II. LES MISSIONS DE L'ONAC

A. DES MISSIONS DIVERSES ACCOMPLIES PAR DE NOMBREUX ACTEURS

Les missions de l'Office national des anciens combattants sont très variées puisque, conformément à l'article D. 432 du code des pensions militaires, il a pour objet de veiller en toute circonstance sur les intérêts matériels et moraux de ses ressortissants .

Cela inclut, notamment, l'action sociale ainsi qu'un effort particulier d'une part en matière de placement dans les maisons de retraite des ressortissants âgés et, d'autre part, en matière de réinsertion professionnelle.

Par ailleurs, les missions de l'Office national des anciens combattants s'étendent également à l'instruction de la plupart des demandes de cartes et de titres et à l'information historique .

Pour accomplir ces missions, plusieurs acteurs interviennent : les services départementaux, l'administration centrale, les maisons de retraite et les écoles de rééducation professionnelle.

1. L'action sociale

L'article D 432 du code des pensions militaires d'invalidité définit les missions de l'Office national des anciens combattants en matière d'action sociale.

Il dispose que :

" L'Office national a pour objet de veiller en toute circonstance sur les intérêts matériels et moraux de ses ressortissants.

Il a notamment pour attribution :

- de prendre ou de provoquer en leur faveur toutes mesures jugées nécessaires ou opportunes, et plus particulièrement en matière d'éducation, d'apprentissage, d'établissement de rééducation professionnelle, d'aide au travail, d'aide, d'assurance et de prévoyance sociales ;

- de diriger, de coordonner et de contrôler l'action des services départementaux et de statuer sur les recours formés contre leurs décisions ;

- d'utiliser, au mieux des intérêts de ses ressortissants, ses ressources propres, les subventions de l'Etat ou le produit des fondations, dons et legs, soit directement, soit par l'intermédiaire des services départementaux, des associations constituées par ses ressortissants ou des oeuvres privées qui leur viennent en aide ;

- d'assurer la liaison entre lesdites associations ou oeuvres privées et les pouvoirs publics ;

- de donner son avis sur les projets ou propositions de loi et les projets de décrets concernant ses ressortissants et de suivre l'application des dispositions adoptées ;

- d'une manière générale, d'assurer à ses ressortissants le patronage et l'aide matérielle qui leur sont dus par la reconnaissance de la Nation ;

- d'exercer l'action sociale nécessaire en faveur des sinistrés, réfugiés et spoliés, tant qu'ils demeurent détenteurs de la carte attestant leur qualité
".

La solidarité apparaît donc comme le fondement et la raison d'être de l'Office. Elle est déconcentrée au niveau des services départementaux qui, de part leur proximité, sont les mieux à même de connaître la situation de chaque ressortissant . Cette action sociale revêt deux formes principales :

- par le biais de l'action sociale individuelle , l'Office essaie d'apporter une réponse adaptée aux besoins spécifiques de ses ressortissants ;

- à travers l'action sociale collective , l'Office garantit à tous ses ressortissants des aides de toute nature prévues par la législation de droit commun et par le code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre.

a) L'action sociale individuelle

L'aide sociale individuelle est d'abord une aide en espèces et en nature.

Chaque service départemental reçoit le montant de la dotation à sa disposition en début d'année pour l'année entière. Puis, les conseils départementaux répartissent librement et suivant les circonstances locales les sommes allouées.

Seules trois lignes budgétaires retracent désormais les interventions sociales individuelles :

- secours et allocations : il s'agit d'aides ponctuelles aux ressortissants momentanément en difficulté, des participations aux frais d'obsèques à l'occasion du décès d'un ressortissant, versées aux ayants cause, des aides aux ressortissants hospitalisés et en maison de retraite, des prises en charge des frais d'aide ménagère et, enfin, pour les ressortissants les plus jeunes, des aides à l'accès et au retour à l'emploi, constituées, par exemple, par la prise en charge de frais de formation ;

- dépenses particulières aux pupilles de la Nation et orphelins de guerre : elles représentent les différentes subventions versées à des pupilles de la Nation poursuivant des études (second degré et études supérieures) et destinées à leur permettre de les mener à terme dans de bonnes conditions matérielles. Ces dépenses sont financées sur les fonds propres de l'ONAC ;

- prêts individuels de l'Office à ses ressortissants : ces prêts sont accordés aux ressortissants disposant de ressources normales mais devant faire face à des dépenses indispensables, d'un montant susceptible de déséquilibrer leur budget. Ces prêts sont remboursables sans intérêts et bénéficient d'un différé d'amortissement.

