Mercredi 3 octobre 2012
- Présidence de Mme Marie-Christine Blandin, présidente -Audiovisuel extérieur de la France - Audition de Mme Marie-Christine Saragosse, candidate pressentie pour la présidence
La commission procède à l'audition de Mme Marie-Christine Saragosse, candidate pressentie pour la présidence de l'audiovisuel extérieur de la France (AEF), en application du dernier alinéa de l'article 13 de la Constitution, de la loi organique n° 2009-257 du 5 mars 2009 relative à la nomination des présidents des sociétés France Télévisions et Radio France et de la société en charge de l'audiovisuel extérieur de la France, et de l'article 47-4 de la loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication.
Mme Marie-Christine Blandin, présidente. - Je suis très heureuse d'accueillir Marie-Christine Saragosse, dont la nomination à la présidence de l'AEF est envisagée par le Président de la République après avoir sollicité une proposition de la part du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Je vous rappelle en effet, qu'en application du dernier alinéa de l'article 13 de la Constitution et de la loi organique du 5 mars 2009, les commissions compétentes des deux assemblées doivent émettre un avis sur cette candidature. Votre nom a été soumis par le CSA au Président de la République le 11 septembre dernier, et à l'issue de votre audition le 17 septembre, le Conseil a émis un avis favorable à votre nomination. Nos collègues députés se sont prononcés le 27 septembre par un scrutin secret qui sera dépouillé à l'issue de notre réunion.
La situation de l'AEF nous préoccupe depuis plusieurs années. Sous la précédente présidence, nous avons constitué un groupe de réflexion qui s'est rendu sur place pour auditionner l'ensemble de ses dirigeants. Entre le président Legendre et moi-même, les mêmes yeux se posent sur la nécessité de la bonne santé de l'AEF.
Vous n'êtes pas une inconnue pour nous, puisque nous vous avons entendue en tant que directrice générale de TV5 Monde, et nous sommes nombreux ici à oeuvrer en faveur de la francophonie. Ce qui n'entame en rien l'impatience que nous avons de vous écouter, car à la différence d'une certaine presse du soir, nous ne tenons pas cette audition pour une pure formalité.
Mme Marie-Christine Saragosse. - Il ne s'agit pas non plus d'une formalité pour moi, car j'entends être une candidate studieuse et respectueuse des représentants de la Nation. Le 12 juillet dernier, à la suite de la remise du rapport Cluzel et de la réunion du conseil d'administration de l'AEF, le Gouvernement a annoncé dans un communiqué que la nouvelle direction de l'AEF aurait à établir « un nouveau projet d'organisation fondé sur des rédactions distinctes au sein de l'AEF réformée ». Ce projet devra être préalablement soumis aux instances représentatives du personnel.
C'est dans ce cadre, à la fois précis et ouvert, que s'inscrit ma candidature et que j'ai l'honneur d'être entendue par votre commission. Oui, il est nécessaire de refonder l'AEF sur de nouvelles bases et de lui donner un cadre stabilisé et apaisé. Oui, il est nécessaire qu'autour d'un projet partagé, les équipes puissent consacrer leur talent et leur savoir-faire à leur coeur de métier et au sens profond de leur mission. Oui, il est nécessaire que les tutelles et le Parlement soutiennent ce projet dans le dialogue et la transparence.
Le rapport Cluzel ouvrait plusieurs pistes, le Gouvernement a tranché : l'AEF fusionnée depuis février 2012 est maintenue. Cela signifie qu'il n'y a plus de holding, mais une société avec des directions supports (finances, ressources humaines, juridiques, techniques, communication, stratégie) communes aux trois médias qui composent l'AEF : France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya. L'AEF devient une société sur le modèle de Radio France, par exemple, où nul ne doute de l'identité de France Inter, France Culture, France Info, chaînes distinctes au sein d'une même société. De même, dans la nouvelle organisation de l'AEF, les rédactions seront distinctes et incarnées, comme à Radio France: il y aura des directeurs de chaîne différents pour France 24, RFI et MCD.
