Projet de loi Projet de loi de finances pour 2025

Direction de la Séance

N°I-2124 rect. bis

26 novembre 2024

(1ère lecture)

PREMIÈRE PARTIE

(n° 143 , 144 )


SOUS-AMENDEMENT

C Défavorable
G Défavorable
Tombé

à l'amendement n° I-2076 du Gouvernement

présenté par

Mmes PETRUS, JACQUES et MALET, M. NATUREL et Mme AESCHLIMANN


ARTICLE ADDITIONNEL APRÈS ARTICLE 9

Amendement 2076

I. Compléter cet amendement par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – Par exception, les dispositions des I et II du présent article ne s’appliquent pas pour les vols en provenance et à destination de la Corse, de la Nouvelle-Calédonie et des territoires ultramarins régis par les articles 73 et 74 de la Constitution. 

 Les notions de provenance et de destination sont entendues au sens des points d’embarquement initiaux et des points de débarquement finaux, mentionnés à l’article L. 422-22-1, situés sur les territoires de la Collectivité de Corse, de la Nouvelle-Calédonie et des territoires ultramarins sus mentionnés.

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet amendement par un paragraphe ainsi rédigé :

... – La perte de recettes résultant pour l’État de l’alinéa […] est compensée, à due concurrence, par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

Objet

Ce sous-amendement vise à exclure les territoires insulaires et ultramarins du dispositif prévu par l’amendement n° I-2076.

Dans ces territoires, comme Saint-Martin, le transport aérien n’est pas un luxe mais une nécessité. L’avion est le seul moyen de garantir la continuité territoriale avec la métropole, mais également entre les territoires eux-mêmes. Cette réalité est encore plus marquée dans les cas de double insularité, comme celle qui relie Saint-Martin et Saint-Barthélemy à la Guadeloupe, où de nombreux services administratifs, médicaux et éducatifs sont centralisés.

Appliquer une augmentation de la taxe sur les billets d’avion reviendrait à pénaliser ces populations qui dépendent exclusivement du transport aérien pour leurs déplacements professionnels, médicaux ou familiaux. Contrairement à la métropole, où des alternatives terrestres et maritimes sont disponibles, les ultramarins n’ont pas d’autre choix. Cette mesure irait à l’encontre du principe républicain de continuité territoriale, qui garantit à tous les citoyens un égal accès aux services et opportunités.

En outre, les conséquences économiques seraient particulièrement préoccupantes. À Saint-Martin, dont l’économie repose largement sur le tourisme, une hausse des coûts de transport aérien risquerait de diminuer l’attractivité de l’île, fragilisant encore davantage un territoire déjà vulnérable. Par ailleurs, les échanges commerciaux essentiels pour l’approvisionnement des populations insulaires pourraient être impactés par ces nouvelles charges.

Enfin, il convient de souligner que cette mesure risque d’aggraver les inégalités territoriales entre la métropole et les outre-mer, tout en accentuant la pression économique et sociale sur ces territoires.

Dans un souci d’équité, ce sous-amendement propose donc d’exclure les territoires insulaires et ultramarins du dispositif, afin de préserver leur attractivité économique, leur cohésion sociale et leur accès aux droits fondamentaux.



NB :La présente rectification porte sur la liste des signataires.
La mention « Tombé » signifie qu'il n'y avait pas lieu de soumettre l'amendement au vote du Sénat dans la mesure où soit l'objectif poursuivi par l'amendement a été atteint par l'adoption d'un autre amendement (ex. : amendement de rédaction globale incluant la modification proposée), soit, au contraire, l'amendement était incompatible avec un amendement précédemment adopté (ex. : l'adoption d'un amendement de suppression fait tomber tous les autres).