Armand Fallières est né le 6 novembre 1841 à Mézin, dans le Lot-et-Garonne. C’est sur cette même terre, à laquelle il reste profondément attaché toute sa vie, qu’il meurt le 22 juin 1931, à près de 90 ans.
Son père était géomètre-arpenteur, son grand-père forgeron. Il naît d’ailleurs dans la forge familiale, accolée à la cathédrale de Mézin, et y passe sa petite enfance. Cette maison sera plus tard démolie et reconstruite pierre par pierre à l’autre bout de la petite ville.
Après des études de droit, à Toulouse et Paris, Armand Fallières s’inscrit au barreau de Nérac dans son département du Lot-et-Garonne. Il y plaide quelques procès politiques : il défend notamment un groupe de jeunes gens qui avaient chanté la Marseillaise sur le passage d’une procession.
Dès son installation comme avocat, il commence à s’intéresser aux affaires publiques et entame une longue carrière politique. D’abord locale, en étant élu maire de Nérac et conseiller général, puis nationale, en se faisant élire député du Lot-et-Garonne en 1876, à l’âge de 35 ans.
Mandats électifs et postes occupés par Armand Fallières
La liste de ses mandats et postes en font à l’évidence l’une des grandes figures politiques de la IIIe République :
- Maire de Nérac de 1871 à 1873
- Conseiller général de Nérac à partir de 1871
- Député du Lot-et-Garonne de 1876 à 1890
- Sénateur du Lot-et-Garonne de 1890 à 1906
- Président du Sénat de 1899 à 1906
- Sous-secrétaire d’État à l’Intérieur et aux Cultes de mai 1880 à novembre 1881
- Ministre de l’Intérieur et des Cultes de septembre 1882 à janvier 1883
- Président du Conseil et ministre des affaires étrangères par intérim de janvier à février 1883
- Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts de novembre 1883 à avril 1885
- Ministre de la Justice par intérim de novembre à décembre 1887
- Ministre de la Justice de décembre 1887 à avril 1888
- Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts de février 1889 à mars 1890
- Ministre de la Justice et des cultes de mars 1890 à février 1892
- Président de la République de 1906 à 1913
Le caractère d'armand Fallières
" La simplicité de Fallières l’avait rendu populaire et si l’on plaisantait volontiers sur son compte, on lui vouait une sympathie familière.
C’était un homme intelligent et cultivé, grand lecteur de Montaigne notamment, plein de sagesse.C’était un modéré de nature.
Comme son tempérament ne le poussait pas plus à l’action spectaculaire que l’idée qu’il se faisait de ses fonctions, Fallières pouvait donc paraître un président assez effacé.
En fait, tous ceux qui l’ont approché ont été frappés par sa connaissance étendue des affaires, par la sûreté de son jugement et par son autorité. "
Extrait du Dictionnaire des parlementaires français de M. Jean Jolly (1889-1940)
Voir la notice biographique du Sénateur Fallières, Président du Sénat
Les exercices d’hygiène de M. Fallières
" Il sort tous les matins du Petit Luxembourg à 8 heures et marche à travers Paris jusqu’à 10 heures, sans s’arrêter.
L’autre jour, un actif photographe de l’Illustration l’a suivi dans sa course matinale et, sans qu’il s’en doutât, a pu, à diverses reprises, prendre des instantanés de sa promenade. Il l’a accompagné par l’Odéon, la rue Racine, la rue des Ecoles, le pont Sully, le boulevard Henri IV, la place de la Bastille, les grands boulevards, la place de la Concorde, la rue de Bourgogne et le boulevard Saint Germain, jusqu’au Petit Luxembourg.
Le collaborateur de l’Illustration était exténué : il avait fait ses 12 kilomètres et les sept clichés qu’on voit dans notre supplément : on y distingue parfaitement la forte silhouette du nouveau Président de la République, la main gauche derrière le dos, avec un fort jonc dans la main droite, suivi à une distance raisonnable d’un inspecteur de la Sûreté qu’il n’a pas demandé mais qu’il subit, puis arrêté sur le boulevard Montmartre et causant avec un homme qui ressemble à s’y méprendre au grand savant Berthelot, collègue de M. Fallières au Sénat.
M. Fallières s’est promis de ne rien changer à sa vie pendant la durée de son septennat. Les inspecteurs de la Sûreté vont faire de l’hygiène !"
Jules Huret dans l’Illustration du 27 janvier 1906