Cette organisation vise à réaffirmer l'identité et la spécificité de chaque média, poursuit le communiqué. Chacun a en effet sa spécificité : la radio et la télévision sont des métiers différents. Faire de la radio filmée à la télévision ou de la télévision sans images à la radio ne peut être l'ambition de médias ayant pour mission de porter une vision française du monde. A l'échelle de la planète, il est particulièrement difficile de se bâtir une identité. Aussi, lorsqu'un média a la chance d'en avoir une, comme c'est le cas des différentes composantes de l'AEF, il faut la cultiver, car elle a beaucoup de valeur, et peut-être encore plus dans ce qu'on appelle le média global et que je résumerai d'un chiffre : en 2011, 13 milliards de téléchargements d'applications ont été effectués sur les différentes tablettes. Pour exister dans cette jungle, l'enjeu est le référencement, et ce sont les antennes linéaires qui sont aujourd'hui encore prescriptrices, beaucoup plus que les nouveaux médias : pour des dizaines de millions de téléspectateurs chaque semaine sur les antennes linéaires, on ne compte que moins d'une dizaine de millions de visites uniques par mois sur les médias numériques. Dans la jungle immense d'Internet et des applications, l'internaute ou le mobinaute ne va pas chercher un portail - quel serait d'ailleurs son nom ? -, mais RFI, France 24 ou MCD. Ce qui compte aujourd'hui, c'est que le dernier reportage sur tel ou tel évènement soit bien référencé : l'enjeu, ce sont les métadonnées, tout particulièrement à l'ère du web sémantique, qui permettent la navigation intelligente d'un objet d'information à un autre. Les rédactions multimédias doivent donc être adossées à leur rédaction-mère et non pas fusionnées pour devenir un nouveau média indépendant.
La réaffirmation des identités ne signifie pas qu'on érige des remparts entre les rédactions. Il s'agit d'abord de bâtir une cohérence éditoriale d'ensemble : plusieurs langues, plusieurs médias, une seule vision. Il ne s'agit pas non plus de s'interdire des émissions communes : seulement, elles ne peuvent constituer l'essence des grilles parce qu'elles ont une écriture spécifique. C'est une question que je connais bien puisqu'à TV5 Monde nous avons deux émissions communes avec RFI, et leur travail d'écriture est très particulier. Les invitations croisées d'experts ou de grands reporters permettent de faire connaître les deux médias, chacun apportant son savoir-faire ; de même, les opérations communes sur le terrain ou sur les réseaux sociaux partagées s'imposent spontanément. La coopération entre France 24 en arabe et MCD dans le pôle arabophone a déjà lieu en dehors de toute fusion : il ne s'agit pas de détruire les passerelles quand elles ont du sens.
Voilà la logique qui, conformément aux décisions du Gouvernement, doit soutenir l'organisation des rédactions ; au sein de chaque rédaction, c'est l'éditorial qui doit déterminer l'organisation, et non l'inverse. Ce chantier doit démarrer sans délai.
Construire un cadre apaisé implique de refonder le dialogue social dans l'AEF, ce qui suppose probablement un changement de méthode : par exemple, dire ce que l'on va faire et faire ce que l'on a dit qu'on ferait. Restaurer la confiance entre la direction et les instances représentatives du personnel ne me paraît pas impossible, du moins au regard de mon expérience à TV5 où je crois que le sens des responsabilités est bien partagé. C'est d'autant essentiel que dans un média, ce sont les salariés qui sont eux-mêmes les programmes : sans leur adhésion, leur envie et leur engagement, et donc sans un dialogue constructif avec les instances sociales, le développement est très compromis.
Évidemment, je n'ignore rien des difficultés. Il y a de nombreux « irritants », pour reprendre une expression québécoise que m'a léguée la francophonie, à laquelle je suis très attachée. Le déménagement est le premier d'entre eux. Les problèmes techniques (climatisation, insonorisation, qualité de l'air...) doivent être réglés avec les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans le cadre de la consultation en cours ; si ma candidature était retenue, une de mes premières démarches serait de visiter les lieux avec les CHSCT concernés. Mais au-delà de ces problèmes, il y a un enjeu symbolique : la peur de voir RFI disparaître et perdre son âme est réelle et elle est vécue douloureusement. A France 24, une jeune chaîne qui a connu beaucoup de bouleversements, des inquiétudes se manifestent aussi, et MCD n'est pas épargnée. Ces craintes ont tendance à stériliser les énergies : c'est pourquoi les décisions du Gouvernement, la loi à venir et la révision des cahiers des charges sont les bienvenues.
Mais le plus important pour réaffirmer l'identité des médias, c'est de bâtir ensemble un projet éditorial et une stratégie de distribution mondiale. C'est au service de ces objectifs que la réorganisation de la rédaction et le dialogue social prennent leur sens.
Le projet mondial doit être porteur de contenus fortement distinctifs. En premier lieu, ayons conscience du fait que notre vision est attendue dans le monde. Des représentants des Français de l'étranger présents dans cette salle le savent bien : notre pays pèse plus lourd que sa démographie et son économie. Sa vision constitue souvent une alternative entre la vision anglophone véhiculée par CNN ou la BBC et une vision arabophone dont Al-Jazira est la première représentante : il y a environ 750 chaînes arabophones. Nos médias ne sont pas des médias de propagande : leur indépendance, gage de leur crédibilité, est reconnue et l'information française bénéficie d'un a priori favorable. Dans la bataille mondiale des idées, nos valeurs, liberté, égalité, fraternité, mais aussi laïcité, une idée neuve assez méconnue dans le monde, l'égalité des hommes et des femmes, la tolérance et le doute cartésien, rempart à bien des extrémismes, sont attendues, et pas uniquement par les zones traditionnelles d'influence française : mon parcours, du Japon à la Corée en passant par les États-Unis, dans nombre de pays d'Europe ou d'Afrique même anglophone me confirme que notre pays suscite partout de la curiosité, parfois même de l'affection. Je ne parle pas de ce qu'on nous reproche parfois, une vision arrogante et donneuse de leçons, mais d'une façon particulière de regarder le monde. Pour paraphraser Blaise Pascal, « le centre du monde est partout » : voilà un bon slogan pour l'AEF.
