L’amnistie (du grec amnestia, " pardon ") est une mesure qui a pour objet d’effacer les condamnations ; elle est votée par le Parlement. Elle se distingue de la grâce, accordée par le Président de la République, qui est une mesure personnelle dispensant de la peine.
Le souvenir des crimes commis par les deux camps durant la Commune de 1871 empoisonne la vie politique du début de la IIIème République. A trois reprises, en 1876, en 1879 et en 1880, Victor Hugo, soucieux de réconciliation nationale, présente au Sénat un projet de loi d’amnistie générale pour " effacer les traces de la guerre civile ".
La loi d’amnistie ne sera finalement votée que le 11 juillet 1880.
" Si vous acceptez la grande solution, la solution vraie, l’amnistie totale, générale, sans réserve, sans condition, sans restriction, l’amnistie pleine et entière, alors la paix naîtra, et vous n’entendrez plus rien que le bruit immense et profond de la guerre civile qui se ferme.
[…] La guerre civile est une faute. Qui l’a commise ? Tout le monde et personne. Sur une vaste faute, il faut un vaste oubli. Ce vaste oubli, c’est l’amnistie. "
Discours pour l’amnistie, Sénat (28 février 1879)