différents niveaux de responsabilité dans la société française et à éliminer les discriminations dont elles peuvent faire l'objet ». Dans une interview au magazine Elle, Françoise Giroud déclare : « Les femmes sont une catégorie à part et ce qu'il faut arriver à faire justement, c'est qu'elles cessent de l'être ». Le Secrétariat d'Etat à la condition féminine ne dispose que de faibles moyens et Françoise Giroud est secondée dans son action par vingt-deux collaboratrices régionales bénévoles. Dans son livre « La comédie du pouvoir », consciente des limites de son action, elle écrit : « Le Secrétariat d'Etat à la condition féminine avait compétence pour intervenir dans tous secteurs dès lors que les femmes pouvaient être concernées mais il n'en avait aucune pour mener une action jusqu'à son terme dès lors qu'un autre ministère était concerné... Rien n'est impossible sinon de faire coopérer des ministères. » Le 2 octobre 1974, elle crée cinq groupes de travail : les femmes en milieu rural, les discriminations juridiques, les mutations professionnelles et les problèmes posés aux couples, le développement du sport féminin et la place des femmes dans les structures politiques. Lors d'un voyage au Canada, Gérard Pelletier lui demande : « Mais jusqu'où allez-vous pousser cette recherche, cette exigence de l'égalité, de la parité de la femme dans le système ? ». Françoise Giroud répond : « Jusqu'à ce que des femmes incompétentes puissent occuper des postes de direction comme les hommes le font. » Réduire l'écart qui sépare le statut social de la femme du statut social de l'homme au sein de la même société est un travail d'au moins une génération. Françoise Giroud en est bien consciente lorsqu'elle répond à ceux qui lui demandent un an après sa nomination ce qu'elle a fait : « Il n'y a pas de Secrétariat d'Etat aux miracles. » |
Le Secrétariat d'état à la condition féminine
Les femmes et le pouvoir
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