Les très bons résultats de nos médias à l'étranger sont souvent occultés pour de mauvaises raisons. Dans cette bataille, restons unis : il n'est pas question que TV5 Monde soit déstabilisée par la stratégie de l'AEF et inversement. Enterrons les haches de guerre ! Radio France et France Télévisions doivent également être nos alliées : c'est le service public dans son ensemble qui doit être mobilisé au service de notre présence à l'international.
Les études réalisées sur nos performances gagneraient à être mieux connues, y compris au sein des entreprises, où elles peuvent servir de socle à la réflexion sur le projet. En même temps, ne nous reposons pas sur nos lauriers : nous devons être présents dans plus de 200 pays, tous très différents. A l'international, il y a toujours urgence : regardons l'explosion d'Internet (on compte 2,3 milliards d'internautes), de la mobilité (5,9 milliards de téléphones mobiles ou tablettes), des réseaux sociaux, de la télévision connectée, de la télévision à 360°, qui se généralise, de la pluriactivité, qui consiste à consommer plusieurs écrans en même temps, et dont les prémices d'une généralisation sont là. On assiste à un bouleversement majeur des supports et des habitudes de consommation des images et des sons ; dans ce contexte, ne pas être à la pointe peut avoir un coût marginal important.
Pour autant, ne nous livrons à aucune conclusion hâtive : aujourd'hui, 80 % des images sont consommées sur un téléviseur classique. Considérer que le passage à la haute définition (HD) ou la présence sur la télévision numérique terrestre (TNT) dans certaines zones (Afrique, Maghreb) sont des objectifs secondaires serait une erreur. De même, la télévision connectée ne se substituera pas aux modes traditionnels de consommation de nos médias, et le poste de radio est encore le média le plus répandu dans le monde. Quant aux ondes courtes ou aux ondes moyennes, qu'on dit sur le déclin, elles représentent une part considérable des audiences de RFI et de MCD. Soyons attentifs aux généralisations intempestives, et ne nous inspirons pas d'un pays atypique comme la France (en particulier en matière d'Asymmetric Digital Subscriber Line (ADSL) ou pour le réseau hertzien) pour en tirer des conclusions mondiales. C'est pays par pays qu'il faut définir le bon contenu, dans la bonne langue, sur le bon support de diffusion, avec le marketing et la communication qui vont avec, car il ne sert à rien d'avoir un beau produit si personne ne le connaît.
Je me garderai bien de vous présenter aujourd'hui un projet : je préfère vous proposer une grille de lecture et une méthodologie. Dès mon arrivée, je constituerai des groupes projet avec des problématiques précises partant de la cartographie de nos médias jusqu'à la ligne éditoriale. Tel est l'enjeu : pourquoi nous rendre audibles, si ce n'est parce que nous avons quelque chose à dire ? Marquons le caractère distinctif de nos contenus et définissons des signatures identitaires propres à chaque média.
Je ne déclinerai pas davantage les grilles devant vous : je veux d'abord en débattre avec les équipes. On sait par exemple qu'à RFI existe une problématique autour de la grille unique : est-elle liée à une insuffisance de moyens ou à une stratégie éditoriale ? Traite-t-on suffisamment des enjeux économiques sur nos antennes en période de crise ? Comment faire en sorte que les entreprises trouvent plus facilement le chemin de nos plateaux ? Quelle est la place de l'analyse de la France sur nos médias ? Comment maintenir cette relation privilégiée de RFI avec l'Afrique alors que les vrais concurrents sont les radios locales de proximité qui se multiplient ? Comment rendre notre antenne plus conviviale alors que nous sommes contraints de rediffuser nos programmes ? Enfin, quelle place pour la musique et la culture sur nos antennes ? Pour chacune des langues de RFI, quels contenus, quels supports, quels partenariats, quels prolongements multimédias ? Autant de questions qui se posent à RFI. Quant à France 24, ses trois signaux doivent-ils accentuer leurs différences ? S'adresse-t-on de la même façon aux francophones, aux arabophones et aux anglophones ? Doit-on créer une collection avec les excellents mini-documentaires produits par France 24 ? Quelle place pour la coproduction ? Quels sont les bons formats, question vitale en matière d'information ? Avons-nous suffisamment de signatures de référence sur ces antennes ? Nos invités incarnent-ils bien la dimension mondiale ? L'effet miroir, selon lequel le téléspectateur se voit sur les antennes, est en effet essentiel sur un média international.
