Née Corblet, Germaine Coty est la fille d'un armateur havrais. Elle est de 4 ans la cadette de son mari, qu'elle épouse le 21 mai 1907. Deux filles, Geneviève et Anne-Marie, naissent peu après (en 1908 et 1910). En 1914, la guerre sépare provisoirement le couple. Dans ses lettres, René Coty invite sa femme à accueillir courageusement les nouvelles de permissions sans cesse repoussées : « Si tu as parfois un brin de cafard, n'oublie pas tous ceux qui sont plus malheureux que ton mari, toutes celles qui sont plus à plaindre encore que toi. Et tu te féliciteras de notre chance. »
Après le mariage de ses filles, Germaine Coty devient rapidement une grand-mère active. A son arrivée à l'Élysée, elle aménage des chambres pour y recevoir ses petits enfants et tente de faire des résidences présidentielles des lieux accueillants.
Germaine Coty séduit immédiatement les Français par sa simplicité et sa gentillesse. Les chansonniers qui la raillent font vite taire leurs moqueries en raison des protestations véhémentes du public. La première dame de France se fait un devoir de répondre immédiatement aux nombreux courriers qu'elle reçoit. Elle charme les employés de l'Élysée par les petites attentions qu'elle a pour eux. Elle cherche sans cesse à alléger la lourde tâche de son époux, tout en consacrant cinq heures par jour à différents services sociaux.
Plusieurs anecdotes la rendent populaire. Elle s'improvise guide touristique, incognito, pour des étudiantes américaines qui souhaitent visiter le château de Rambouillet (une des résidences présidentielles). Elle offre des pâtisseries à un groupe d'enfants qui la suit dans les rues de Vizille (autre résidence présidentielle). Elle inspire une vive sympathie à la reine de Hollande, qui est l'une des premières à témoigner de son affliction lors du décès de la présidente.