Félix-Julien-Jean, comte Bigot de Préameneu, naît à Rennes le 26 mars 1747. Destiné à la carrière ecclésiastique, ce fils d'avocat commence ses études au séminaire de Rennes avant d'entreprendre une carrière juridique. Il obtient son doctorat en droit en 1768. Avocat au Parlement de Paris avant la Révolution, il est élu juge du quatrième arrondissement de la Seine lors de l'établissement des premiers tribunaux qui succèdent aux anciennes cours en 1790. En septembre 1791 il est nommé député de la Seine à l'Assemblée législative où il fait figure de modéré.
Il se prononce en faveur de la sanction royale, contre un arrêté relatif aux précautions à prendre contre les prêtres non assermentés et obtient dans l'application de la loi ordonnant le séquestre des biens des émigrés un délai d'un mois pour ceux qui désirent rentrer en France. Il préside l'Assemblée législative du 15 au 28 avril 1792.
En juin il fait adopter une mesure visant à interdire la présentation des pétitions par des hommes armés. Ses positions le contraignent à se retirer en Bretagne pendant la période de la Terreur. Il est néanmoins arrêté en juin 1794, ramené à Paris et incarcéré à Sainte-Pélagie ; en août, après la chute de Robespierre, il est libéré et regagne Rennes.
Il revient à Paris en mars 1797 et devient président d'une des quatre chambres du tribunal civil de la Seine. Il prend part aux dernières réunions de préparation du coup d'État du 18 brumaire (1799) et entame une brillante carrière au service du régime napoléonien. A la création du Consulat il est nommé commissaire du gouvernement près le Tribunal de cassation et membre de la commission chargée d'élaborer un projet de code civil avec Portalis, Tronchet et Maleville, puis conseiller d'Etat au sein de la section de législation en 1802. Napoléon Ier le fait comte de l'Empire et officier de la Légion d'Honneur, puis, à la mort de Portalis (1808), ministre des Cultes, fonction qu'il occupe jusqu'en 1814. Membre de l'Institut depuis 1795, il est élu à l'Académie française en 1803. Réfugié en Bretagne à la première Restauration, il revient pendant les Cent-Jours et est nommé directeur général des cultes et appelé à la Chambre des Pairs de l'Empire. Il se retire après Waterloo et ne reparaît plus sur la scène politique, se contentant de visiter les prisons et les hospices dont il est administrateur. Il meurt à Paris le 31 juillet 1825 ; il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.