Comme à RFI, quelle place ont nos entreprises ? Peut-on aujourd'hui être citoyen sans avoir une solide culture économique ? Comment jouer davantage encore la chronologie des supports : Internet, réseaux sociaux et antennes linéaires ? Au fond, chaque téléspectateur doit trouver l'information où il veut, quand il veut. Comment refuser la tendance à l'amnésie collective induite par le fait qu'une information chasse l'autre ? La France, vieux pays dont le rapport à l'histoire est particulier, n'a-t-elle pas un devoir de mémoire à transmettre ?
Notre habillage valorise-t-il suffisamment nos contenus ? Nos grilles sont-elles repérées par nos téléspectateurs ? Quelles sont nos valeurs ? Comment se mobiliser pour les femmes dans le monde et comment toucher des jeunes qui, dans certaines zones, représentent jusqu'à 75 % de la population ?
Pour tous, les innovations pour les nouveaux médias représentent un enjeu essentiel. Il existe une émission très référente à France 24, « Les observateurs », dont le concept est connu dans le monde entier. Est-il transposable dans d'autres langues pour RFI ? Comment intégrer davantage les réseaux sociaux ? Quels partenariats, tant avec la presse écrite, française ou non, qu'avec les grandes institutions ou organisations internationales ?
Voilà les questions qu'auront à traiter les groupes projet que je lancerai si ma candidature est retenue. Le projet qui en émergera servira de base au futur contrat d'objectifs et de moyens (COM).
Nos rapports avec le Parlement et nos tutelles doivent être constants et transparents ; ils doivent être facilités par la présence au sein de notre conseil d'administration de représentants du ministère des affaires étrangères, incontournable sur le plan international, de la culture, des finances et des deux assemblées parlementaires. Nous connaissons les contraintes budgétaires de l'État mais je rappelle que l'audiovisuel extérieur, y compris TV5 Monde, ne pèse que 8,3 % du budget global consacré à l'audiovisuel public. Compte tenu des enjeux, ces sommes ne sont pas considérables, alors que le coût marginal du moindre retard dans la télévision connectée, la HD ou la TNT, peut être très élevé, en rendant caducs les investissements réalisés. A l'international, quand on cesse de progresser, on régresse.
Je sollicite votre soutien au nouvel élan que je souhaite donner et je serai heureuse de rendre compte devant vous des évolutions du projet. Nous aurons besoin de tout votre appui lors de l'examen de la future loi sur l'audiovisuel, à la fois pour stabiliser le cadre de l'AEF et pour exister en France. Nos médias internationaux ne sont pas suffisamment visibles sur notre territoire alors que nos citoyens ont besoin de cette ouverture sur le monde. L'existence de fenêtres permettant à ces médias d'être connus chez nous peut-elle être intégrée dans une réflexion globale sur le service public ?
Pour conclure, je suis parfaitement consciente des obstacles mais, comme pour la conduite automobile, je crois qu'il ne faut pas se focaliser sur eux, mais regarder l'horizon. Si 1 600 personnes regardent vers le même horizon, nous devrions pouvoir aller assez loin.
Mme Marie-Christine Blandin, présidente. - Vous avez évoqués les sénateurs représentants les Français de l'étranger : nous en comptons deux dans cette salle, M. Duvernois et Mme Lepage, à laquelle je donne la parole, en sa qualité de rapporteure pour avis des crédits de l'audiovisuel extérieur.
Mme Claudine Lepage. -Les échanges que nous avons eus lorsque vous dirigiez TV5 Monde ou lorsque vous étiez à la tête de la coopération culturelle et linguistique de la direction générale de la coopération internationale et du développement ont toujours été fructueux et je me réjouis de vous voir parmi nous. Votre présentation et vos questionnements sont l'exact écho de nos préoccupations. Vous serez sans doute la dernière dirigeante d'entreprise publique à être officiellement nommée par le Président de la République : François Hollande s'est en effet engagé à revenir sur la réforme de Nicolas Sarkozy et a demandé au CSA de l'éclairer sur la personnalité la plus apte à présider l'AEF. Nous nous félicitons de cette évolution, gage d'indépendance et de pluralisme dans l'audiovisuel public.
Le climat social à RFI et France 24 est dégradé et les angoisses sont fortes ; je me réjouis de votre volonté affirmée de panser les blessures et de convaincre plutôt que de contraindre. Le changement de ton avec votre prédécesseur est manifeste : il est urgent de rétablir la confiance et le dialogue social.
