ÉLUS LOCAUX ET ASSOCIATIONS : UN DIALOGUE RÉPUBLICAIN
PALAIS DU LUXEMBOURG, 28 JUIN 2001
Colloque organisé sous le haut patronage de M. Christian Poncelet, Président du Sénat et de la Mission interministérielle pour la célébration du centenaire de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association |
AVANT-PROPOS DE M. CHRISTIAN PONCELET, PRÉSIDENT DU SÉNAT
Le 1er juillet 2001, notre pays fêtera le centième anniversaire de la loi sur les associations et le souvenir de son principal artisan, Pierre Waldeck-Rousseau, une des figures emblématiques des débuts de la III ème République.
L'exercice n'a rien de commun ! Car s'il est courant de commémorer tel ou tel personnage important ou de célébrer tel ou tel moment fort de notre histoire, il n'est pas usuel de marquer avec autant de pompe le souvenir d'une loi, et encore bien moins d'en faire un événement national, pour lequel une mission interministérielle a même été créée.
En fait, cette solennité très particulière est à la mesure de la loi qu'on célèbre, tant il est vrai que la liberté d'association répond à une exigence fondamentale de la démocratie. Tocqueville la considérait même comme la première des libertés, tant individuelles que collectives, dont, à ses yeux, l'affermissement conditionnait toutes les autres.
Depuis 1901, la société française a certes beaucoup changé, mais par delà tous les clivages, nos concitoyens restent encore, un siècle après, profondément attachés à la liberté d'association.
En témoigne, la vivacité jamais démentie du mouvement associatif : partout, les associations occupent une place essentielle et contribuent à l'animation de notre vie quotidienne dans les domaines les plus divers : la culture, le sport, les loisirs, l'animation des quartiers, la solidarité et l'action caritative, la réinsertion, la défense des droits, l'aide aux handicapés, etc.
Surtout, le monde associatif -au même titre que le syndicalisme- est un terrain de prédilection de l'engagement bénévole et de l'ouverture aux autres, où tant de jeunes -et de moins jeunes- découvrent le sens profond d'un civisme au plus près du terrain. Pour certains, l'action associative est le premier pas d'un engagement politique, dans le sens le plus noble de ce terme.
Le Sénat ne pouvait donc que s'associer à la célébration nationale du centenaire de la loi de 1901, d'autant plus que depuis un siècle, il entretient avec ce texte une affinité toute particulière ; le père de la loi, Waldeck-Rousseau, était Sénateur ; soixante-dix ans plus tard, c'est encore grâce à l'initiative du Président Alain Poher, que la loi de 1901 a vu consacrer sa valeur constitutionnelle en 1971. Je tiens aussi à associer à cet hommage rétrospectif celui qui fit abroger en 1981 les discriminations qui frappaient jusque là les associations étrangères, notre excellent collègue le questeur François Autain, alors membre du Gouvernement.
L'exposition organisée par la Bibliothèque du Sénat sur « Waldeck-Rousseau et la liberté d'association », un colloque au Sénat sur les élus locaux et les associations, un dossier historique sur le site Internet du Sénat, constitueront autant d'occasions de marquer l'importance que notre assemblée accorde à cet événement.
Je n'y vois pas seulement la célébration d'un vénérable texte centenaire, mais surtout l'occasion de marquer l'actualité d'une de nos lois les plus vivantes, qui constitue, plus que jamais, un des socles de notre démocratie.
Christian Poncelet