Les dossiers sont instruits par les services départementaux dont les avis sont en règle générale suivis par la commission sociale des conseils départementaux.

Toutefois, la saisine de la commission sociale est parfois susceptible d'entraîner des délais incompatibles avec l'urgence exceptionnelle qu'une intervention peut éventuellement revêtir. Aussi, en cas de nécessité absolue, le directeur départemental est habilité à accorder une aide dont il devra rendre compte à la prochaine réunion de la commission sociale.

En raison de la grande marge de manoeuvre laissée à chaque commission sociale, les actions sociales retenues varient d'un département à l'autre .

Ainsi, certaines continuent à envoyer au moment des fêtes de fin d'année des " colis de douceur " aux personnes âgée hospitalisées et aux résidents des maisons de retraite.

D'autres accordent toujours une part importante des crédits à leur disposition au financement d'une partie des frais d'obsèques.

Les services départementaux sont cependant incités depuis quelques années à une plus grande rigueur dans la sélection des dossiers . En effet, l'élargissement de la qualité de ressortissant de l'Office à de nouvelles catégories et la précarisation d'une partie des ressortissants ont accru le nombre de demandes sans que les crédits soient augmentés proportionnellement . Au contraire, la loi de finances pour 1998, par exemple, avait réduit la dotation de 5 millions de francs.

En conséquence, et conformément aux orientations définies par le conseil d'administration de l'Office, certains conseils départementaux ont modifié leur critère d'attribution. Ainsi, alors que l'allocation pour frais d'obsèques était pratiquement délivrée systématiquement, désormais, elle ne devrait être accordée qu'exceptionnellement et sous condition de ressources.

Cette évolution évite un trop grand " saupoudrage " et permet de concentrer l'aide sur les ressortissants qui en ont véritablement besoin.

En outre, le vieillissement des ressortissants de l'Office a contraint ce dernier à développer ses interventions au titre des frais d'aide ménagère et du maintien à domicile.

L'action sociale de l'ONAC en 1998
Les secours ordinaires et les interventions sociales d'urgence

En 1998, leur volume financier atteint 10.606.301 francs dont 8.685.045 francs sur crédits d'Etat et représente 6.889 interventions (montant moyen de 1.540 francs) dont 61,5 % en faveur des moins de 60 ans.

En ce qui concerne les secours ordinaires, la modicité des ressources, ponctuelle ou permanente, ou la charge d'une dépense exceptionnelle sont les deux principales raisons qui motivent l'intervention des services départementaux.

Les difficultés financières résultent majoritairement :

- des frais liés à l'habitat : dépenses de loyers, frais d'emménagement et de déménagement, règlement des factures d'énergie, achat de mobilier ;

- des frais liés aux changements de la situation familiale : décès, divorce, séparation, frais liés aux enfants (enfant majeur sans emploi à charge, frais de scolarité...) ;

- des dépenses de santé : les services départementaux ont dispensé 778 aides en 1998 pour un montant total de 2.560.490 francs. Ces dépenses concernent essentiellement les frais d'optique, de prothèses auditives et dentaires et les frais d'hospitalisation restant à charge, mais également une participation aux frais d'adhésion ou de cotisation à une mutuelle.

Les interventions sociales d'urgence apportent une réponse financière immédiate à des situations exceptionnelles (délivrance de bons alimentaires, de chèques de service...).

Elles peuvent également consister à rechercher un lieu d'hébergement ou à intervenir auprès de créanciers.

Les interventions de l'Office au titre du maintien à domicile et de l'aide ménagère poursuivent leur évolution en volume et en montant en 1998.

Du fait de la prise en compte de leurs pensions de guerre dans les ressources disponibles, pensionnés et veuves de guerre dépassent les seuils fixés pour bénéficier des prises en charge de la sécurité sociale au titre de l'aide ménagère à domicile. L'Office est donc amené à compenser l'absence de participation des assurances sociales. Ses interventions sont alors sélectives et permettent de diversifier les taux de participation en fonction des ressources.

En 1998, les services départementaux ont réalisé 1.525 interventions au titre de l'aide ménagère pour un montant de 3.223.466 francs dont 1.805.643 francs sur crédits d'Etat (la moyenne s'établissant à 2.114 francs par prestataire pour l'année). La part grandissante des ressources affectées consacrée à cette dépense en 1998 a permis d'augmenter le nombre de ces interventions (1997 : 1.099 participations au titre de l'aide ménagère ; 1998 : 1.525 participations au titre de l'aide ménagère).