L'inquiétude demeure car si la fusion des rédactions de RFI et France 24 a bel et bien été abandonnée, la fusion juridique des deux entités et le déménagement de la radio ont été actés par le Gouvernement et votre candidature s'inscrit dans cette logique. Jean-Paul Cluzel avait envisagé cette option dans son rapport, mais il y en avait d'autres, parmi lesquelles le rapprochement de France 24 et France télévisions d'une part, de RFI et Radio France d'autre part. Vous insistez sur la différence des métiers de télévision et de radio : une coopération entre France 24 et France télévisions vous semble-t-elle pertinente ? Le cas échéant, selon quelles modalités pourrait-elle être mise en oeuvre ?
La fusion juridique fait aussi craindre une confusion des crédits entre la toute jeune chaîne de télévision, qui accomplit un travail remarquable et dont les besoins sont sans commune mesure avec ceux de RFI, dont le professionnalisme est reconnu par tous. Depuis des années, les salariés de RFI vivent dans la crainte de disparaître. Comment les rassurer sur la pérennité de leur identité sans un budget dédié ?
AEF est depuis des années dans la plus parfaite illégalité puisqu'aucun COM n'a, à ce jour, été conclu avec l'État. Pourriez-vous nous éclairer au sujet du calendrier et du contenu du futur COM ?
Enfin, le budget 2013 consacre à l'AEF 314,2 millions hors taxes, dotation stable par rapport à la loi de finances pour 2012. Cette somme représente 3,3 % du total des crédits accordés à l'audiovisuel public. Ces crédits sont-ils cohérents avec les restructurations en cours et les missions qui pourraient vous être confiées ?
Mme Bariza Khiari. - Merci à Mme Saragosse de nous avoir éclairés sur son état d'esprit au moment de prendre ses fonctions.
L'arrogance et le côté donneur de leçons des Français démonétisent les valeurs que tout média doit produire pour exister. En outre, dans un monde troublé, il faut donner du sens et de l'espoir. Envisagez-vous un groupe projet pour atténuer cette perception assez ancrée à l'étranger et travailler sur le sens, dans un monde où le choc des civilisations est presque prophétisé ? Rappelons que le mot média vient de médiation...
M. Louis Duvernois. - D'après Libération, vous avez l'intention de faire exactement l'inverse de votre prédécesseur, Alain de Pouzilhac. Vous acquiescez même au souhait du président du CSA, Michel Boyon, de voir modifié ce nom bizarroïde - c'est vous qui le dites - d'AEF, trop attaché à l'image de son ancien président. Soit ! Dans le contexte de la mondialisation, l'audiovisuel extérieur est un enjeu trop sérieux pour chercher à s'affirmer en s'opposant à tout ce qui a été fait par son prédécesseur, qu'elles qu'en aient été les qualités ou les faiblesses. Ce psychodrame vécu à l'échelle politique nationale ne résout pas les difficultés de l'AEF et ne fait pas progresser sur le chemin des solutions à y apporter.
Votre candidature présente cependant un avantage de taille : chacun reconnaît en vous un haut fonctionnaire, spécialiste mondialement reconnu de l'audiovisuel extérieur, ce qui n'a pas toujours été le cas dans les conseils d'administration de RFI et de l'AEF où j'ai siégé plusieurs années en tant que représentant du Sénat.
Comment entendez-vous remettre sur pied ce formidable outil d'influence dont les dérives gestionnaires plombent depuis longtemps le développement ? Il est facile de décrier la gestion précédente, mais souvenons-nous que, faute de réformes structurelles, RFI était déjà en déficit à l'arrivée du président Alain de Pouzilhac, de 16 millions d'euros sur un budget total de 125 millions, déficit comblé comme d'usage par les contribuables.
La nécessité de réformer une société où le manque de dialogue et de concertation crispe toute velléité de progression fait consensus, du moins publiquement.
Pour faire avancer cet inextricable dossier, il faudra faire bouger les lignes de gouvernance de l'AEF. Dans le contexte de contrainte budgétaire actuel, l'heure est plus au rassemblement qu'à la division, à la mutualisation des services et des actions, à l'image de ce qui se pratique par exemple en Angleterre avec la BBC, qui a su fusionner des services en préservant leur identité opérationnelle : les deux ne sont pas incompatibles.
Vos choix seront déterminants pour l'avenir de l'audiovisuel extérieur et aussi pour l'avenir de TV5 Monde que vous avez brillamment dirigée jusqu'alors. Votre arrivée à la présidence d'AEF ne doit pas être l'occasion d'autres secousses sismiques dans la nomination à venir d'un nouveau directeur de TV5 Monde, qui doit être français.
Comme disait Jean Lesieur, ancien directeur de France 24, auditionné par l'Assemblée des Français de l'étranger en septembre dernier, « Il est temps de réenchanter le rêve France 24. Le rapprochement avec RFI en est l'occasion. »
Soyons positifs mais réalistes : la tâche qui vous attend est exaltante. L'AEF cumule une audience hebdomadaire de plus de 90 millions de téléspectateurs et d'auditeurs, ce qui en fait le premier média français à l'international. Nous vous accompagnerons sans concession mais toujours avec bienveillance pour atteindre cet objectif d'intérêt national.
