Projet de loi Dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme
Direction de la Séance
N°44
14 octobre 2014
(1ère lecture)
(PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE)
(n° 10 , 9 )
AMENDEMENT
C | Défavorable |
---|---|
G | Défavorable |
Rejeté |
présenté par
Mme BENBASSA
et les membres du groupe écologiste
ARTICLE 4
Consulter le texte de l'article ^
I. – Alinéa 2
Supprimer les mots :
ou de faire publiquement l’apologie de ces actes
II. – Alinéas 5 et 6
Remplacer ces alinéas par un alinéa ainsi rédigé :
1° À la fin du sixième alinéa de l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, les mots : « provoqué directement aux actes de terrorisme prévus par le titre II du livre IV du code pénal, ou qui en auront fait l’apologie » sont remplacés par les mots : « fait l’apologie des actes de terrorisme prévus par le titre II du livre IV du code pénal » ;
Objet
L'article 4 prévoit de sortir du régime procédural de la loi de 1881 les délits de provocation aux actes de terrorisme et d'apologie d'actes de terrorisme, pour qu'ils puissent figurer dans le code pénal.
Il ne faut pas confondre la provocation et l'apologie. Le rapporteur de l’Assemblée Nationale soulignait ainsi que l’apologie du terrorisme est « l’expression d’une opinion, certes potentiellement odieuse, mais qui n’incite pas directement à commettre une infraction ». L'article 4 prévoit d'ailleurs d'incriminer spécifiquement la provocation non-publique (contrairement à l'apologie non-publique).
Il importe que la loi de 1881, qui protège la liberté d'expression, soit préservée, pour tout ce qui relève des délits d'apologie (et non de provocation au crime). Les modifications récurrentes apportées à cette loi la fragilisent, alors qu'une approche et une réflexion globales seraient nécessaires. Une distinction entre l'apologie du terrorisme et d'autres délits d'apologie (crimes, crimes contre l'humanité, Shoah) ne se justifie pas.
Les auteurs du présent amendement proposent donc que le délit d'apologie des actes de terrorisme reste soumis aux dispositions de la loi de 1881, contrairement à la provocation aux actes de terrorisme qui pourrait trouver sa place dans le code pénal.