Compte tenu du coût prohibitif de l'aide ménagère et de l'augmentation du nombre de demandes, la recherche de formes alternatives de maintien à domicile s'est poursuivie en 1998.

L'évolution de l'action sociale de l'Office en faveur des ressortissants âgés s'est traduite en 1998 par une augmentation en volume et en montant des interventions au titre du maintien à domicile (1997 : 990.468 francs pour 651 aides ; 1998 : 1.968.357 francs pour 1.599 aides, soit une augmentation de 977.889 francs et de 948 aides).

Les services départementaux concourent au maintien à domicile des ressortissants par différents moyens :

- la conclusion de conventions au plan local avec notamment les centres communaux d'action sociale dont la finalité la plus fréquente est de créer une synergie entre les activités d'entraide et des prestations au profit des personnes âgées et/ou dépendantes ;

- le financement partiel ou total (en fonction des ressources du demandeur et du montant de la dépense) des frais d'interventions de prestataires de service proposant à titre d'illustration la télésurveillance ou la téléassistance, le portage de repas à domicile ;

- l'octroi d'aides financières concourant aux dépenses d'équipement ou d'amélioration de l'habitat telles que l'aménagement d'une chambre ou de sanitaires au rez-de-chaussée de l'habitation d'une personne âgée ou handicapée, le remplacement ou l'équipement d'un moyen de chauffage.

Au total, 5.191.823 francs ont été utilisés sous diverses formes pour favoriser le maintien à domicile de 3.124 anciens combattants et victimes de guerre âgés ou en perte d'autonomie.

L'aide aux ressortissants hospitalisés

Cette forme d'aide, d'un faible montant et qui revêt la forme de colis distribués dans les établissements de soins ou d'accueil des personnes âgées et/ou dépendantes, est appréciée des ressortissants et constitue un réconfort en raison de l'absence de famille ou d'un état de santé précaire.

Au total, 2.964 secours ont été attribués à ce titre, dont 98 % en faveur de ressortissants âgés de plus de 60 ans.

L'aide exceptionnelle aux ayants cause

Le décret n° 91-24 du 4 janvier 1991 modifiant l'article D.432 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre accorde, de plein droit, la qualité de ressortissantes de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre aux " veuves de titulaires de la carte du combattant ou de bénéficiaires du présent code ".

Les veuves d'anciens combattants, qui bénéficiaient auparavant uniquement de l'assistance administrative des services départementaux, sont désormais justiciables des aides financières dispensées par l'Etablissement public sur la subvention de l'Etat et, lorsqu'elles sont accueillies dans les maisons de retraite de l'Office, de sa participation à leurs frais d'hébergement si elles sont incapables, personnellement ou malgré le concours de leurs familles, d'acquitter la totalité du prix de journée.

L'aide financière

Les services départementaux de l'Office national ont dispensé en 1998 une aide financière à 5.934 veuves d'anciens combattants pour un montant global de 10.614.474 francs, dont 6.032.666 francs sur crédits d'Etat et 4.581.808 francs sur ressources affectées.

Ainsi, 6.993.234 francs, dont 4.143.191 francs sur crédits d'Etat et 2.790.045 francs sur ressources affectées ont été consacrés à 1.195 veuves âgées de moins de 60 ans et à 2.791 veuves âgées de plus de 60 ans exposées à des difficultés financières ponctuelles liées à l'acquittement de frais médicaux, de factures d'énergie, de frais résultant de la charge d'enfants ou de frais d'obsèques.

Par ailleurs, les services départementaux ont participé au règlement des frais d'aide ménagère de 1.143 titulaires d'une pension de veuve de guerre pour un montant total de 2.417.599 francs (moyenne : 2.115 francs), dont 1.353.855 francs sur crédits d'Etat et 1.063.744 francs sur ressources affectées.

Enfin, 805 veuves ont bénéficié d'une participation de l'Office aux frais concourant à leur maintien à domicile, soit une dépense de 1.203.641 francs (moyenne : 1.495 francs), dont 535.620 francs sur crédits d'Etat et 668.021 francs sur ressources affectées.