Mme Marie-Christine Blandin, présidente. - La passion fait de certaines interventions des discours de candidats !
M. Jacques Legendre. - Je ne suis pas candidat à la présidence de l'AEF, mais j'ai un a priori favorable envers Mme Saragosse, qui a su faire ses preuves au sein d'un objet mal compris et identifié, et pourtant fondamental, TV5 Monde. Paradoxalement, vous vous retrouvez aujourd'hui de l'autre côté. Comment envisagez-vous la collaboration future entre l'AEF et TV5 ?
A l'approche d'un sommet international sur la francophonie, comment l'AEF entend-il faire progresser la compréhension de la francophonie à l'international ?
Pour le reste, vous me paraissez très qualifiée pour faire le job, si vous me permettez l'expression !
Mme Corinne Bouchoux. - Je vous sais très attachée à la lutte contre les préjugés sexistes. Avez-vous des idées originales dans un domaine où les médias, en particulier à vocation internationale, ont un rôle éducatif certain ?
Mme Catherine Morin-Desailly. - Quel que soit le mode de nomination, il a le mérite de prévoir l'audition du candidat par les assemblées parlementaires. Vous avez été choisie en raison de votre compétence et de votre expérience. Permettez-moi de me réjouir qu'une femme soit proposée comme candidate ! J'assistais il y a peu aux assises de l'audiovisuel organisées par la société civile des auteurs multimédias (SCAM). L'association - très sympathique - de La barbe est intervenue lors d'une table ronde exclusivement masculine !
L'organisation retenue pour l'AEF me laisse un peu dubitative. Je l'avais dit au précédent ministre, au plus fort de la crise entre France 24 et RFI. N'aurait-il pas été plus opportun de procéder à la manière de la BBC, et de prévoir un adossement de l'AEF à France Télévisions et Radio France ? Comment s'organiseront les synergies par la suite ? Seront-elles institutionnalisées ? En outre, quel sera le lien avec TV5 Monde, Arte, Euronews ? Enfin, le COM est très attendu. Dans quels délais pensez-vous pouvoir le transmettre au Parlement ?
M. Jean Boyer. - L'audiovisuel a un pouvoir considérable, comme on l'a vu au printemps dernier. Or, c'est le côté spectacle qui prend le dessus. Nous avons des richesses que nous ne valorisons pas suffisamment : jamais on ne parle de la famille, de l'effort, de la solidarité. Ne faudra-t-il pas prendre ce chemin ?
M. André Gattolin. - La nomination d'une personne qui vient du corps de métier fait plaisir, en particulier dans l'audiovisuel.
La population arabophone s'élève à 6 millions de personnes en France, soit purement arabophone, soit arabophone et francophone. On parle d'intégration à la République française, et en matière religieuse, de création d'un islam de France. Comment peut-on concevoir que ces 6 millions de personnes n'aient pas accès au canal arabophone produit par la France ? Dans les cités, regardez le nombre d'antennes tournées vers Arabsat ou Turksat. Nous avons un outil formidable pour transmettre des valeurs républicaines et démocratiques, et nous nous en privons sur le territoire français : qu'en pensez-vous ?
Mme Marie-Christine Saragosse. - Mme Lepage revenait sur les angoisses très fortes des personnels. Il me semble que les gens sont prêts à s'investir dans un nouveau projet, mais je pèche peut-être par excès d'optimisme : encore une fois, j'ai tendance à regarder l'horizon sans me concentrer sur l'obstacle.
Vous m'interrogez aussi sur l'option choisie pour la réforme. Lorsque je suis arrivée au ministère de la communication en 1996, mon premier dossier était le décret de défilialisation de RFI et Radio France. Pourquoi défilialiser ? Parce que pour une société qui est en concurrence avec d'autres médias nationaux, l'international n'est pas une priorité. C'est une tendance naturelle bien connue : ce qui est ici, pèse moins lourd que ce qui est là-bas.
En outre, les Français, les électeurs, tout le monde est ici. Parfois, pour que l'international prenne toute sa place, il faut le sortir du national. La réforme que nous faisons n'est pas aberrante - contrairement à ce qu'affirme Libération, on ne fait pas le contraire de ce qui a été fait, car ce serait totalement déstabilisant - et obéit à une logique internationale. Dans le secteur public, les logiques capitalistiques ne sont pas tout. J'avais hésité à me porter candidate, lorsqu'il fut annoncé, le 12 juillet dernier, que TV5 Monde sortait de l'AEF pour retourner à France Télévisions et que j'ai été pressentie par le CSA pour présider l'AEF : ce fut un véritable dilemme émotionnel. Mais au fond, les liens capitalistiques qui existaient n'ont pas vraiment eu pour effet le développement de projets communs, ou d'un esprit de groupe. Leur disparition ne devrait donc pas être une entrave à des coopérations futures.
