Projet de loi Programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030
Direction de la Séance
N°106
23 octobre 2020
(1ère lecture)
(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)
(n° 52 , 51 , 32, 40)
AMENDEMENT
C | Favorable |
---|---|
G | Favorable |
Adopté |
présenté par
MM. OUZOULIAS et BACCHI, Mme BRULIN
et les membres du groupe communiste républicain citoyen et écologiste
ARTICLE 12
Consulter le texte de l'article ^
Alinéa 7
Compléter cet alinéa par une phrase ainsi rédigée :
L’Agence nationale de la recherche favorise la publication en langue française.
Objet
Le nombre de publications scientifiques en langue française décroit d’année en année car les chercheurs publient davantage leurs travaux en anglais, afin d’accroitre la visibilité de leur recherche et améliorer ainsi l’évaluation qui peut être faite de leur production scientifique. En effet, le facteur d’impact des revues constitue encore trop souvent un critère permettant d’évaluer la réputation scientifique d’un chercheur, même si les biais que cela induit sont dénoncés dans la déclaration de San Francisco et que plusieurs instances, dont l’ANR, recommandent à leurs évaluateurs de ne plus se fier à cette mesure.La publication directement en langue anglaise entraine plusieurs conséquences négatives, à la fois concernant la qualité de la recherche produite et le rayonnement de la recherche française dans le monde. Ainsi, dans le domaine des sciences humaines et sociales, la publication directement en anglais par des chercheurs qui ne maîtrisent pas la subtilité de la langue et qui se plient aux standards de rédaction des revues anglo-saxonnes est de nature à affaiblir la qualité et la portée de leurs recherches. Par ailleurs, la pensée française perd progressivement la place qu’elle occupait sur la scène scientifique internationale.Il est ainsi proposé que l’ANR favorise la publication en langue française des résultats de recherche qu’elle finance. Pour cela, elle pourra par exemple recommander un certain pourcentage de publications en français ou autoriser de manière systématique les coûts de traduction dans les projets financés, notamment en sciences humaines et sociales.