Les améliorations apportées en 1997 au dispositif du fonds de solidarité, en faveur des anciens combattants d'Afrique du nord et d'Indochine, chômeurs de longue durée ou exerçant une activité salariée involontairement réduite, prévoient notamment le versement d'un capital décès aux conjointes des bénéficiaires de l'allocation de préparation à la retraite.

Cette mesure a concerné 111 veuves en 1998 qui ont bénéficié d'un versement moyen de 24.901 francs.

L'accueil des veuves d'anciens combattants
dans les maisons de retraite de l'ONAC

En 1998, les établissements de l'Office national ont accueilli 407 veuves, dont 226 veuves de guerre pensionnées et 181 bénéficiaires à un autre titre du code des pensions militaires.

164 ont été accueillies en hébergement traditionnel et 243 en section d'aide aux personnes âgées (SAPA - section médicalisée).

Source : rapport d'activité 1998 de l'ONAC

L'action sociale des services départementaux se heurte cependant à une double limite.

D'une part, le montant des sommes allouées est relativement faible
. Ainsi, en 1998, les secours ordinaires et les secours d'urgence s'élèvent en moyenne à 1.540 francs, le montant moyen de l'aide au maintien à domicile des personnes âgées est de 1.718 francs tandis que celui de l'aide ménagère est de 1.525 francs.

D'autre part, les services de proximité de l'Office sont de plus en plus confrontés à des demandes structurelles, qui dépassent les moyens financiers de ces derniers .

En réalité, l'aide sociale individuelle que l'Office apporte directement est destinée à compléter le dispositif général de prévention sociale et de solidarité nationale dont bénéficient tous les citoyens. L'Office n'a ni la vocation ni les moyens financiers de se substituer au régime national de protection sociale.

Toutefois, les services de proximité de l'Office doivent faire en sorte que ledit régime soit connu des ressortissants et rendu accessible. C'est pourquoi les services départementaux doivent également développer un rôle d'assistance administrative.

Ainsi, ils se tiennent à la disposition des ayants droit et s'efforcent de les aider à résoudre les difficultés les plus diverses. Ils ont une mission d'accueil, de conseil et de médiation dans de nombreuses démarches dont l'aboutissement n'incombe pas directement à l'Office.

Les domaines d'intervention des services départementaux sont alors des plus variés puisqu'ils concernent toute la législation du droit commun : la sécurité sociale, l'aide sociale, l'admission au bénéfice des avantages prévus pour les personnes âgées, la recherche d'emploi, les pensions militaires d'invalidité, le logement social, les impositions de toutes natures etc.

Pour faire face à la complexité croissante des demandes, l'Office a adopté une double stratégie.

D'une part, 21 services départementaux ont été dotés d'une assistante sociale.
Certes, ce chiffre reste très en retrait par rapport aux besoins, mais il témoigne d'une prise de conscience par l'ONAC de la nécessité de fédérer, sur le terrain, les efforts de tous les partenaires sociaux pour tenter de régler, au cas par cas, les problèmes existants.

Le projet de budget pour 2000 prévoit d'ailleurs la création de 15 assistantes de service social et de 3 conseillers pour la recherche d'emploi.

D'autre part, certains services départementaux ont développé des partenariats pour élargir les domaines dans lesquels les ressortissants de l'ONAC sont susceptibles d'être renseignés et accompagnés dans leurs démarches administratives.

Ainsi, le service départemental de la Meurthe-et-Moselle a signé deux conventions :

- l'une avec le conseil général en juin 1995 qui s'est traduite par la mise à disposition au service départemental de l'ONAC d'une assistante sociale huit heures par mois ;

- l'autre avec le Barreau de Nancy. Elle a pour objet de permettre l'accès aux ressortissants de l'ONAC au conseil juridique et à une défense de qualité selon un mode préférentiel.

Le service départemental de la Meurthe-et-Moselle a par ailleurs développé une politique de relations publiques auprès des élus, des organismes sociaux, mais aussi de l'ANPE, des HLM, d'EDF etc. Il s'agissait de mieux faire connaître l'Office national des anciens combattants afin que ce dernier soit informé de la situation d'un ressortissant en difficulté et soit considéré comme un partenaire naturel.

b) L'action sociale collective

L'action sociale collective mise en oeuvre par l'Office national des anciens combattants découle de l'application des textes .

Les crédits à sa disposition sont parfois gérés directement par l'administration centrale de l'ONAC.