Il faut à présent stabiliser la configuration de l'AEF, qui a fait l'objet d'un nombre record de rapports et de projets de réforme, alors qu'il représente un budget plus faible que l'audiovisuel national. Radio France et France Télévisions devraient être représentées à son conseil d'administration afin de resserrer les liens : des coproductions sont possibles entre Radio France, France Télévisions, RFI, TV5 Monde et doivent être développées, indépendamment des liens capitalistiques entre ces sociétés. Les craintes portant sur le risque que ferait courir aux finances de l'une d'entre elles sa proximité avec d'autres doivent être apaisées : les nomenclatures spécifiques dont chacune dispose permettent de s'assurer de la bonne destination des crédits, et ceux-ci peuvent aussi être fléchés précisément dès la loi de finances. Pour autant, il ne faut pas s'interdire des collaborations, dès lors qu'aucun des acteurs n'a le sentiment que ses fonds profitent à l'autre.
Un COM est avant tout l'aboutissement d'un projet. Certes, l'État n'a pas à se prononcer sur la ligne éditoriale ou sur les contenus, mais il a son mot à dire sur la stratégie générale de l'entreprise, sa cartographie mondiale, ses priorités en matière de numérique, ses partenariats. Je n'ai pas été associée, pas plus que les salariés, à l'actuel projet de COM, alors même que la subvention à TV5 Monde en faisait partie. Il me semble qu'un tel projet ne doit pas être brutalement annoncé mais travaillé en concertation. Patientez encore quelques mois pour que les équipes puissent préparer un COM pour 2013-2015 dans un dialogue social suffisant pour construire une union sacrée derrière l'audiovisuel extérieur de la France, comme je le souhaite.
Le budget 2013, de 314,2 millions d'euros, est maintenu, ce qui, dans le contexte actuel, est positif. Le COM prévoyait dans sa trajectoire financière une baisse de 8 millions de ce budget ; je me réjouis qu'il n'ait pas été signé car cette baisse était, me semble-t-il, infondée : il aurait fallu renoncer à nos ambitions. L'évolution des coûts risque de causer des difficultés, mais je m'attacherai, comme je l'ai toujours fait, à ce que l'équilibre budgétaire soit respecté : c'est pour moi une règle absolue.
Vous avez évoqué les problématiques de la diversité et de la parité ; en ce qui me concerne, je mets à part la question du genre, qui relève de l'universel et non du particulier. Notre société est au fond assez exemplaire sur ces questions, comme l'a bien montré la réserve de la communauté musulmane de France dans la récente affaire des caricatures de Mahomet et des musulmans. Lorsqu'avec Culture France nous organisions des tournées à l'étranger de troupes françaises qui incarnaient la diversité de notre pays, la fréquentation des salles doublait lors de notre passage. Ces valeurs, nos valeurs, sont partie intégrante d'un grand média public international : effectivement, qui dit « média » dit « médiation » !
Monsieur le sénateur, nous travaillons ensemble depuis des années : le journal Libération peut choisir les titres qu'il veut, j'espère que mon intervention devant vous aujourd'hui aura plus de force. Non, nous ne faisons pas le contraire, ce ne serait pas un projet ! Néanmoins, nos équipes, malgré tout leur talent, se sont heurtées à de nombreux obstacles. RFI a beaucoup progressé en termes d'audience, et va continuer à aller de l'avant, grâce à sa grande expérience alliée à son avance sur les nouvelles technologies. En audience cumulée hebdomadaire, nous avons un auditoire considérable. Quel est l'avenir de TV5 Monde ? Des concertations approfondies, telles qu'elles sont prévues par la charte qui régit cette chaîne, ont lieu au niveau des gouvernements bailleurs de fonds, et lors du conseil d'administration prévu le 16 octobre les actionnaires (RTBF, TSR, radio Canada, France Télévisions, Arte et aujourd'hui l'AEF) prendront une décision qui, je l'espère, dissipera l'inquiétude des salariés. Vous citiez la BBC, mais ce type de comparaison est délicat à manier, tant les périmètres, les budgets et les héritages historiques diffèrent. Mieux vaut être soi-même et chercher à développer son propre modèle, surtout quand il s'agit de porter la parole d'un pays ! L'expression « CNN à la française » me paraît ainsi devoir être rejetée. Ne mimons pas un autre modèle, inventons le nôtre.
