Au ministère de la marine
C'est au cours de son voyage en Espagne que les bruits de la Révolution de Juillet parviennent à Mérimée avec un peu plus d'un mois de retard.
"Je ne me console pas d'avoir manqué un spectacle qui ne se donne que tous les mille ans. Voilà deux représentations que je manque, la première pour être né un peu trop tard et l'autre (représentation extraordinaire à notre bénéfice) pour ce malheureux voyage d'Espagne" écrit-il à son ami Albert Stapfer.
A son retour à Paris, il est, durant peu de temps, artilleur dans la garde nationale en compagnie d'Arago, de Raspail et d'Alexandre Dumas père. Mais la révolution est terminée, le roi Louis-Philippe Ier est depuis le 9 août 1830, roi des Français. On trouve à ses côtés le duc de Broglie et le duc Decazes, tous deux en relations avec la famille de Mérimée. C'est sans doute grâce à eux, qu'il est présenté au comte d'Argout.
Issu d'une vielle famille noble du Dauphiné, celui-ci fut successivement préfet des Basses-Pyrénées, puis du Gard ; en mars 1819 Louis XVIII le fit pair de France et en novembre 1830 il est le nouveau ministre de la marine.
Il prend Mérimée d'abord officieusement en décembre 1830, puis officiellement le 5 mars 1831, comme chef de bureau de son secrétariat général. Cette entrée dans la haute administration en dépit d'une décision royale du 8 juin 1814 imposant avant toute nomination un service de trois ans sur les vaisseaux ou dans l'administration des ports, vaut à Mérimée railleries et critiques.
Ses attributions comprennent le traitement des dépêches, les affaires réservées du ministre ou celles non traitées par les autres directions, la police intérieure du ministère et l'inspection des maisons affectées au service de la marine et de leur mobilier.
Au ministère du commerce et des travaux publics