Par exemple, lorsque des pensionnés au titre du code des pensions militaires d'invalidité effectuent un stage de rééducation professionnelle dans un centre de rééducation professionnelle qui n'appartient pas à l'Office national des anciens combattants, ce dernier doit prendre en charge les frais dudit stage. En 1998, 25 stagiaires ont bénéficié de ce dispositif et ce, pour un montant de 1.757.374,17 francs.

De même, certaines conventions signées entre l'ONAC d'une part et des foyers ou des maison de retraite conventionnés d'autre part prévoient la prise en charge, par l'Office, des frais de séjour des ressortissants âgés démunis.



Enfin, l'ONAC subventionne des associations et des groupements nationaux d'anciens combattants et victimes de guerre qui développent une action sociale auprès de leurs adhérents.

Dans d'autres cas, cependant, ces crédits sont délégués.

Ainsi, les écoles de rééducation professionnelle et les maisons de retraite appartenant à l'ONAC gèrent les crédits mis à leur disposition pour financer les dépenses d'animation et les dépenses sociales diverses.

De même, les crédits affectés au financement de l'allocation différentielle sont délégués aux préfets de département en tant qu'ordonnateurs secondaires. Sous leur autorité, les services départementaux assument la gestion de cette allocation.

2. L'attribution des cartes et des titres

Les services départementaux de l'Office assurent l'instruction des demandes de carte du combattant, de titre de reconnaissance de la Nation, de carte de combattant volontaire et de la Résistance, de carte de réfractaire, d'attestation de personne contrainte au travail en pays ennemi, de carte de Patriote transféré en Allemagne (P.T.A), de certificat d'incorporé de force dans les formations paramilitaires allemandes (RAD, KHD) et de carte de Patriote résistant à l'annexion de fait (P.R.A.F).

Il est intéressant de noter que les demandes de carte du combattant et de titre de reconnaissance de la Nation représentent plus de 99 % des demandes dont 70 % au titre de l'Afrique du Nord.

Ainsi, en 1998, les services départementaux de l'Office ont reçu 60.315 demandes de cartes d'anciens combattants, dont 45.947 de cartes d'anciens combattants d'Afrique du Nord. Par ailleurs, ils ont été destinataires de 54.182 demandes de titres de reconnaissance de la Nation, dont 34.594 liées à la guerre en Afrique du Nord.

3. L'information historique

Les services départementaux assurent également le secrétariat et la gestion financière des Commissions départementales de l'information historique pour la paix .

En conséquence, les directeurs des services départementaux se sont vus confier, depuis 1985, la charge de mettre en oeuvre sur le terrain des actions destinées à perpétuer le souvenir des conflits contemporains.

Les commissions départementales de l'information historique pour la paix :
leur composition et leurs missions

Les commissions départementales de l'information historique pour la paix ont été créées par le décret du 29 décembre 1985. Il existe une commission par département.

Elle est présidée par le préfet du département et est composée :

- du président du conseil général ;

- du délégué militaire départemental ;

- de l'inspecteur d'académie ;

- du directeur des services d'archives ;

- du directeur départemental de la jeunesse et des sports ;

- du directeur interdépartemental du secrétariat d'Etat chargé des anciens combattants et des victimes de guerre ;

- du directeur du service départemental de l'ONAC ;

- du président de chacune des associations d'anciens combattants et victimes de guerre du département ;

- du président de chacune des associations départementales de jeunesse et d'éducation populaire ;

- du directeur du centre de documentation pédagogique ;

- du délégué départemental de l'association des professeurs d'histoire et de géographie.

Sous l'autorité du président, le directeur du service départemental de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre assure les fonctions de secrétaire général de la commission. A ce titre, il est chargé de la préparation et du suivi des travaux de cette commission.

La commission départementale se réunit une fois par an en séance plénière sur convocation de son président. Le président présente à la commission départementale le programme annuel arrêté après avis de la commission nationale. Il recueille son avis et ses propositions sur la mise en oeuvre au plan départemental de ce programme national.

La commission départementale constitue en son sein des groupes de travail chargés :

- des cérémonies patriotiques et commémoratives du département,

- des actions de sensibilisation en direction de la jeunesse.

Le directeur du service départemental de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre est chargé de la gestion financière des activités de la commission départementale.

En 1998, les crédits inscrits au budget primitif de l'ONAC s'élevaient à 850.000 francs dont 517.523 francs délégués aux services départementaux pour le financement sur le terrain des actions de mémoire et d'information historique dans le cadre des commissions départementales d'information historique pour la paix 1( * ) .