M. Legendre parlait de TV5 Monde comme d'un objet pas toujours bien compris. Sa construction asymétrique faisait qu'elle n'était ni présente dans l'AEF, ni prioritaire pour le Gouvernement français. Il ne s'agissait donc pas d'un problème de personnes. TV5 Monde est française à 66,6 %, et pas seulement francophone. Le fait d'insister sur son aspect francophone, lorsque l'on est français, n'est pas toujours le signe d'un intérêt bien vif pour cette chaîne. La France y est le plus gros fournisseur de contenus, en plus d'être le premier financeur, même si nos partenaires francophones ont fait un très gros effort au cours de la période précédente en augmentant de 61 % leur contribution et en augmentant leur fourniture de programme. France 24 a proposé à TV5 Monde sa valise satellitaire pour que les images puissent être rapatriées. RFI et TV5 Monde ont des émissions communes qui seront délocalisées à Kinshasa. Je pense qu'en laissant faire nos confrères sur le terrain, des échanges d'images seraient possibles. Et nous avons sollicité tous ensemble une interview du chef d'État soit de la République démocratique du Congo, soit de la République française. Car il peut arriver que trois médias soient réunis sans pour autant être dans une concurrence forte. Les projets de fusion ont figé tous les acteurs dans la peur, en particulier à la suite du rapport de l'Inspection générale des finances. Il faut décrisper l'atmosphère et permettre à la confraternité, qui est naturelle entre journalistes sur le terrain, de renaître. Nous ferons également une convention de distribution pour que France 24 et TV5 Monde ne soient pas concurrentes : nous avons déjà tellement de concurrents ! Les savoir-faire de TV5 Monde devraient pouvoir servir, avec des objectifs précis, à France 24, qui ne doit pas se dire que TV5 Monde risque de l'empêcher de rentrer sur tel ou tel territoire, de même qu'il ne faut pas que TV5 Monde reproche à France 24 de casser le marché en payant des choses jusqu'alors gratuites, car ce sont deux chaînes publiques utilisant des fonds publics ! Il faut qu'on se parle et qu'on se fasse confiance. RFI est déjà très présente en francophonie, TV5 Monde aussi, peut-être France 24 pourrait-elle avoir une approche un peu différente ?
Sur la parité, nous pourrions avoir une émission, pas forcément longue. Vous savez que si, sur un plateau, il y a moins d'un tiers de femmes, on s'adresse toujours à elles en tant que femmes; elles apparaissent comme victimes ou comme témoins et non comme expertes, quand leur parole devrait être aussi universelle que celle des hommes. L'engagement volontaire que nous avions signé à TV5 Monde doit être étendu aux autres médias. Je me suis réjouie, lors de la dernière Conférence des ambassadeurs, de voir que nombre d'entre eux étaient prêts à se mobiliser sur ce thème.
TV5 Monde renoue avec ses origines : elle a été créée par TF1, Antenne 2 et FR3. C'est une chaîne généraliste : les contenus fournis par France Télévisions, qui représentent 25 % des grilles, ont un poids considérable. Le budget de la chaîne ne permettrait pas de les remplacer, car ce sont des productions de grande qualité. Mais nous devons veiller à assurer une grande synergie, à l'international, dans la distribution. Il est possible en tous cas que je reste au conseil d'administration. Je serai présidente, parce que c'est prévu pour TV5 Monde, ensuite ce sera probablement le président de France Télévisions qui me succèdera, mais l'AEF gardera probablement un siège au conseil et je serais très heureuse si je peux me rendre utile en l'occupant. Un au-revoir, donc, mais pas un adieu !
France 24 et TV5 Monde sont diffusés en France sur le câble, le satellite et l'ADSL. RFI n'est présente qu'à Paris en FM, et non à Marseille ou Strasbourg, villes pourtant très ouvertes à l'international. La chaîne arabophone de France 24 est sur Arabsat et Nilesat, donc sur les satellites vers lesquels pointent les fameuses antennes paraboliques des populations arabophones de France. Elle est donc très regardée par celles-ci, comme l'a montré le pic d'audience énorme mesuré lors de l'affaire Merah. Le vecteur francophone, en revanche, ne touche pas le grand public français, mais un foyer sur deux, ceux qui sont équipés de la TNT.
Mme Marie-Christine Blandin, présidente. - Merci pour vos réponses. La commission va procéder au vote à bulletins secrets.
Je vous précise qu'en application de l'article 3 de la loi organique du 23 juillet 2012 relative à l'application de l'article 13 de la Constitution : « il ne peut y avoir de délégation lors d'un scrutin destiné à recueillir l'avis de la commission permanente compétente de chaque assemblée sur une proposition de nomination selon la procédure prévue au 5e alinéa de l'article 13 de la Constitution ».
Avis sur une candidature à la présidence de l'audiovisuel extérieur de la France - Résultats du scrutin
La commission examine l'avis et procède au vote, par scrutin secret, sur la candidature de Mme Marie-Christine Saragosse à la présidence de l'audiovisuel extérieur de la France.
Mme Marie-Christine Blandin, présidente. - Je vous donne lecture des résultats du scrutin.
30 voix « pour » sur 32 votants (2 abstentions).
Notre commission a donc décidé de donner un avis favorable à la proposition de nomination de Mme Marie-Christine Saragosse à la présidence de l'audiovisuel extérieur de la France.