Toutefois, jusqu'à l'année dernière, cette mission était accomplie très inégalement selon les services départementaux . En effet, la mémoire des conflits, mais également l'intensité du réseau d'associations d'anciens combattants varient fortement d'un département à l'autre. En conséquence, la motivation des membres des commissions départementales de l'information historique pour la paix est inégale. Certains directeurs des services départementaux de l'Office s'investissent beaucoup dans ce domaine : des interventions d'anciens combattants dans le établissements scolaires sont organisées, des conférences publiques sont montées, des expositions présentées dans le département. Mais dans d'autres départements, l'activité des commissions reste plus limitée.

4. La réinsertion professionnelle

L'Office national des anciens combattants possède 10 écoles de rééducation professionnelle à Béziers, Bordeaux, Limoges, Lyon, Metz, le Muret, Oissel, Rennes, Roubaix et Soisy qui ont accueilli 2.147 stagiaires en 1998.

Les écoles de rééducation professionnelle de l'ONAC étaient destinées à l'origine à assurer la réinsertion professionnelle des anciens combattants blessés ou mutilés.

Toutefois, elles se sont très vite ouvertes aux handicapés civils. Ainsi, dès 1924, les écoles ont accueilli, à côté des infirmes de guerre, symbolisés par les " gueules cassées ", les mutilés du travail puis, à partir de 1946, l'ensemble des handicapés civils. Aujourd'hui, les ressortissants de l'ONAC ne constituent qu'1 % de la population des écoles, tandis que les stagiaires travailleurs handicapés représentent 88,6 % de l'effectif.

Par ailleurs, depuis 1988, à la demande des pouvoirs publics, les écoles de rééducation professionnelles de l'ONAC développent un programme d'accueil et de formation des enfants de Français musulmans rapatriés.

Le recrutement concerne les 10 écoles. Toutefois, avec près de 50 % des effectifs, l'établissement de Béziers est largement réservé à ce public spécifique. Cette situation s'explique par le fait que cette école ne bénéficie pas de l'agrément du ministère du travail et des affaires sociales pour organiser la rééducation professionnelle des travailleurs handicapés.

5. L'accueil des personnes âgées

L'Office national des anciens combattants dispose, au 1 er octobre 1999 de dix maisons de retraite 2( * ) qui sont réparties de manière inégale sur le territoire national. Six sont situées dans le nord du pays au sein d'une bande de territoire allant de la Bretagne aux Ardennes, tandis que deux se trouvent dans le sud-est. Seules les maisons d'Anse, au nord-est de Lyon, et de Barbazan, au sud de Toulouse, échappent à ces deux zones. La façade ouest et le sud-ouest sont, avec l'est, dépourvus de tout établissement.

Par ailleurs, les maisons de retraite sont très différentes par leurs situations, leurs dimensions et leurs états.

Certaines sont d'anciens châteaux comme Anse, le Theil de Bretagne, Saint-Gobain et Beaurecueil.

Une partie des maisons de retraite sont le fruit d'un don, d'un legs ou d'une dévolution comme Bouleville, Boulogne-Billancourt 3( * ) et Thiais.

Les dates d'acquisition des maisons de retraite varient de 1921 pour Beaurecueil à 1962 pour Carignan. La plupart des maisons ont cependant été acquises dans les années vingt (Beaurecueil, Boulogne-Billancourt, Montpellier, Saint-Gobain) et les années trente (Montmorency, Ville Lebrun, Anse, Barbazan).

L'Office national des anciens combattants est propriétaire de huit d'entre elles. ! Deux ne lui appartiennent pas. Ce sont :

- Boulogne-Billancourt, construite grâce à un financement de l'ARPAH (Association pour la réadaptation des personnes âgées handicapées) ;

- Vence, qui appartient à l'Institut de France ;

Il convient de noter que Villiers-le-Sec, dont la fermeture a été décidée, était prêtée à bail par le département du Calvados.

Au total, 1.257 personnes âgées sont hébergées dans les maisons de retraite de l'Office 4( * ) , dont 49 % d'hommes. La moyenne d'âge est de 81 ans pour les hommes et 86 ans pour les femmes.

En outre, 27 % des résidents sont invalides et relèvent de l'hébergement en secteur médicalisé offert en 1998 dans 11 maisons de retraite. 18 % des pensionnaires ne sont pas des ressortissants de l'Office.

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